À trois semaines des municipales, la situation demeure confuse dans nombre des 27 communes de Loire-Atlantique où il y aura un second tour. Cependant, dans certaines, même si la participation demeure un mystère, les sortants sont donnés favoris, notamment du fait de l’échec des fusions des listes concurrentes.
À Guérande, au soir du premier tour, le maire sortant – mais non élu en 2014 – Nicolas Criaud (divers droite, soutenu par LREM) virait en tête nettement à 42.77% des voix, avec une participation très faible cependant (38.3%). La liste de gauche et écolo Vivre Guérande Écologique et Solidaire (25.03%) ayant refusé toute fusion avec la liste du général de Kersabiec (droite, 20.63%) et celle de Catherine Bailhache (centre, 11.57%), Nicolas Criaud est donné favori du second tour par les observateurs ; on ignore cependant l’impact de l’annulation du PLU par la justice, grand échec du mandat précédent.
Blain : la communauté de communes en ligne de mire pour le centriste Buf ?
À Blain, avec une participation à peine meilleure (41.1%), le maire sortant centriste Jean-Michel Buf est en tête du premier tour avec 43.7% ; celui qui est aussi conseiller régional a fait une campagne minimale et bénéficié à plein de la prime au sortant. Derrière lui, la gauche de Rita Schladt (33.79%) et la liste divers droite de l’ex-élu de la majorité débarqué en cours de mandat Cédrick Mormann (22.51%) ne semblent pas pouvoir inverser le cours du scrutin, faute d’alliance.
Jean-Michel Buf pourra, dès après sa réélection, tenter de prendre la présidence de la communauté de communes – jusque-là trustée par l’ex-maire et conseiller général socialiste de Bouvron Marcel Verger (qui ne s’est pas représenté après avoir achevé la déviation et laissé une commune en grand déclin) et surtout se pencher sur l’avenir de la communauté de communes, qui manque de taille critique et dont la fusion avec une autre est un vieux serpent de mer.
Donges : François Chéneau doit une fière chandelle à l’ex-socialiste Delalande ?
Enfin, à Donges, le maire sortant François Chéneau, aussi avocat et vice-président de la commune, qui s’est récemment fait connaître pour avoir roulé sans permis pendant huit ans, peut dormir tranquille. Très implanté dans la commune qu’il a reprise à la gauche en 2014, il a atteint 42% au premier tour, avec près de 44% de participation.
Trois autres listes se tiennent dans un mouchoir de poche, autour de 430 voix chacune : la liste de l’ex-militant socialiste passé à LREM Mickaël Delalande (19.43%), celle, divers-droite, de Jean-Marc Nicollet (19.34%) et l’autre liste du communiste Alain Chazal (19.25%) étaient donc en mesure d’inverser la vapeur, si toutes trois fusionnaient. Cependant les négociations pour une fusion ont achoppé.
Dans les colonnes de nos confrères de Presse-Océan (09.06), Jean-Marc Nicollet rejette la faute sur Mickaël Delalande qui « ne souhaitait pas vraiment d’alliance à trois, et surtout pas avec l’équipe conduite par Alain Chazal […] nos espoirs ont été douchés par la mauvaise volonté d’une tête de liste se croyant au-dessus du lot ».
Ce dernier accuse sur son blog Chazal d’avoir voulu « partir sous la bannière de la droite de Nicollet » : « Une alliance est utile si elle est portée de sens avec un projet commun. Cette étape cruciale n’a pu être réalisée. Que la tête de liste encartée COMMUNISTE CHAZAL se rallie sans conviction à celle d’un homme de Droite, NICOLLET ce qui montre bien, ce que la politique politicienne peut être. Un jeu de pouvoir personnel et non de conviction ». Ambiance…
Louis-Benoît Greffe
Illustration :
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