Des stations de carburant vert, à savoir du bioGNV issu de la méthanisation, vont voir le jour en Bretagne. Un projet lancé par la société Liger Bioconcept.
Karrgreen : carburant vert et méthaniseurs
Le carburant vert, un vœux qui devient réalité en Bretagne. Des stations proposant du bioGNV vont progressivement ouvrir dans dans les deux à trois ans à venir.
Le bioGNV (gaz naturel véhicule) a la particularité d’être un carburant « propre » et produit localement. Il est produit par un méthaniseur, dans lequel fermentent des déchets du territoire, provenant aussi bien des agro-industries, que du milieu agricole ou des collectivités. Après avoir été épuré, ce GNV est injecté dans le réseau GRDF (Gaz réseau distribution France) et peut donc servir de carburant.
Le projet est l’œuvre de l’enseigne Karrgreen, marque fraîchement créée par la société Liger Bioconcept. Une fois ouvertes, ces stations seront accessibles aux camions et aux autocars pour l’approvisionnement en bioGNV, mais aussi aux véhicules individuels. Parmi les équations techniques à résoudre avant d’ouvrir ces stations, celle de la proximité des méthaniseurs.
De nombreuses stations en projet, en Bretagne et ailleurs
L’initiative suscite d’autant plus la curiosité que le nombre de stations de carburant vert va fortempent augmenter en Bretagne dans un avenir proche. Interrogé sur la question par Les Échos, Marc Le Mercier, dirigeant de la société Liger Bioconcept, annonce la création de 24 points d’approvisionnement pour la seule Bretagne administrative (B4). À l’échelle hexagonale, ce sont 150 stations qui devraient ouvrir leurs portes d’ici 2024.
Pour l’heure, une première station est déjà en service à Locminé, ville où est situé le siège social de la société. D’ici la fin 2020, Ploërmel puis Pontivy devraient elles aussi pouvoir proposer du bioGNV aux véhicules de la région. Dans les Côtes d’Armor, quatre stations sont prévues pour 2021 : Dinan, Trégueux, Plouagat et Lamballe.
Quant aux méthaniseurs, on en compte une centaine en région administrative. Mais le Conseil régional annonce « la multiplication par 6 de la production de gaz renouvelable d’ici à 2030 et l’injection dans les réseaux de 1.700 Gwh de biogaz en 2015, soit 10 % de la consommation bretonne de gaz naturel. »
Quels financements pour le bioGNV ?
Bien entendu, l’ouverture d’une station a un coût : « Un investissement de l’ordre de 1 million d’euros, sans aucune subvention publique » pour chacune d’entre elles, précise Marc Le Mercier.
Mais les porteurs du projet comptent sur la collaboration des coopératives agricoles, lesquelles sont appelées à devenir des actionnaires majoritaires de ces futures SAS (sociétés par actions simplifiées). D’autre part, des acteurs privés pourraient aussi faire partie du tour de table pour réunir les fonds nécessaires. Par ailleurs, Liger Bioconcept est également associée au groupe Olmix, spécialisé dans les compléments alimentaires naturels pour la nutrition animale mais aussi à Jean Floc’h, entreprise de transformation porcine.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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