Depuis le 24 juillet dernier, une plaquette éditée à 800 exemplaires par la direction départementale de sécurité publique (DDSP) rattachée à la police a été distribuée aux commerçants du centre-ville de Rennes à destination de leurs clients. Cette plaquette vient rappeler l’insécurité persistante dans le centre ancien du chef-lieu d’Ille-et-Vilaine, où les agressions sont nombreuses, sur fond d’alcool et de délinquance extra-européenne.
A 1h20 ce 27 juillet, place Saint-Michel à Rennes, près de la rue de la Soif, un homme de 21 ans est agressé à coups de couteau dans les côtes et le dos ; il reconnaît ses agresseurs avec lesquels il a déjà eu des différends dernièrement. Une heure plus tard au même endroit, un autre jeune homme est agressé à coups de tesson de bouteille ; l’agression n’aurait pas de lien avec la précédente.
Ce 22 juillet près de la mairie de Rennes vers 20h30, ce sont trois jeunes femmes dont deux sœurs de 15 et 19 ans qui sont interpellées, après une tentative de vol avec violence et une rixe ; après avoir tenté de voler le sac d’une cliente et avoir été mises en fuite par un autre client, elles sont revenues armées de tessons de bouteille et ont provoqué une rixe. La plus virulente, âgée de 19 ans et défavorablement connue des forces de l’ordre, a néanmoins été désarmée par l’homme qu’elles agressaient ; la BAC est intervenue et a embarqué le groupe violent.
La semaine précédente, le 18 juillet vers 1h du matin, un jeune homme s’était fait voler son portefeuille place des Lices alors qu’il retirait un vélo en libre-service ; puis une jeune femme qui s’était fait voler sa carte Bleue s’est fait poser un couteau en céramique sur la poitrine par son agresseur, son ami s’est fait gifler. Deux voleurs étaient interpellés, puis condamnés en comparution immédiate à deux et huit mois ferme respectivement.
Le 1er juillet, pas moins de 130 responsables de bars et de restaurants ont signé une pétition relative à l’insécurité qu’ils ont déposée en mairie de Rennes. Ils dénoncent des dizaines de délinquants armés – souvent de bouteilles, mais aussi de bombes lacrymogènes et de lames de couteau – qui tournent devant leurs établissement dès le début de la soirée, vendent de la drogue et se jettent à trois ou quatre pour voler des téléphones et s’en prendre aux victimes si elles se rebiffent.
Le problème de l’insécurité ne date pas d’aujourd’hui – en 2016, un videur d’un établissement « rue de la Soif » à Rennes (rue Saint-Michel) avait été tué par un SDF de 27 ans ivre auquel il avait refusé l’entrée ; les agressions étaient aussi légion dans le quartier à la fin 2019 et avant le confinement. Mais comme à Nantes, la délinquance s’est aggravée depuis la fin du confinement, avec des agresseurs qui n’hésitent plus à s’en prendre physiquement à leurs victimes et ne semblent avoir peur de rien.
Louis Moulin
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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