Fonderies de Bretagne. La direction de Renault avait oublié l’existence de Le Drian

Dans un système centralisé, avoir un ministre « poids lourd » peut être utile. C’est ce qui vient de se passer avec Le Drian qui a mis sa démission dans la balance pour empêcher la fermeture de l’usine de Caudan (groupe Renault).

S’ils avaient connu la géographie politique de la Bretagne, les dirigeants de Renault n’auraient jamais songé à fermer l’usine de Caudan (près de Lorient). Pure inconscience puisque nous nous trouvons dans le fief de Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères et « duc de Bretagne ».

Initialement, cette usine – qui emploie 385 salariés et produit des pièces de fonderie brutes et usinées pour l’industrie automobile – essentiellement Renault, devait être fermée, selon le « plan de réduction des coûts » voulu par la direction (Le Canard enchaîné, 20 mai 2020). Mais c’était sans compter avec Le Drian. Lequel se fâche et « prévient Matignon et l’Élysée que cette solution est inacceptable. Parallèlement, il entreprend le siège de Bercy afin que Bruno Le Maire demande à Renault de renoncer purement et simplement à fermer les grilles de la fonderie bretonne » (Le Canard enchaîné, 31 mai 2020).

Mais les Fonderies de Bretagne ont encore perdu 20 millions d’euros l’année dernière (Le Journal du dimanche, 31 mai 2020). Si bien que si Renault ne fermera pas l’unité de Caudan, la direction générale cherchera tout de même à s’en séparer. « Clairement, je pense que cette entreprise n’a pas vocation à rester dans le groupe Renault », a indiqué Jean-Dominique Senard, le PDG de Renault (RTL, dimanche 31 mai 2020). « Les Fonderies de Bretagne seront cédées si le groupe trouve un repreneur » (Les Échos, 29-30 mai 2020).

À coup sûr, des négociations entre la Région – c’est-à-dire Le Drian – et Renault décideront du futur de l’usine. Comme ce fut le cas en 2015 pour l’usine PSA de Chartres-de-Bretagne (près de Rennes). Pour sauver ce site industriel menacé de disparition, la Région Bretagne, Rennes Métropole et le Département d’Ille-et-Vilaine mirent la main à la poche (une trentaine de millions d’euros).

S’il faut sauver à tout prix Caudan, Le Drian connaît la musique : envoyer la monnaie à Renault pour financer un plan de « modernisation »…

Bernard Morvan

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V

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