Ce samedi 17 juillet 2020 se tient le rassemblement annuel pour un Iran libre et démocratique. Un moment d’exception qui réunira des milliers d’Iraniens et des centaines de personnalités politiques du monde entier dans le cadre d’une journée visant à soutenir la résistance iranienne dans sa lutte contre la théocratie. L’occasion de revenir sur la culture répressive de la république des mollahs, dans, et en dehors du pays.
Les Iraniens ne le savent que trop bien. Dans un pays où la fabrication des robes de mariée est interdite pour cause d’incitation à la débauche forcément contraire à la volonté de Dieu, le moindre aménagement aux règles édictées par la république islamique peut s’avérer fatal. On ne compte plus les interpellations pour défaut de port du voile, les séances de torture pour soupçon de sympathie avec les opposants politiques ou les exécutions sommaires pour asseoir une autorité illégitime et défaillante. Depuis 40 ans et la prise du pouvoir de Rouhollah Khomeiny au lendemain de l’abdication du hah Pahlavi, la population n’a cessé de souffrir de l’excès d’autorité des religieux extrémistes au pouvoir.
Pourtant, maintes fois répétées et démontrées au monde, ces exactions n’ont trouvé que très peu d’écho dans nos contrées dites civilisées. Et pour cause, dans nos sociétés modernes, les lois du commerce surpassent allègrement les droits humains. Tant et si bien qu’il aura fallu presque 30 ans de lutte acharnée pour faire enfin admettre au monde ‘moderne’ que le massacre iranien de l’été 1988, relégué au rang de légende urbaine par les propagandistes occidentaux des mollahs, avait bel et bien eu lieu. Et que l’ordre émanait directement de la main du Guide suprême iranien en personne. Plus de 30 000 opposants politiques ont subi les foudres de la colère de l’ayatollah Khomeiny et ont payé de leur vie leur simple conviction politique.
C’est que la théocratie iranienne s’est construite sur la terreur. Dès le lendemain de la prise du pouvoir, Khomeiny donnait l’ordre au corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de tirer sur la foule, alors que 500 000 personnes (selon les sources officielles du régime) manifestaient pacifiquement dans les rues de Téhéran. Dès le départ, la manière forte de gouverner s’est imposée, preuve de l’illégitimité du pouvoir conquis par la corruption et la manipulation. Depuis, le massacre de 1988 étant un épisode en attestant, la répression reste la seule réponse délivrée au peuple qui interroge ou qui manifeste.
Et c’est encore le cas, aujourd’hui plus que jamais. Les soulèvements populaires de novembre dernier ont fait 1 500 morts parmi la population, plus de 4 000 blessés et plus de 12 000 interpellés. Mais la répression ne sévit pas seulement sur le territoire national. Ne supportant pas la moindre contradiction, où qu’elle se situe dans le monde, l’Etat iranien n’hésite pas à financer et à organiser des actes de terrorisme. En 2018, Assadollah Assadi, haut diplomate rattaché à l’ambassade de Vienne en Autriche, était arrêté par la police belge alors qu’il préparait un attentat à Paris (villepinte), contre le grand rassemblement international pour un Iran libre.
La même année, c’est son ancien supérieur au service de renseignement iranien, Mostafa Roudaki, qui est expulsé d’Albanie pour ses activités terroristes, y compris le complot terroriste déjoué contre un rassemblement de l’OMPI en Albanie en mars 2018, à la veille du Nouvel an perse. L’ambassadeur iranien lui-même, Gholamhossein Mohammadnia, se faisait également expulsé. 2018 a d’ailleurs vu une forte augmentation des complots terroristes du régime contre l’OMPI et le CNRI, en Europe comme aux États-Unis. Dans une interview, Ali Fallahian, ancien chef du VEVAK (services secrets iraniens) a déclaré que «Le ministère (avait) besoin d’une couverture pour ses travaux afin de collecter des informations à l’intérieur et à l’extérieur du pays. […] Vous savez que beaucoup de nos reporters sont en fait des agents du ministère. »
A ce jour, Assadollah Assadi et ses trois complices arrêtés par la police Belge avec la bombe destinée au grand rassemblement de Villepinte en 2018 sont toujours incarcérés et en attente de leurs procès qui s’est ouvert cette semaine à Anvers. Afin d’éviter de reproduire le risque d’attentats iraniens en occident, il est pourtant une chose très simple à faire ; fermer les ambassades de la théocratie (qui ne sont ni plus ni moins que des agences de renseignement et des centres d’entraînement au terrorisme) sur nos territoires et expulser les pseudos diplomates qui les peuplent. Cette demande pleine de bon sens sera sans nul doute réitérée lors du grand rassemblement en ligne du 17 juillet 2020 pour un Iran enfin libéré du totalitarisme.
Hamid Enayat
Illustration : DR
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