Un arrêt de la cour d’appel de Poitiers était attendu ce vendredi 19 juin dans l’affaire de l’occupation du toit d’une mosquée en construction à l’automne 2012, par l’ONG Génération identitaire qui entendait dénoncer l’islamisation progressive de la société française, via une action pacifique et symbolique.
C’est confirmé, nous sommes relaxés (prescription) sur « l’incitation à la haine » pour l’action d’occupation du chantier de #Poitiers ! Je vous laisse imaginer le niveau de rage des plaignants, de l’#UOIF au #CCIF ? pic.twitter.com/qPLtSlogS7
— Clément Martin ?? (@_ClMartin) May 20, 2020
Et l’arrêt est tombé, avec la relaxe générale pour tous les militants qui avaient été poursuivis par la Justice (et lynchés par la presse mainstream, ce qui ne fût pas sans conséquences professionnelles pour certains d’entre eux).
« Avec mes confrères nous avons obtenu une relaxe générale pour nos clients après une lourde condamnation en première instance. C’est une victoire du droit et de la liberté ! » explique Maître Pichon qui les défendait.
Affaire de la banderole de la mosquée de Poitiers : Avec mes confrères nous avons obtenu une relaxe générale pour nos clients après une lourde condamnation en première instance. C’est une victoire du droit et de la liberté !
— Frederic pichon (@pichon_frederic) June 19, 2020
Dans la matinée du 20 octobre 2012, 73 militants de Génération identitaire investirent le toit du chantier de la future mosquée de Poitiers (Vienne) avec notamment des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Constructions de mosquées – Immigration – Référendum», «732» et «Souviens-toi, Charles Martel», en référence à la bataille qui stoppa l’avancée des armées arabes aux VIIIème siècle.
Tous les militants avaient été interpellés et placés en garde à vue suite à cette action, avant d’être lynchés médiatiquement, jetés en pâture pour certains et de servir à une répression politique (sous François Hollande) majeure visant les mouvements identitaires (Manuel Valls étudia à l’époque la dissolution du mouvement).
« Le 20 octobre 2017, cinq ans jour pour jour après les faits, cinq militants ainsi que le mouvement Génération identitaire en tant que personne morale comparaissent devant le tribunal correctionnel de Poitiers pour «provocation à la discrimination raciale ou religieuse» et «dégradation du bien d’autrui en réunion». Le 7 décembre 2017, le tribunal condamna les cinq militants à un an de prison avec sursis, et le mouvement Génération identitaire à une amende de 10.000 euros. Un appel est interjeté par la défense.
Après un renvoi le 22 janvier dernier en raison de la grève des avocats contre la réforme des retraites, le procès en appel se tient finalement le 20 mai. À l’audience, l’avocat général se voit contraint d’écarter la qualification de «provocation à la discrimination raciale ou religieuse» en raison d’une omission procédurale. Il réclame donc six mois de prison avec sursis à l’encontre de quatre des cinq prévenus pour les «dégradations» qui auraient été commises sur la mosquée » écrit le Figaro.
La cour d’appel a donc tranché, c’est la relaxe générale. Et un camouflet (un bras d’honneur ?) à ceux qui avaient durant des semaines sali des militants qui n’usèrent pourtant, sur des sujets clivants certes, que de méthodes pacifiques.
Nous vous laissons redécouvrir, via cette recherche, le torrent médiatique de l’époque.
Illustration : DR
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