La start-up américaine Instacart, spécialisée dans la livraison de produits alimentaires à domicile, a connu une très forte croissance depuis le mois de mars en raison du Covid-19. Un succès reflétant celui de tout un secteur d’activité.
Instacart, symbole du succès du e-commerce alimentaire
Le développement du e-commerce dans le secteur alimentaire est l’une des principales conséquences de la période de pandémie et de confinement que nous venons de traverser. Et la réussite d’Instacart donne des indications sur cette tendance plus générale.
Instacart, application de livraison de produits alimentaires à domicile, a ainsi réalisé une nouvelle levée de fonds, venant couronner la croissance rapide de l’entreprise américaine à la suite de la crise du Covid-19 avec des consommateurs commandant davantage leurs courses en ligne. Jeudi 11 juin, plusieurs investisseurs, menés par DST Global et General Catalyst, ont apporté 225 millions de dollars au capital de la société. Avec ces nouveaux capitaux, Instacart voit sa valorisation atteindre les 13,7 milliards de dollars. En 2018 seulement, celle-ci était évaluée à environ 8 milliards de dollars après une précédente levée de fonds. Une augmentation qui marque la confiance des investisseurs dans ce secteur du e-commerce alimentaire, et notamment dans la persistance des nouvelles habitudes des consommateurs.
Pour mieux comprendre cette engouement des investisseurs pour Instacart, il faut souligner que la start-up a vu son volume de commandes croître de 500 % en avril dernier par rapport au même mois en 2019, alors que la pandémie atteignait son pic dans plusieurs pays occidentaux. Dans le même temps, les commandes moyennes des clients ont progressé de 35%.
E-commerce alimentaire : le Covid-19 a redistribué les cartes
Pour s’adapter à ce succès aussi soudain que fort, Instacart a dû recruter, massivement, des livreurs chargés de faire les courses des clients dans les enseignes sélectionnées : 300 000 postes en mars, puis 250 000 autres durant le mois d’avril. Le consommateur a ainsi le choix entre 30 000 magasins aux États-Unis et au Canada.
« Du jour au lendemain, Instacart est devenu un service essentiel pour des millions de familles en Amérique du Nord », a résumé la fondatrice et PDG de la société, Apoorva Mehta, dans un communiqué le 11 juin. Créée en 2012, Instacart a rencontré un coup de pouce inattendu dans son développement par l’intermédiaire du confinement. « Le Covid-19 a créé un changement majeur pour l’industrie de l’épicerie et a changé à jamais la façon dont les gens perçoivent la nécessité des services à la demande », selon la dirigeante de la start-up californienne.
La précarité des « acheteurs » critiquée
Toutefois, derrière la belle réussite de la société, des voix se sont élevées pour dénoncer la précarité des employés « acheteurs » chargés de se rendre dans les magasins. Évoluant avec un statut de « travailleurs indépendants », certains se sont plaints de ne pas avoir reçu l’équipement de sécurité adéquat pour faire face au virus. L’entreprise a réagi en fournissant de nouveaux kits sanitaires et en mettant en place des primes pour les acheteurs tout en permettant à ses employés de prendre quelques jours de congés maladie payés lorsqu’ils étaient testés positifs au coronavirus.
Mais cette « ubérisation » managériale ne remet pas en cause la bonne santé actuelle d’Instacart, et, avec elle, du commerce en ligne de produits alimentaires dans son ensemble. La seule question désormais portant sur la durabilité de cette tendance.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/ Kristin Sloan)
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