La fermeture des restaurants a privé les cidriers bretons d’une grande partie de leur Chiffre d’Affaires. Les boutiques de vente directe chez les producteurs ont également dramatiquement souffert des 2 mois de confinement.
Pour autant, les cidres bretons sont aussi largement disponibles via d’autres réseaux de distribution, à commencer par la GMS. Les épiceries fines, les magasins spécialisés « produits bretons » et les cavistes sont aussi des points de vente privilégiés. Sans oublier les e-shops proposées par les cidriers dont le nombre ne cesse de croître.
Les cidres bretons en Grande Distribution
« La Maison Cidricole de Bretagne fédère en son sein 54 producteurs transformateurs, des structures de toutes tailles, allant de la petite cidrerie artisanale ou fermière qui ne compte que son seul producteur récoltant, jusqu’aux grandes maisons qui commercialisent des millions de cols par an » explique Laurent Guillet, directeur commercial des cidres Kerisac, en Loire-Atlantique.
Comme ses semblables, la cidrerie Guillet Frères possède une petite boutique historique et réalise 35 % de son activité en crêperies. Mais le principal débouché des grandes structures bretonnes reste la Grande Distribution, à hauteur de 55 %. Les cidres bretons sont présents toute l’année dans les enseignes nationales. Outre le temps fort que constitue le début d’année avec l’Épiphanie et la Chandeleur, ils bénéficient d’une belle mise en avant aux beaux jours, car leur fraîcheur s’apprécie à l’apéritif, et que dans leur diversité, ils font belle escorte aux produits de saison et aux grillades de l’été
Les cidres bretons en vente directe
Comme beaucoup de ses confrères, Hervé Seznec, producteur récoltant à Quimper, dans le Finistère Sud, accueille les visiteurs sur son exploitation pour leur faire découvrir son travail et son savoir-faire. Il réalise une large partie de son activité en vente directe à la cidrerie. Les consommateurs plébiscitent ces boutiques in situ, qui leur permettent d’effectuer leurs achats après leur rencontre avec le producteur.
Ce type de vente directe représente parfois le principal débouché pour les producteurs fermiers et artisanaux, qui sont aussi de plus en plus nombreux à proposer leurs cidres sur leur boutique en ligne.
Les cidres bretons en réseau spécialisé
Parfaitement en phase avec le souhait des consommateurs de privilégier des produits à forte personnalité régionale, les cavistes et les épiceries fines mettent en avant la diversité des cidres bretons. Ils sont de plus en plus nombreux à proposer une sélection de cidres, jus de pomme, Pommeau de Bretagne AOP et eaux-de-vie de cidre de Bretagne AOP. Grâce à la proximité géographique, les commerçants et cavistes sont de parfaits ambassadeurs des producteurs qu’ils connaissent personnellement et dont ils savent l’engagement quotidien pour faire naître des produits cidricoles sincères et de qualité.
Les cidres bretons en restauration
Le réseau CHR représente un important débouché pour la filière cidricole bretonne qui y réalise en moyenne chaque année 36 % de son Chiffre d’Affaires. Bien sûr, les crêperies figurent historiquement parmi les établissements où l’on consomme du cidre ; elles sont nombreuses à offrir un large éventail de cidres qui reflète parfaitement la diversité de la production cidricole locale. Il faut dire que la seule région Bretagne compte près de la moitié des quelque 4000 crêperies françaises.
Mais depuis plusieurs années déjà, les restaurants de cuisine traditionnelle française ont largement ouvert leur porte aux cidres bretons ; les nouveaux restaurateurs, en quête de produits de terroirs, authentiques et locaux, ont à cœur de valoriser le travail des cidriers régionaux.
Du cidre transformé en biocarburant ?
La récolte 2020 s’annonce toutefois bonne pour les producteurs de cidre. A condition de pouvoir transformer les pommes et ce ne sera pas simple pour tous les professionnels. Pour la récolte 2019; une grande partie de la production qui n’a pu être écoulée pourra être transformée en biocarburant et en électricité. L’interprofession des producteurs de cidre a décidé une grande opération de « dégagement » : elle sera financée par l’État à hauteur de cinq millions d’euros et consiste à transformer l’excédent de cidre par méthanisation. A la clé : de la bioénergie qui permettra de fournir de l’électricité mais aussi du biocarburant pour alimenter les réservoirs des voitures. Entre 15 et 20% des stocks devraient être écoulés afin de faire de la place à la récolte 2020.
Pour bénéficier de cette campagne de transformation, les producteurs devront déclarer leurs pertes. Ils seront indemnisés à hauteur de 50€ l’hectolitre par l’Etat. Le plafond est fixé, au niveau national, à 100 000 hectolitres.
Quoi qu’il en soit, le meilleur moyen d’aider les producteurs de cidre, c’est d’acheter et de boire leur production. Yech’ed Mat !
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine