Il n’y a pas que Nantes – ou Rennes – qui est aux prises avec une délinquance d’origine extra-européenne devenue tellement incontrôlable qu’elle en empoisonne la vie des habitants, voire de quartiers entiers. Lille, au nord de la France, se débat avec une situation peut-être pire encore qu’à Nantes, accompagnée d’un laxisme flagrant des autorités publiques et policières. La maire socialiste de Lille, pourtant largement responsable de la situation, vient de dénoncer « l’ensauvagement » de sa ville et de demander des renforts policiers.
Tout hôtelier lillois vous le dira : à Lille, attention la nuit. « Les zones dangereuses sont les abords des gares Lille-Flandres et Lille-Europe la nuit – l’insécurité déborde jusqu’au chevet de l’église Saint-Maurice, Lille-sud qui est déjà hors de contrôle le jour et complètement gangrené par la drogue, surtout les drogues dures, la rue Solférino, la rue Nationale aussi », explique l’un d’eux, qui précise : « ça devient difficile vers 1h-2h du matin, avant, ça dépend ». Un autre hôtelier confie : « plusieurs de mes clients se sont faits agresser, vers 1-2h du matin quand ils rentraient, généralement ils se sont faits voler leur portefeuille ou leur téléphone ».
Sur la grand place – pourtant un endroit central et facile à surveiller, même s’il est proche de la gare de Lille-Flandres, le patron d’un restaurant et son serveur replient leur terrasse en quatrième vitesse ; il est près de 23 heures. « L’insécurité, c’est un vrai problème, ça nous est arrivés de devoir faire le coup de poing pour défendre nos clients vers minuit, une heure, et c’est récurrent. Donc dès qu’on n’a plus personne, on replie tout ce qui est possible et on attache solidement le reste ».
Martine Aubry dénonce « l’ensauvagement » et demande des renforts policiers
Quand on rentre à travers le quartier de la gare, SDF plus ou moins ivres, petites bandes, voleurs à l’affut et autres individus louches sautent aux yeux. Mieux vaut rester dans les rues éclairées, et être sur les gardes ailleurs. Et nombre de ces délinquants et figures interlopes, sinon leur quasi-totalité, ont des origines clairement extra-européennes. Certains font d’ailleurs la navette entre Calais, dont ils sont régulièrement éloignés par les forces de l’ordre qui démantèlent les camps dès qu’ils deviennent trop gros, et Lille.
Rue Solférino où abondent établissements de nuit, clients bourrés et agresseurs qui les dépouillent, les riverains excédés ont créé un comité de défense et envisagé une plainte contre la mairie laxiste – pourtant Martine Aubry a été reconduite, à quelques centaines de voix près.
Cette dernière vient de se résoudre, dans un courrier du 29 juillet dernier, à demander des renforts policiers à Lille au ministre de l’intérieur Darmanin : « nous sommes particulièrement exposés à un enracinement durable des trafics de stupéfiants [qui] génèrent une délinquance et une violence de plus en plus insupportable pour les habitants qui vivent dans des immeubles mis en coupe réglée par les dealers. Vous parlez d’ « ensauvagement », c’est dans ces zones de non-droit qu’il est le plus visible ».
Et de donner des exemples multiples, « la résidence des Filature à Moulins » où « une lilloise a subi une agression d’une exceptionnelle gravité de la part des dealers, parce que son tort était d’avoir gêné un temps le trafic en voulant rentrer chez elle » ; mais encore « à Moulins, à Wazemmes, Lille sud, faubourg de Béthune, Fives ou Bois Blanc, la situation empire chaque jour […] à Lille sud sur le secteur dit « le sud du sud » et des 4 tours où s’était installée une véritable société parallèle régie par les règles fixées par les trafiquants ». A Lille-sud, le trafic bat son plein avec des quantités phénoménales : début juillet, ce ne sont pas moins de 20 kilos (!) de cannabis qui sont saisis, ainsi qu’un pistolet automatique.
L’insécurité est aussi débattue en ligne, notamment sur ville-idéale.fr où les témoignages abondent : « Un sentiment d’insécurité ambiant surtout autour des gares et métro […] Cette ville sera vraiment attractive au cœur de l’Europe quand les 3 sujets : propreté, délinquance et transports seront traités! », témoigne un internaute. Un autre est plus précis : « Trop d’insécurité, délinquance depuis plus de 10 ans, avec fort accroissement depuis 3 ou 4 ans :… Fives, Moulins, Lille-Sud, Fg de Béthune (Concorde), Wazemmes, pourris par la drogue, les runs motos, les rodéos journaliers… Strictement aucune action de la mairie, du préfet, de la police ».
D’autres témoignent encore : « Une sécurité qui laisse à désirer. Mendicité, ambiance malsaine le soir en centre-ville, et je ne parle même pas des quartiers périphériques… », pour l’un, « trop de délinquants {…] L’Insécurité s’est faite ressentir au bout de deux jours dans cette ville », pour un autre.
Un autre témoigne plus longuement : « je n’ai personnellement jamais été agressé ou menacé mais la ville en général pue l’insécurité. Certains quartiers sont gangrenés par les dealers et autres petites frappes en général qui traînent toute la journée devant des zones de transit, le quartiers de solférino et la zone commerciale d’euralille/flandres sont un point de repère de la petite délinquance qui n’hésitera pas à s’attaquer aux femmes et hommes seuls, surtout la nuit le weekend. Un de mes collègues s’est d’ailleurs fait agresser et voler ses affaires deux fois en deux semaines à Solférino. Les wesh wesh traînent vraiment partout, dans le métro, dans les gares, centre commerciaux etc… sont bruyant et attendent le regard de travers ».
Louis Moulin
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