Le dernier numéro de la revue l’Afrique réelle vient de sortir, avec notamment un dossier sur le Congo et la repentance belge.
Sommaire
Dossier : Le volcan éthiopien
– L’Ethiopie à la croisée des chemins (1991-2020)
– La mosaïque ethnique éthiopienne
– La question Oromo
Dossier : Congo, l’injustifiable repentance belge
– Si la Belgique doit s’excuser de quelque chose, c’est d’avoir accordé l’indépendance trop tôt et trop rapidement au Congo
– La démocratie ethnique congolaise
– La Belgique doit-elle demander pardon d’avoir combattu les esclavagistes ?
– La Belgique n’a pas pillé le Congo
– L’immense œuvre coloniale belge au Congo
Editorial de Bernard Lugan
Les Oromos finiront-ils par détruire l’Ethiopie ?
Les évènements qui secouent actuellement l’Ethiopie démontrent une fois de plus qu’en Afrique, si l’ethnie n’explique pas tout, rien ne s’explique sans elle.
En effet, voilà un vieil Etat mosaïque jadis rassemblé par les Amhara auxquels, en 1991, ont succédé les Tigréens, et qui voit aujourd’hui s’opposer de nouveau ses ethnies. A telle enseigne que l’existence même du pays est menacée.
Et que les idéologues de l’africanisme français ne viennent pas nous dire une fois de plus qu’il s’agit là du résultat de la colonisation. Hormis une plus que brève parenthèse italienne de six années, l’Ethiopie ne fut en effet jamais colonisée.
Quant à l’actuelle revendication des Oromo (environ 40% de la population), ceux qui étaient péjorativement appelés Galla, elle résulte d’invasions ayant débuté au XVIe siècle.
Avec sagesse, les autorités éthiopiennes des années 1990 avaient tenté de régler la question ethnique minant le pays au moyen d’une constitution ethno-fédérale. Durant deux décennies, l’expérience sembla réussir. Mais dès 2012, après la mort de Mélès Zenawi, le leadership des Tigréens fut contesté et, depuis, l’unité du pays est de nouveau menacée. Or, l’Ethiopie est la clé de voûte de la stabilité d’une région stratégique dans laquelle se superposent les conflits.
RDC : Les conséquences d’une indépendance bâclée
En 1960, cédant à la panique et ne tenant aucun compte de l’hétérogénéité ethnique et des définitions fédérales du Congo telles qu’elles étaient pourtant clairement apparues lors des élections législatives (voir le tableau page 17 de ce numéro), les autorités belges de l’époque remirent de fait le pouvoir à Patrice Lumumba, un leader centralisateur. Comme il n’avait derrière lui que 31% des électeurs des partis congolais qui étaient tous des partis ethniques, les 69% de fédéralistes entrèrent en rébellion. Ce fut alors la désintégration de ce qui avait été le prospère Congo belge.
Là est le péché originel dont la RDC ne parvient pas à se libérer. Et de cela, la Belgique est effectivement responsable.
Non d’avoir colonisé le Congo qui fut, comme cela est montré dans ce numéro une colonie modèle contrairement à ce que les culpabilisateurs professionnels tentent de faire croire, insolitement soutenus en cela par les insensés « regrets » du roi des Belges (voir mon communiqué du 2 juillet dernier).
Ethno-masochisme
Emmanuel Macron a chargé Benjamin Stora, spécialiste de la transposition en langue française de l’histoire officielle algérienne, d’une mission « sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie ». A quand une mission destinée à dresser le bilan du communisme confiée au journal L’Humanité ? Pour la réfutation de l’histoire de l’Algérie écrite par le FLN et popularisée en France par Benjamin Stora, voir mon livre Algérie l’histoire à l’endroit.
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