En Allemagne, la radicalisation d’une partie de la scène d’extrême gauche inquiète les autorités, au point que celles-ci n’hésitent pas à parler de risques terroristes.
La menace d’extrême gauche sur l’Allemagne
Est-ce le retour de la Fraction Armée rouge ? Une vague de terroriste d’extrême gauche est-elle à redouter en Allemagne ? C’est en tous cas ce que laisse à penser un récent rapport de 22 pages publié par l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), un service allemand de renseignement. Ce dernier a constaté une nette radicalisation de certaines parties des groupes d »extrême gauche allemands enclins à la violence.
De ce document, il ressort ainsi que « le développement de structures terroristes dans l’extrémisme de gauche » semble possible mais aussi que « l’intensité des actes de violence » a augmenté. Les auteurs considèrent que des « lignes rouges » ont « été franchies » et que, par conséquent, « l’étape consistant à tuer délibérément un opposant politique ne semble plus totalement impensable ».
La spirale de la radicalisation
Le renseignement allemand indique également que, dans plusieurs Länder, des groupes de militants radicaux se sont formés, « commettant leur propre série de crimes et se séparant du reste de la scène en raison d’une volonté croissante de recourir à la violence dans leurs actions ».
De ce fait, l’Office fédéral de protection de la Constitution met en garde contre une « spirale de radicalisation » de certains « noyaux durs » isolés.
Parmi les territoires à surveiller, le renseignement allemand cite la Saxe (et plus particulièrement la ville de Leipzig), Hambourg et Berlin, des zones où l’extrême gauche radicale est implantée de longue date. Mais d’autres régions ont quant à elles vu le phénomène se développer sur leur sol. C’est le cas de la Thuringe, de la Bavière, de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie ainsi qu’à Brême. Des territoires où « une petite partie de la scène d’extrême gauche orientée vers la violence se radicalise de plus en plus ».
Attaquer les personnes plutôt que les biens ?
Autre point important du rapport, la baisse du seuil d’inhibition de l’usage de la violence, notamment sur des cibles humaines pour lesquelles « les lésions corporelles graves des victimes jusqu’à leur mort éventuelle sont acceptées ». Le document analyse aussi que le « militantisme de masse » a été remplacé par des « actions clandestines en petits groupes » tandis que les victimes sont « spécifiquement sélectionnées ».
L’attaque contre l’employé d’une agence immobilière à Leipzig, qui s’est produite l’année précédente, en est un exemple. Alors qu’auparavant, les militants nationalistes réels ou présumés tout comme la police étaient déjà la cible d’attaques de la part de l’extrême gauche allemande, dorénavant les employés travaillant dans des domaines détestés comme le secteur de l’immobilier ne sont plus considérés comme « non impliqués » mais plutôt comme des « cibles faciles » car ne pouvant pas bénéficier de mesures de protection accrues.
Face à ces menaces, et au regard de la décision de Donald Trump de classer les « antifas » comme étant une organisation terroriste aux USA, on est en droit de se demander pourquoi l’exécutif allemand fait encore preuve de tant de complaisance envers cette extrême gauche menaçant la sécurité du pays.
AK
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Montecruz Foto)
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