Depuis la découverte du radium et de son rayonnement à l’aube du XXe siècle par le couple Curie et Henri Becquerel, les risques liés à l’atome ont été systématiquement minimisés et les contaminations qu’il a générées, occultées. Aujourd’hui, les victimes de Fukushima sont engagées dans des procès contre Tepco, la compagnie qui exploitait la centrale. Parmi les plaignants figurent aussi des soldats américains du porte-avions Ronald-Reagan, exposés au nuage radioactif, alors qu’ils viennent, au lendemain de la catastrophe, en 2011, porter secours aux victimes du tsunami. Alertés, leurs officiers restent confinés et prennent de l’iode pour se prémunir des radiations, sans informer ni protéger leurs hommes.
Secret militaire ou industriel, désinformation, dissimulation… : l’histoire de l’atome est dominée par la manipulation, favorisée par l’invisibilité de la radioactivité. Dès les années 1920, les radium girls, des ouvrières américaines qui fabriquent des montres au radium, sont contaminées en affinant avec les lèvres le pinceau qu’elles utilisent. Deux décennies plus tard, après l’horreur d’Hiroshima et de Nagasaki, lors des essais nucléaires américains à Bikini, vétérans et pêcheurs nippons sont irradiés, quand le contexte de la guerre froide bâillonne toute protestation à grand renfort de propagande appuyée par les studios Disney. En 1986, l’URSS utilisera des méthodes analogues pour taire les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.
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Illustration : DR
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