Le réalisateur Mathieu Kassovitz estime que « les racistes ont perdu leur combat » puisque, dorénavant, « la France est métissée ». Sans oublier de soutenir au passage Adama Traoré.
Mathieu Kassovitz, un soutien total à Adama Traoré
Mathieu Kassovitz a des avis sur de nombreux sujets. Et il les fait partager. S’il est difficile de compiler toutes ses frasques, l’épisode des Gilets jaunes avait notamment vu le réalisateur français qualifier ces derniers de « bourgeois » sur Twitter, son terrain d’expression favori.
Les dernières sorties en date de celui, dont le principal fait d’armes restera la réalisation du film La Haine avec sa vision angélique des banlieues multiculturelles des années 1990, ont eu lieu lors d’une interview de Mathieu Kassovitz au Parisien, publiée le 4 août dernier.
Interrogé sur l’affaire Adama Traoré, l’homme déclare que le combat mené par la sœur de celui-ci, Assa Traoré, ainsi que « le manque d’éthique et de respect pour des gens qui souffrent », pourraient faire un très bon sujet pour un film. Tout comme la « violence étatique ». On peut alors aisément imaginer le biais du scénario, d’autant plus que Mathieu Kassovitz se dit à « 100% » avec le comité Vérité pour Adama.
Quant à la personnalité d’Adama Traoré, le réalisateur est indulgent, très indulgent même : « C’est très facile de dire qu’ Adama Traoré était un voyou qui n’a eu que ce qu’il méritait. Mais si tu connais sa famille, sa sœur, son histoire, tu ne vas pas supporter qu’il se fasse tuer comme ça. »
Et d’ajouter que la situation des banlieues françaises « n’a pas changé depuis vingt-cinq ans ».
« La France est métissée »
En revanche, ce qui a changé en France depuis 25 ans, et Mathieu Kassovitz s’en satisfait, c’est la démographie.
À la question de savoir s’il regrette d’avoir apposé sa signature au mois de février dernier sous une tribune dénonçant « la sous-représentation des acteurs afro descendants dans le cinéma français », le réalisateur répond par l’affirmative puisqu’en 2020, Roschdy Zem a remporté le César du meilleur acteur et « Les Misérables » celui du meilleur film. Pas très probant pour démontrer un prétendu « racisme systémique » donc…
Mais c’en est toutefois pas assez pour Mathieu Kassovitz qui regrette qu’en France, contrairement aux États-Unis, on ne puisse « pas obliger les gens à en engager d’autres parce qu’ils sont Noirs ».
Toutefois, Mathieu Kassovitz n’est pas inquiet quant à l’évolution de la société française. Selon lui, « l’intégration se fera de manière organique » car « la France est métissée ». Une évidence face à laquelle il ne supporte aucune opposition : « les racistes ont perdu leur combat, leur discours est obsolète », assène-t-il.
«La France est métissée : les racistes ont perdu leur combat, leur discours est obsolète»
➡ Alors que son film devenu culte «La Haine» ressort en salles 25 ans après, Mathieu Kassovitz décrypte le climat social actuel > https://t.co/dDMcvgezOk pic.twitter.com/07TirjWaD6— Le Parisien (@le_Parisien) August 4, 2020
AK
Crédit photo : Flickr (Alatele fr/CC BY-SA 2.0)
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