Les Républicains tenaient leur université d’été samedi dernier à La Baule. Pour une seule et brève journée de 10 h à 17h. Adhérents, militants et responsables n’étaient pas venus en nombre, moins de 400 participants, les organisateurs prudents n’avaient retenu que la modeste salle des Floralies. La plupart des élus et dirigeants étaient absents et les seules têtes d’affiche nationales à l’instar d’Eric Woerth et de Rachida Dati apparaissaient comme des seconds couteaux. Les nostalgiques de Nicolas Sarkozy devront patienter jusqu’au 5 septembre où l’ancien Président de la République animera une séance de dédicaces dans une ville dirigée depuis juin par son ex-conseiller Franck Louvrier, il assistera aussi au mariage en secondes noces de celui-ci.
Une ambiance pas au beau fixe
L’ambiance n’était pas au beau fixe chez les Républicains après un échec cuisant aux Européennes de l’an passé et des municipales plutôt médiocres en juin.
Militants et dirigeants LR ont bien du mal à s’entendre sur le processus de désignation du candidat à l’élection présidentielle. Le régional de l’étape, le sénateur de la Vendée Bruno Retailleau en a profité pour déclarer sa candidature à une éventuelle primaire – très contestée- sur une ligne « à droite toute ».
Durant cette université d’été, certains courants de LR ont essayé de faire entendre leur voix. C’est la le cas de « Sens commun » un petit mouvement de droite créé en 2013, dans le sillage de la Manif pour tous mais n’affichant aucun lien officiel avec elle. Sens commun affiche par ailleurs un soutien total aux Républicains, plusieurs de ses fondateurs ayant auparavant été élus ou candidats sous les couleurs de ce parti. Ainsi Sébastien Pilard le premier président de Sens commun est devenu Conseiller régional LR des Pays de la Loire en 2015, il s’est fait ensuite enlever ses délégations par la Présidente Christelle Morançais pour avoir osé déjeuner avec Marion Maréchal « horresco referens » ce qui ne l’empêche pas de siéger parmi les 80 membres du Conseil national des Républicains. En 2015 Sens commun a obtenu 9 sièges de conseillers régionaux et autant de conseillers départementaux sous l’étiquette LR.
A la fin de l’Université de La Baule, Sens commun qui désormais se fait appeler « Mouvement conservateur » avait invité adhérents, sympathisants et curieux à un ‘apéro conservateur’ dans un bar de plage, en présence de sa présidente Laurence Trochu conseillère départementale des Yvelines. Il était même précisé que le bar était accessible par une navette gratuite à partir des Floralies.
Une machine à perdre ?
Las, il ne vint qu’une douzaine de participants, sans le moindre jeune. Breizh-info était présent, et tenta d’interroger Laurence Trochu sur le programme de Sens Commun et ce qui le différenciait du Rassemblement national ou de l’action de Marion Maréchal qui la première a remis à l’honneur la notion de « conservatisme national ». La présidente de Sens commun répondit courtoisement : « je ne suis pas là pour répondre aux questions de journalistes, je suis là pour mes (sic) adhérents ».
De ses propos avec ceux-ci, que retenir ? Une hostilité totale à l’égard de la politique multiculturaliste d’Emmanuel Macron, une insistance sur les questions de bioéthique, le souhait d’alimenter le projet des Républicains – « la ligne on l’a déjà ! » – et de « réconcilier la politique et le rééel ». Tout cela est bien vague. La question de l’immigration n’est pas évoquée contrairement au refus de toute alliance avec le Rassemblement national. A l’opposé, dans un tour de table, les participants développaient des analyses proches du RN.
La présidente de Sens commun réaffirme-t-elle la machine à perdre ?
F.C.
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