Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Nantes. Ses voleurs se blessent en cassant la fenêtre, ils se vengent en inondant sa maison

Un habitant du boulevard des Poilus a eu une douloureuse surprise, le 10 août dernier : sa maison a été rendue inhabitable et doit subir de lourds travaux après un vol en réunion qui a mal tourné. Ses voleurs, qui se sont blessés en cassant une fenêtre pour rentrer et n’ont fait qu’un maigre butin, se sont vengés en inondant complètement la bâtisse.

« Vers 23 heures [le 9 août], mon voisin a entendu un grand bruit de verre brisé », explique la victime, père de famille nombreuse. « Il est sorti, il n’a rien vu et est rentré se coucher, mais on pense que c’est à ce moment là qu’ils sont rentrés. Ils étaient deux à priori et portaient des gants, mais ils se sont blessés avec les éclats de verre et ont mis du sang partout. Ils ont tout retourné, ils n’ont emporté que peu de choses, des merdouilles, un PC, une chaîne stéréo, un peu de liquide, trois fois rien quoi ».

Cependant, au cours de la fouille ils trouvent les anciens habits de gendarmes de la victime. « Je ne sais pas s’ils ont voulu se venger de s’être blessés en rentrant pour un butin merdique ou si c’est pour me faire payer que j’étais gendarme, un peu des deux peut-être, mais ils sont montés au 3e étage, ils ont ouvert en grand un robinet orientable qu’ils ont laisser couler, et ainsi pendant 18 h environ, c’est la personne qui vient de temps à autre pendant mon absence qui est passée le lendemain dans la soirée et qui a découvert les dégâts.

Résultat, la maison est inhabitable, faut que je loge quelque part avec ma femme et mes cinq enfants, et comme je l’ai achetée en y mettant toutes mes économies, bah ça énerve sur le coup. Mais je suis résistant, je vais rester et réparer, et la prochaine fois, j’espère être là pour leur tirer dessus », explique la victime. « Ils se sentent tout de même tout permis : ils rentrent alors que tout le monde n’est pas couché, ils retournent tout pendant une heure, puis ils ouvrent l’eau en grand. Non seulement ils volent et violent l’intimité, mais en plus ils saccagent ».

Un policier nantais chevronné complète : « on chope de plus en plus de délinquants qui n’en ont plus rien à cirer de nous, car ils savent qu’ils ne risquent rien. Vu la description des faits, c’est sans doute des branleurs – les pros, on en voit, des voyageurs ou géorgiens, ils restent cinq minutes, ils savent ou chercher, ils piquent, ils ne laissent pas de traces et ils passent à la baraque suivante. Là ce sont des branquignols, mais qu’est-ce qu’ils risquent ? Un mois avec sursis s’ils sont majeurs, rappel à la loi s’ils ne le sont pas. Donc ils nous prennent pour des cons et leurs victimes aussi ».

Il ajoute, « là, ça ressemble à ce que j’ai subi il y a des années. Y en a qui étaient entrés, ils avaient trouvé mon insigne de police, ils avaient écrit au ketchup dans la cuisine nique la police etc. C’était des jeunes manouches. Après, j’avais fait le tour des camps de gitans [légaux] de l’agglo, les aires, j’étais allé partout avec le revolver sur le tableau de bord, en leur disant, notez bien la plaque et ma tête, la prochaine intrusion, le revolver c’est pour vous. Je n’ai plus jamais été cambriolé depuis ».

Dans la mesure où la police rechigne souvent à entrer dans les camps de populations itinérantes, même quand la victime a pu établir avec certitude que ses voleurs ou ses biens y étaient, se faire justice soi-même est certes illégal, mais paraît aussi le dernier recours face à « l’ensauvagement » généralisé, qui n’est que la conséquence visible de l’abandon des français par l’Etat. Les délinquants se sentent libres et impunis car les policiers et les citoyens sont enchaînés.

Louis Moulin

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Les commentaires sont fermés.

Soutenez Breizh-info

Publicité

LES DERNIERS ARTICLES

Société

Arte Junior explique l’élection de Trump aux enfants : une pur exercice de propagande

hongrie_revolution

International

La Hongrie défend sa loi de protection des enfants face à la pression de certains dirigeants de l’Union européenne

Sociétal

« Veuillez mourir ». Quand Gemini, l’IA de Google, dérape face à un être humain

Sociétal

Retour à Crépol, un an après la mort de Thomas : la mère de Nicolas tué par balles quelques mois après, se confie [REPORTAGE]

Immigration, Sociétal

Immigration : est-ce que la méthode Retailleau commencerait à porter ses fruits ?

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

NANTES

Nantes face à un nouveau fléau : trafic de prégabaline et violences désinhibées

Découvrir l'article

NANTES

À Nantes, l’arrestation d’une bande de mineurs violents met fin (temporairement) à une série noire d’agressions

Découvrir l'article

Economie, Social

Les meilleures villes pour les seniors en France et en Bretagne : Où s’épanouir pleinement après 60 ans ?

Découvrir l'article

NANTES

En Loire Atlantique, plusieurs villes apportent leur soutien au premier jour du timbre Lucie Randoin

Découvrir l'article

Economie, NANTES

Scandale à La Remaudière près de Nantes : quand une salle polyvalente à 2 millions d’euros devient un symbole du gaspillage public

Découvrir l'article

A La Une, NANTES, Politique

Foulques Chombart de Lauwe, candidat à la mairie de Nantes en 2026 : « Pour Johanna Rolland, un délinquant est toujours d’abord une victime » [interview]

Découvrir l'article

NANTES

Inquiétude et exaspération à Nantes : la ville plongée dans un cycle infernal de violences

Découvrir l'article

NANTES

Nouvelle fusillade dans le quartier Bottière à Nantes : aucun blessé signalé

Découvrir l'article

NANTES, Sociétal

Exclusion de la présidente de l’UNI à Nantes : sanction politique ou justice académique ?

Découvrir l'article

Sociétal

France, Tiers-Monde. La compagne de Nicolás Tagliafico (OL) quitte Lyon après deux tentatives de cambriolage

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky