L’érosion du vote communistes se poursuit : s’il restait sur la mandature 2014-2020 cinq villes communistes de plus de 1000 habitants gérées par le PCF, ainsi qu’un village, soit six communes, il n’en reste maintenant plus que quatre où le rideau de fer ne s’est toujours pas levé. Quant aux tentatives de réimplantation du PCF dans leurs anciens bastions ou à Bouguenais, où ils ont fait l’union autour d’eux au 2nd tour, elles ont toutes connu un échec retentissant.
Depuis 2016, la Motte, près de Loudéac, n’a plus de maire communiste. Et en 2020, c’est une liste sans étiquette politique qui a gagné. Plus étonnant, à Plénée-Jugon – sur la RN12 entre Caulnes et Lamballe, une femme, Suzanne Bourdé, bat le cacique communiste Gérard le Cam de quinze petites voix ; ce dernier a déposé un recours.
En revanche Trélivan, près de Dinan, Ploufragan, près de Saint-Brieuc et Belle-Isle en Terre, près de Guingamp, restent communistes. Le PCF échoue en revanche à récupérer divers anciens bastions, mais au Relecq-Kerhuon près de Brest (détenu en 1977-1983), huit communistes dont trois adjoints font leur entrée dans l’équipe municipale, mais le maire est PS.
En revanche à Trignac, qui était le dernier bastion du PCF en Haute-Bretagne avant 2014, le PCF ne fait visiblement plus recette : la liste communiste, qui n’était même plus estampillée mais avait dans ses rangs deux anciens maires, a été quatrième et bonne dernière tant au 1er tour (12.13%) qu’au second (8.42%), perdant même 97 voix entre les deux tours.
Echec aussi à Bouguenais où pourtant la gauche, majoritaire au 1er tour mais divisée en trois listes, avait fait l’union autour du communiste Gauthier Lorthois. Il a été sèchement battu au second tour par Sandra Impériale (53%), ce qui fait basculer à droite la commune après un demi-siècle de gestion socialiste et divers-gauche. Les communistes auront donc le mérite d’avoir donné à la droite une de ses rares victoires sur la gauche en Loire-Atlantique.
Sur l’ensemble de la France, les positions communistes ont continué à s’éroder, avec la perte de diverses villes anciennement industrielles ou cheminotes qui constituaient des bastions PCF depuis des décennies : Saint-Pierre des Corps, Longueau, Villeneuve-saint-Georges, Gardanne, Champigny, Saint-Denis surtout ou encore Arles. Le PCF ne peut guère s’enorgueillir que d’avoir repris Corbeil-Essonne à la droite, Villejuif et Bobigny.
Louis-Benoît Greffe
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