Le coronavirus a permis de rendre évident ce que nombre de catholiques pressentaient : la hiérarchie catholique, des prêtres aux évêques, a été encore plus hystérique que les politiques. Curés qui désertent, évêques qui vident les bénitiers et interdisent les messes avant même que l’Etat le décident… et surtout qui n’étaient pas pressés de les reprendre. Résultat : un tiers des fidèles – souvent âgés il est vrai – les ont abandonnés.
C’est un prélat lui-même qui le reconnaît, Mgr Chauvet, recteur de Notre-Dame de Paris, sur Europe 1 le 15 août dernier : un tiers des fidèles ne sont toujours pas revenus à la messe. Et cette estimation officielle est un doux euphémisme : c’est plutôt la moitié, voire plus.
Dans le diocèse de Reims-Ardennes, la crise du Covid s’est ajoutée à une réorganisation des paroisses particulièrement catastrophique paraphée par le chef des évêques français, Mgr de Moulins-Beaufort, titulaire de l’archevêché.
« Cette réorganisation a conduit à l’abandon de fait de près de la moitié des églises », s’insurge un fidèle de Charleville-Mezières. « Dans la ruralité, les gens se retrouvent avec des messes à 30 ou 40 kilomètres, ce sont souvent des gens âgés, ils ont laissé tomber. En ville, cela a brisé des paroisses de quartier qui se maintenaient, où il y avait des chorales, des services d’autel… les gens maintenant doivent traverser toute la ville, ils ont eux aussi laissé tomber ». Résultat – plus de la moitié des fidèles laissés sur le bord du chemin, « même si certains nous disent qu’ils reviendront peut-être en septembre », nuance une bénévole de paroisse au sud de Reims.
L’Eglise – avec ses paroisses territoriales qui sonnent de plus en plus creux et ses évêchés – paie aussi cash le vieillissement accéléré des fidèles. D’année en année, la moyenne d’âge augmente et le nombre de célébrants – mais aussi de donateurs au denier du culte – diminue. « Ces fidèles plus âgés sont plus fragiles face au virus, et ils ont clairement peur », relève un curé nantais, « d’autant que l’Eglise en a fait une tonne – trop peut être – sur les mesures sanitaires et cela a alimenté leur trouille. Il faut dire que nombre de mes confrères sont aussi très âgés et visiblement, ils croient plus au gel hydro-alcoolique qu’à l’eau bénite ».
Ce que relève aussi Riposte Catholique : « Les “fidèles” catholiques se contentent maintenant des diffusions sur Youtube… Une église où le prêtre s’assure que les gens sont masqués et qui supprime l’eau bénite pour lui préférer du gel hydro-alcoolique, ça donne envie spirituellement. L’Eglise avait l’occasion de se montrer prophétique et elle a préférée être numérique, les fidèles désormais seront virtuels… ».
Pendant ce temps, le fossé s’accroît aussi avec les paroisses traditionnalistes… qui elles ont maintenu tant bien que mal les messes pendant le confinement, parfois dans des conditions rocambolesques (chez des particuliers, dans des champs, des chapelles privées, loin à la campagne… ou au cœur des villes, à l’abri des cours et des murs séculaires des vieilles églises). Puis les instituts tradis, unis par delà les querelles de chapelles, ont libéré l’ensemble des catholiques en s’unissant dans un recours commun contre l’Etat, et ont rétabli la liberté de culte suite à l’arrêt du Conseil d’Etat.
Ces paroisses, pour l’essentiel, ont gagné des fidèles. « Les gens qui ont eu le choix entre pas de messe du tout ou la messe en latin, ont eu le courage de choisir la Foi et Dieu face à un État qui clairement outrepassait la loi et la piétinait », explique un prêtre normand. Nombre d’apostolats ont ainsi doublé, voire triplé de volumes.
« Des gens qui hésitaient depuis des années, qui restaient fidèles à leur église territoriale, à qui on a dit que les tradis ceci ou cela, ont franchi le pas et ont vu que la Tradition, c’était très bien. Et surtout que la Tradition maintenait les messes contre vents et marées, et surtout quand c’est difficile. Nous, la clandestinité, on a l’habitude… », explique un abbé traditionnel, rattaché à un diocèse de l’ouest de la France.
Face à des églises de plus en plus désertes et des rumeurs d’un nouveau confinement à l’automne, les évêques continueront-ils de s’aplatir devant un pouvoir politique paniqué et hystérisé, au risque de perdre leurs derniers fidèles ?
Louis Moulin
Illustration : DR
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Une réponse à “COVID-19. Un tiers des fidèles au moins déserte l’Eglise”
Tout l’été, avec leurs masques, les fideles ont rempli notre église des hautes Pyrénées, autochtones et estivants rassemblés pour les messes dominicales chantées. Beaucoup de personnes âgées parmi eux!