En Grèce, le programme pour le retour volontaire des migrants dans leur pays d’origine, qui avait été suspendu en raison de la pandémie de coronavirus, a été réactivé.
Une aide de 2 000 euros par migrant
Le gouvernement grec a décidé de réactiver le programme pour le retour volontaire des migrants dans leur pays d’origine. Celui-ci avait été suspendu au mois de mars en raison du Covid-19 et de la fermeture des frontières, tandis que le virus a par ailleurs frappé plusieurs camps d’hébergement de clandestins en Grèce. C’est au début de ce même mois de mars, lors d’une visite en Grèce de la commissaire européenne aux affaires intérieures Ylva Johansson, que le projet avait été annoncé.
Si des cas positifs de coronavirus sont d’ailleurs toujours décelés dans certains camps, les autorités grecques entendent bien débloquer la situation, devenue intenable depuis plusieurs mois dans ces lieux où s’entassent les migrants, engendrant insalubrité et insécurité.
Avec la relance de ce dispositif, les premiers vols de retours volontaires de migrants vers leur pays d’origine sont attendus « dans les prochaines semaines » selon le ministre grec de l’Immigration Notis Mitarakis. Le programme fournit à chaque candidat sélectionné 2 000 euros (2 250 $) pour financer son processus de retour. Sur la base des financements existants, le programme peut couvrir jusqu’à 5 000 candidats.
Programme de retour grec : qui finance ?
Cette aide au retour va-t-elle permettre aux îles de la Mer Égée, étouffées par la pression migratoire, de pouvoir enfin respirer ? Il est encore trop tôt pour le savoir.
Quant au financement de ce dispositif, il est assuré par l’Union européenne et fait partie du programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) mis en œuvre dans le cadre de la déconcentration des îles à la demande de la Grèce. L’AVRR est géré par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon l’OIM, l’AVRR a aidé quelque 1 600 personnes à retourner au Pakistan, en Afghanistan, en Géorgie, en Iran et en Irak depuis septembre 2019.
Return home with safety and dignity.
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? https://t.co/3nOLYEEn8I#IOM‘s project is co-funded 75% by European Funds (Asylum, Migration and Integration Fund) and 25% by National Funds. pic.twitter.com/6hTLBJdEjH— IOM Greece (@IOMGREECE) August 3, 2020
Par ailleurs, la position grecque sur le sujet est ainsi résumée par Notis Mitarakis : « Nous appliquons une politique d’immigration stricte mais juste et notre objectif est de décongestionner les îles et l’ensemble du pays suite à l’augmentation des flux migratoires qui a eu lieu ces dernières années ».
À titre d’exemple, bien que le gouvernement grec ait déplacé plus de 14 000 migrants de Lesbos vers des installations situées sur le continent grec depuis janvier pour tenter de limiter la surpopulation, quelque 15 000 personnes restent dans le camps de Moria. C’est plus de cinq fois sa capacité d’accueil, qui est d’environ 2 800 personnes. Selon les dernières données du HCR, quelques 30 700 migrants clandestins résident actuellement dans les îles grecques de la mer Égée.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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