Au début du XVIIIème siècle, le marquis d’Anaon entend dénoncer par la raison des croyances locales qui lui semblent infondées. Il commence par la Bretagne…
Dans les années 1720, Jean-Baptiste Poulain, ancien étudiant en médecine, pose pied sur l’île de Brac, en Bretagne. Il vient pour servir de précepteur à Nolwen, jeune fils d’un baron breton, Gwenolé de Brac, afin de lui inculquer de meilleures manières. Sur le quai, sa venue suscite la méfiance de la population insulaire. Mais le baron l’accueille à bras ouverts. Le dîner d’accueil est interrompu par une nouvelle dramatique : Nolwen vient d’être assassinée. Poulain remarque une plaie profonde à l’œil du garçon, due certainement à une lame. Pensant que sa présence n’est plus nécessaire, il souhaite repartir par le prochain bateau. Mais il lui faut attendre un mois. Poulain se rend donc à la taverne pour savoir si un marin peut le ramener sur le continent. Il découvre que les villageois soupçonnent le baron d’être à l’origine d’une série de meurtres d’enfants, récemment disparus. De manière apparemment inexplicable, Poulain croise alors Nolwen, la bouche ensanglantée ! Il parviendra à expliquer ces disparitions d’enfants. À l’issue de sa première aventure, les paysans de l’île de Brac lui donnent le surnom de « marquis d’Anaon » : le marquis des âmes en peine.
Le scénariste Fabien Vehlmann imagine qu’au début du XVIIIème siècle, le marquis d’Anaon, un esprit cartésien et rationnel, se rend dans des contrées où des phénomènes mystérieux ont été observés. Il va élucider des crimes inexplicables et venir en aide aux victimes d’événements semblant au premier regard surnaturels. Chaque tome contient un récit indépendant. Le premier se déroule sur une île bretonne imaginaire, sous une atmosphère sombre. Le marquis d’Anaon va trouver l’explication aux disparitions d’enfants.
Dans les tomes suivants, le marquis d’Anaon sera confronté à une mystérieuse vierge noire, un navire hanté, une bête malfaisante…
Fabien Vehlmann explique avoir voulu décrire « le choc des époques entre un monde ancien issu de Moyen-âge, empreint de légendes, de superstitions puisées dans la mythologie, et une nouvelle ère, celle de la raison et du progrès, incarnée par le siècle des Lumières, le XVIIIème siècle ».
Matthieu Bonhomme, par son superbe trait fin et précis, dessine des visages d’une belle expressivité. Les couleurs de Delf sont magnifiques.
Le marquis d’Anaon, intégrale, 280 pages. Editions Dargaud.
Kristol Séhec.
Illustration : DR
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