Ils font de plus en plus jaser sur la côte bretonne, notamment sur la presqu’île de Crozon : les empilements de galets sont devenus un véritable fléau.
Une nouvelle mode qui pose problème
On les remarque sur le bord des plages ou encore sur nos landes littorales et nos caps. À tel point que les empilements de galets sont presque devenus un phénomène de société. Ces amas artificiels de pierres, appelés aussi « cairns », ont traditionnellement plusieurs fonctions, du balisage de sentiers au repérage de point particulier en passant par la célébration d’un site funéraire.
Mais ces empilements de galets ont depuis quelques années envahis nos côtes et, par la même occasion, le réseau Instagram. Bien loin des coutumes originelles. Des tas de pierres dont le nombre prend une telle ampleur que les défenseur du littoral ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises. Pour avoir un ordre d’idée, sur certains sites, plusieurs centaines d’empilements de galets sont réalisés chaque jour…
Ce qui occasionne une atteinte à l’écosystème et à la végétation protectrice du bord de mer. À titre d’exemple, des oiseaux comme les choux marins ou les gravelots utilisent les cordons de galets pour pondre directement dedans, sans nid. En sachant qu’ils se reproduisent durant la période estivale…
Empilements de galets : colère en Presqu’île de Crozon
En cet été 2020, les choses ne se sont pas arrangées, loin s’en faut. Tant et si bien que dans le Finistère, les communes de la presqu’île de Crozon, Natura 2000 et le Parc d’Armorique ont de nouveau alerté sur les nuisances et les dangers résultant de ces empilements de galets.
Au Cap de la Chèvre, site protégé, la chargée de mission Natura 2000 explique notamment que le personnel est parfois obligé de remettre les pierres en place. À croire que les diverses campagnes de préventions (dont une à Camaret en 2019), la diffusion de brochures éditées par l’office de tourisme communautaire de la Presqu’île de Crozon ou encore les multiples sensibilisations sur le sujet via divers médias n’ont servi à rien.
Dans ces conditions, seule la coercition devrait pouvoir endiguer le phénomène, faute de civisme et de bon sens suffisant. La loi prévoit que les prélèvements de nature à compromettre l’intégrité du littoral sont interdits et passibles d’une amende de 1 500 € sur tout le littoral français. Certaines villes de la côte Atlantique ont par ailleurs déjà pris des arrêtés interdisant la construction de « cairns » sauvages.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Jeanne Menjoulet)
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