Le « classement de Shanghai » 2020 vient d’être publié. Il classe les mille premières universités du monde entier. Comme chaque année, les universités américaines le dominent. Seules les britanniques Cambridge et Oxford figurent aussi dans les parmi les dix premières mondiales. Trois universités françaises se rangent dans les cinquante premières mondiales : Paris-Saclay (14e), université Paris Sciences & Lettres (36e), Sorbonne Université (39e). Toutes trois sont issues du regroupement récent d’institutions préexistantes.
Sur 54 spécialités universitaires mondiales, 31 sont dominées par une université américaine. La France, avec Paris-Saclay, ne règne que sur les mathématiques. Parmi les autres universités européennes au sommet de leur domaine figurent l’approvisionnement en eau (ETH Zurich), les sciences vétérinaires (Gand), la communication (Amsterdam) et l’administration publique (Aarhus).
Trente universités françaises figurent parmi les mille premières mondiales. Au classement national, Rennes est 18e, ex æquo avec l’université d’Auvergne et l’université de Bourgogne, et Nantes 21e, ex æquo avec l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines.
Sans être glorieux, ce classement traduit une nette remontée pour les deux universités. Celle de Rennes se situait au-delà du 600e rang mondial les années précédentes ; d’un coup, elle remonte pas trop loin du 500e. Encore un effort, et elle rejoindra la première moitié du classement, où elle figurait voici quelques années. Nantes connaît une évolution du même ordre une centaine de places plus bas. Si les universités bretonnes venaient à fusionner dans une unique Université de Bretagne, celle-ci bénéficierait immédiatement d’un classement bien meilleur.
Un classement dont les bases s’effritent
Scruté par tous les établissements, le classement de Shanghai est aussi très contesté. Il repose sur une vaste enquête internationale auprès de dix mille universitaires du monde entier et accorde une grande importance aux articles publiés et aux récompenses obtenues par les enseignants. Il tend ainsi à valider et pérenniser le mot d’ordre « publish or perish » (publier ou périr). Comme la langue anglaise domine l’édition scientifique, les universités anglo-saxonnes disposent d’un avantage natif.
Des convulsions agitent aujourd’hui le monde des publications scientifiques. Le célèbre article bidon sur l’hydroxychloroquine publié voici quelques mois par le Lancet n’en est qu’un exemple. Mais il n’y a pas que les scandales. De nouvelles pratiques se répandent : pré-publication ouverte, open source… Ces évolutions imposeront sans doute une révision des méthodes de classement.
E.F.
Illustration : copie d’écran partielle Academic Ranking of World Universities.
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