Les habitants de Bretagne ne connaissent pas (ou un petit peu au sud de Nantes) les 130km/h sur autoroute. Ni ce qui s’apparente pour beaucoup à un racket imposé sur les autoroutes françaises par les compagnies qui gèrent les péages et qui s’engraissent littéralement sur le dos des automobilistes au prétexte de la rénovation des routes.
La Bretagne, modèle, a un beau réseau routier, sans ces taxes, la preuve que tout est possible.
Mais revenons à nous moutons : La CCC (Convention Citoyenne sur le Climat) a rendu ses propositions dans de nombreux domaines. Pour l’automobile, l’idée serait de passer les autoroutes à 110 km/h. Ce n’est qu’une proposition citoyenne qui n’aura pas forcément vocation à passer par le décret, mais on sait que certaines propositions séduisent les ayatollahs anti-automobilistes qui créent des lois réfugiés dans leurs métropoles.
Pour l’association de défense des automobilistes 40 millions d’automobilistes, c’est une très mauvaise idée, « indécente pour 3 raisons :
- D’une part, parce que le Commissariat général au Développement durable lui-même avait réalisé une étude sur les coûts et avantages d’une réduction des vitesses sur les routes, et qu’il avait conclu que « l’abaissement des vitesses maximales autorisées sur le réseau autoroutier a un bilan socio-économique très négatif de l’ordre de -550 millions d’euros« .
- D’autre part, parce qu’après la difficile période de confinement que nous avons vécue, les membres de la « CCC » ne proposent donc ni plus ni moins qu’un nouveau coup de frein à la mobilité des Français, et donc à l’économie du pays, déjà lourdement impacté par la crise sanitaire.
- Enfin, il faut savoir que – proportionnellement au nombre de kilomètres de voies – les autoroutes sont les axes routiers qui comptent le plus de radars. Il y a donc fort à parier qu’avec une telle mesure, les radars flasheront encore plus, rapportant toujours plus d’argent dans les caisses de l’État. Pourtant, alors que c’est sur les autoroutes que l’on se déplace le plus vite (en tous cas jusqu’à ce jour), ce sont aussi les axes de circulation où le dénombre le moins d’accidents ! »
Et l’association de lancer une pétition (ici) pour s’opposer à cette idée.
Le site Caradisiac évoque aussi les contradictions de cette idée : « L’idée de fond de cette proposition des 110 km/h est la baisse des gaz à effet de serre. Il est vrai qu’au delà d’une certaine vitesse, les émissions à l’échappement augmentent inexorablement, peu importe le nombre de vitesses, les rapports de boîte/pont, le type de moteur, et le véhicule. A 110 km/h, on consomme moins qu’à 130 km/h, c’est un fait. Mais l’équation n’est pas complète : ce sont surtout les ralentissements et relances qui jouent sur les émissions : un trafic parfaitement fluide à 130 km/h est moins émetteur qu’un trafic limité à 110 km/h, mais en accordéon. D’où l’importance du respect des distances de sécurité, plus encore que la vitesse, afin de favoriser la fluidité »
En Europe, la France est plutôt dans la moyenne haute : en Autriche, Italie, au Luxembourg ou encore en Slovaquie, la limitation est également à 130 km/h. Seule la Pologne limite à 140 km/h, un cas unique en Europe (en dehors de l’Allemagne et ses portions illimitées, évidemment). Pour le reste, les limitations oscillent entre 120 (Suisse, Belgique, Espagne…) et 100 km/h pour la Norvège.
Illustration : DR
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