83 % des automobilistes en France réfléchissent à emprunter un itinéraire différent pour éviter les embouteillages et les routes chargées. Moins de la moitié d’entre eux sont prêts à prendre les transports en commun. C’est ce qu’a montré un sondage réalisé juste après le début de l’épidémie de coronavirus en mars. Une fois les restrictions levées, les transports en commun seront vraisemblablement encore moins populaires qu’auparavant et les embouteillages empireront.
Un institut d’études de marché français a interrogé un échantillon représentatif de 1000 citoyens pour le Kapsch TrafficCom Index.
Les automobilistes réagissent aux embouteillages en réfléchissant à un itinéraire alternatif (83 %), en évitant les trajets non essentiels (78 %) ou en vérifiant les conditions avant de partir (76 %). En revanche, moins de la moitié des automobilistes (43 %) seraient prêts à abandonner leur voiture au profit des transports en commun.
Le nombre de véhicules a atteint 39.5 millions
L’augmentation du volume routier et de l’encombrement des routes date de bien avant l’épidémie de coronavirus : la nette hausse du nombre de voitures immatriculées y est pour beaucoup. Le nombre de voitures immatriculées en France atteint 39.5 millions en 10 ans (2009-2018), soit une augmentation de 2.3 millions de véhicules.
Comment diminuer d’un quart la durée des embouteillages ?
En premier lieu, il faudrait penser à la commande numérique des feux de circulation. On sait par expérience que cela peut réduire d’un quart la durée des embouteillages. L’utilisation généralisée des cartes SIM et des GPS en voiture permet aussi de recueillir et d’exploiter des données trafic provenant des véhicules en temps réel. Cela pourrait considérablement améliorer notre compréhension des conditions actuelles de circulation sur les routes et par conséquent aider à prévoir les bouchons. Les bénéfices seraient comparables à l’introduction des satellites dans la météorologie, ce qui a amélioré les prédictions météo, explique Nathalie Leboucher.
L’échange de données de véhicules en réseau ouvre la voie à de nouvelles solutions de navigation. Actuellement, les calculateurs d’itinéraire et les systèmes de navigation fonctionnent de manière « égoïste » puisqu’ils ignorent les réactions des autres automobilistes : le GPS propose la même alternative à tous les véhicules pour éviter les bouchons. À l’avenir, les centres de gestion de la circulation publique devraient proposer et optimiser les itinéraires. La connaissance de l’administration publique des travaux, événements ou pollution environnementale à certains endroits pourra contribuer à la suggestion d’un nouvel itinéraire, dans l’intérêt des usagers. La demande sera ainsi maîtrisée à l’avance (« gestion prédictive de la demande »).
À propos de l’enquête « Kapsch TrafficCom index »
L’enquête « Kapsch TrafficCom index » a été réalisée avec le concours d’un institut professionnel d’études de marché. Au total, 9 000 participants de 9 pays ont été interrogés. Ces participants forment un échantillon représentatif de la population de chaque pays, pour tout ce qui concerne le trafic, la congestion routière et les stratégies visant à améliorer la gestion du trafic : États-Unis (N=1 000), Argentine (N=1 000), Chili (N=1 000), Royaume-Uni (N=1 000), Allemagne (N=1 000), Autriche (N=1 000), France (N=1 000), Espagne (N=1 000), Australie (N= .000).
Illustration : DR
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