Inquiétant record pour les prisons européennes : le nombre de détenus pour des délits liés au terrorisme n’y a jamais été aussi élevé au cours des deux dernières décennies qu’actuellement.
Des prisons européennes remplies de terroristes ?
Un rapport publié le 22 juillet par le Centre international d’étude de la radicalisation (ICSR) du King’s College de Londres faisant suite à une étude indique que plus de 1 400 personnes sont actuellement détenues pour des infractions liées au terrorisme dans dix pays européens.
Quant à l’enseignement principal de ces travaux, il est sans appel : « il y a plus de détenus condamnés pour des infractions liés au terrorisme qu’à aucun moment depuis le début du millénaire », affirme le document.
Sans surprise, la France tient une place de « choix » dans ce piètre tableau puisque c’est elle qui détient le plus de détenus pour des affaires de terrorisme parmi les 10 pays pris en compte avec 549 individus. Devant l’Espagne et ses 329 personnes emprisonnées, suivie par l’Allemagne (292), le Royaume-Uni (238) et la Belgique (136). En ce qui concerne les autres États, la Suède détient 53 prisonniers pour terrorisme, les Pays-Bas 36, la Norvège 34, la Grèce environ 20 et le Danemark 19.
De plus, en incluant également les détenus qui sont surveillés pour leurs signes de radicalisation, le nombre total à l’échelle européenne s’élève alors à plus de 3 000 détenus.
82 % de djihadistes parmi les détenus
Mais si le qualificatif de « terroristes » demeure trop vague pour savoir à qui l’on a réellement à faire, le rapport précise qu’il s’agit à 82 % de « djihadistes ». En ce qui concerne le « terrorisme d’extrême droite », il représente 7 % des détenus.
Pour le reste, dans la catégorie « autres », se trouvent les détenus en lien avec le séparatisme basque et l’ETA [NDLR : « Euskadi Ta Askatasuna », signifiant « Pays basque et liberté »] mais aussi des membres de groupes kurdes comme le PKK, quelques autres n’étant affiliés à aucune idéologie spécifique. Enfin, la catégorie « gauche/anarchistes » regroupe moins de 1 % des détenus, la plupart localisés en Grèce par ailleurs.
D’autre part, l’étude rappelle à quel point la prison est un lieu propice à la radicalisation : 54 % des détenus surveillés pour des signes de radicalisation sont entrés en prison pour des motifs n’ayant rien à voir avec le terrorisme.
Enfin, les dix pays européens scrutés dans le rapport admettent qu’ils rencontrent des difficultés pour savoir ce qui ce passe vraiment à l’intérieur des prisons. Un aveu de faiblesse supplémentaire…
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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