Covid-19. L’épidémie poursuit son reflux en Europe

Conseils de lecture  

1 – Une étude anglo-saxonne (donc en anglais) sur la gestion comparée de l’épidémie Covid-19 dans 200 pays. Cette étude fouillée, donc un peu longue, n’est probablement pas la seule référence à prendre en compte pour se forger une opinion, mais elle donne un grand nombre de tableaux et des classements par pays qui peuvent y contribuer. La place de la France, et surtout celle de sa gouvernance ne sont évidemment pas bonnes.

2 – Le point de vue d’un ancien directeur du ministère israélien de la santé sur l’hystérie liée à l’épidémie.

DD

Le point sur la  situation au mercredi 10 juin 0h00 GMT

Depuis le début de l’épidémie :

213 pays ou territoires ont été affectés par le virus, pour 7 312 198 cas déclarés (+ 472 702 en 96h).

413 003 décès (+ 15 557 en 96h) ; 3 599 263 guérisons (+ 267 305 en 96 h) ;

3 299 932 patients en cours de traitement (+189 949 en 96 h), dont 54 022 en état critique (+ 446 en 72 h)

A noter que :
7 pays ou territoires ne seraient toujours pas affectés par l’épidémie à ce jour.

25 pays ou territoires qui ont été affectés ne le sont plus, par guérison ou décès des rares cas enregistrés.

L’évolution des pertes des 3 derniers jours se résume en un tableau : À sa lecture,on réalise à quel point la mortalité est très faible en Océanie et en Afrique, à quel point elle a reculé en Europe et reste faible en Asie; à quel point elle s’apaise en Amérique du Nord et à quel point elle continue de progresser en Amérique latine. On réalise aussi l’ampleur de la « pause dominicale ».

  • 31 pays ont déclaré plus de 1 000 décès depuis le début de l’épidémie : dans l’ordre des pertes (USA, Royaume Uni, Italie, Brésil, France, Espagne, Mexique, Belgique, Allemagne, Iran, Canada, Inde, Pays Bas, Russie, Pérou, Chine, Turquie, Suède, Équateur, Suisse, Pakistan, Indonésie, Irlande, Portugal, Roumanie, Chili, Pologne, Égypte, Colombie, Afrique du Sud, Philippines). Le Bangladesh devrait être le 32ème pays à passer la barre des 1000 aujourd’hui 10 juin.
  • Sur les 413 003 décès enregistrés dans le monde depuis le début de l’épidémie, 395 148 l’ont été dans ces 31 pays (95,7%).

A l’échelle de la planète, le nombre des cas critiques ne baisse pas et reste supérieur à 54 000. L’épidémie continue son reflux en Europe. Les caps des 7,5 millions de cas et des 425 000 décès seront franchis avant la fin de la semaine. 25 pays ou territoires affectés par le virus sont totalement sortis d’affaire.

Les bilans s’alourdissent encore aux USA, au Brésil et au Mexique. Sur les quatre derniers jours le Brésil l’emporte largement sur les USA en nombre de décès. L’Amérique latine, épicentre de l’épidémie, enregistre 2,4 fois plus de pertes que l’Amérique septentrionale (USA+Canada). Sur les 15 545 décès des quatre derniers jours, 7 091 sont latino américains, 2 952 sont US ou Canadiens et 2 225 sont européens. L’épidémie semble également repartir en Asie avec un nouvel épicentre en Inde (+ Pakistan et Bangladesh), pays qui enregistrent désormais, à eux trois, plus de 18 000 nouveaux cas/jour.

Les bilans les plus lourds de la journée d’hier restent ceux des USA, du Brésil et du Mexique. Ces trois pays ont déclaré hier, à eux seuls : 43,7% des nouveaux cas, 55,3% des nouveaux décès et 47,5% des cas critiques de la planète.

Un tableau du bilan actuel du nombre de cas et de décès par grande région du monde permet de voir, en un coup d’œil, celles qui s’en sortent bien, pour l’instant. Les continents ou sous continents sont classés par taux de mortalité.

L’Océanie, l’Afrique et l’Asie enregistrent des taux de mortalité encore extrêmement faibles, et, à elles trois, une part des pertes mondiales de l’ordre de 10% alors qu’elles regroupent 77% de la population. L’Europe et le continent américain (Nord et Sud) enregistrent plus de 90% des pertes pour moins de 15% de la population mondiale. La part de l’Europe baisse, peu à peu. La part du continent américain (Nord et Sud) et de l’Afrique s’accroît. Les taux de mortalité Covid des pays en développement, les plus pauvres, sont très inférieurs à ceux des pays riches qui ont pourtant les moyens de mieux se soigner.

Pour relativiser encore et toujours les bilans humains de cette pandémie, lOrganisation mondiale de la Santé (OMS) nous apprend que, chaque année, la grippe saisonnière est responsable de 5 millions de cas « graves » qui entraînent entre 280 000 et 600 000 décès. Le Covid-19 n’a, à ce jour, affecté que 6 millions de personnes (testées) dont près de 800 000 cas graves qui se sont traduits par 366 000 décès.

La situation par pays 

La Chine va bien. Avec 16 nouveaux cas déclarés en 4 jours, 58 patients encore sous traitement dont 1 cas sérieux, l’épidémie est derrière elle. Ses pertes humaines représentent 1,12 % de toute l’épidémie à ce jour. Celles ci n’augmentant plus, ce sera moins de 1% en fin d’épidémie.

Les USA ont enregistré encore hier, à eux seuls, 15,7% des cas Covid de la planète. Ils ont franchi la barre des 114 000 décès, soit 28% du total de l’épidémie. Le nombre des décès quotidiens a repassé la barre des 1 000/jour après la dernière «pause dominicale». Le nombre de patients en cours de traitement approche les 1,15 million et ne baisse toujours pas. Celui des cas critiques est toujours très élevé à près de 17 000. Il ne baisse toujours pas non plus. Les USA ne sont donc pas encore au bout de leurs pertes.

La situation réelle du Royaume Uni reste toujours difficile à cerner. Elle n’est ni bonne, ni mauvaise. Le nombre des cas critiques ne «serait» plus que de 516 (deux fois moins que celui de la France). La définition du cas critique n’est probablement pas la même dans les deux pays. Le niveau des pertes est et restera le plus élevé d’Europe. Un déconfinement progressif a commencé le 1er juin avec la réouverture partielle des écoles. La réouverture des commerces devrait se faire le 15 juin.

La situation du Brésil continue de s’aggraver. Tous les indicateurs restent au rouge. Les nombres des nouveaux cas (1er au monde devant les USA) et des cas critiques (3ème derrière les USA et l’Inde à 8 318) restent très élevés. Le nombre de décès quotidien a dépassé celui des USA depuis huit jours. Le Brésil est dans le dur de l’épidémie. Des nombres de décès déclarés supérieurs à 1 000/jour devraient être la norme dans les jours qui viennent.

Le Mexique, avec un nombre de décès quotidien supérieur à 350, mais pouvant excéder les 1000/jours, entre à son tour dans le dur de l’épidémie. Avec le Brésil et les USA, il devrait enregistrer plus de 50% des décès de la planète dans les jours qui viennent.

La situation de la France continue de s’améliorer. Son nombre de cas critiques est en baisse. Son taux de mortalité Covid est, à ce jour, de 449 décès par million d’habitants (hors décès à domicile), pour une moyenne mondiale de 53. Ce taux de mortalité reste le 6ème plus élevé de la planète (hors micro-États). Pour le nombre des décès La France est, et restera à la troisième place des pays européens derrière le Royaume Uni et l’Italie et devant l’Espagne.

Alors que l’épidémie s’achemine vers sa fin en Europe, la France reste encore à la traîne en matière de déclaration de tests. Avec un taux de guérison, à ce jour, de 46,3% des cas confirmés, au niveau national, la France est également à la traîne. Elle fait moins bien que l’Italie qui a guéri 71,6% de ses patients, que l’Iran qui en a guéri 78,7%, que la Turquie qui en a guéri 84%. Elle a beaucoup moins guéri que l’Allemagne qui a déjà renvoyé 91,3% de ses patients chez eux, que la Suisse qui en a guéri 92,6%, que l’Autriche qui en a guéri 93,5% etc.

La situation de l’Italie s’améliore, avec une baisse des cas critiques, une hausse très sensible des guérisons dont le nombre est toujours beaucoup plus important que les nouveaux cas. Le nombre des décès reste faible (entre 60 et 80 par jour).

L’Espagne ne déclare plus grand-chose : 2 décès en quatre jours, aucun patient sous traitement et ni de guérison déclarée. L’ampleur et la soudaineté de la baisse enregistrée, il y a plus d’une semaine, peuvent susciter le doute sur la sincérité du bilan Covid espagnol des 10 derniers jours.

Aucun autre pays au monde n’a réussi la performance d’un arrêt aussi brutal de la mortalité. Le message de l’Espagne au reste du monde est donc clair: «Il ne se passe plus rien d’important en Espagne, les touristes pourront venir sans crainte cet été, ils seront les bienvenus …..»

La situation de l’Allemagne poursuit son amélioration progressive : encore plus de guérisons que de nouveaux cas hier, donc une baisse sensible du nombre des patients sous traitement. Le nombre des décès reste désormais sous la barre des 30/jour depuis plusieurs jours.

Avec un taux de mortalité de 830 décès par million d’habitant, la Belgique est et restera le leader incontesté de cet indicateur (hors micro-états). Ses données ne sont toujours pas très bonnes pour un pays en déconfinement (nombre de nouveaux cas, de décès, de cas critiques ) et même de guérisons). Le nombre de guérison est inférieur au nombre de nouveaux cas. Le nombre de patients sous traitement continue donc d’augmenter, celui des cas critiques augmente lui aussi. La progression de son taux de mortalité reste toujours beaucoup plus élevée que celles de ses voisins et des pays qui la suivent …. La gestion de l’épidémie en Belgique se sera incontestablement distinguée par les résultats les plus calamiteux de la planète ….

Les situations du Canada et de l’Iran sont stables, celles de la Turquie, du Portugal, de la Suisse, de la Suède, de l’Irlande et de la Russie s’améliorent, celles du Brésil, du Mexique, de l’Équateur, du Pérou, de la Colombie et de l’Inde se détériorent. La Turquie a un nombre de guérisons plus important que celui des nouveaux cas.

La Russie teste toujours énormément (plus de 1,5 millions de tests/semaine), d’où un nombre très élevé de nouveaux cas détectés (3ème derrière les USA et le Brésil avec encore 8 600 nouveaux cas hier). Le compteur des cas sérieux ou critiques est bloqué à 2 300 depuis une quinzaine de jours. Avec 237 000 patients sous traitement, la Russie est en 3ème position derrière les USA et le Brésil. Mais ce nombre est en baisse. Le nombre des décès reste inférieur à 200/jour. Le taux de mortalité russe par million d’habitants a atteint 42. Il reste et devrait rester inférieur à la moyenne mondiale (de 53 aujourd’hui). Il est plus de dix fois inférieur à celui de la France. Parce qu’elle détecte vite, isole et traite sans attendre, et parce qu’elle applique une stratégie et un protocole inspirés de ceux du professeur Raoult, la Russie a déjà guéri 50% des cas déclarés. Le nombre de guérisons excède désormais souvent le nombre de nouveaux cas. Entrée dans la ronde épidémique plus d’un mois après nous, la Russie pourrait bien en avoir fini avant la France si les tendance observées se confirment.

L’épidémie continue de s’étendre progressivement en Amérique latine. C’est particulièrement vrai au Brésil et au Mexique mais aussi, dans l’ordre du nombre de décès, au Pérou, en Équateur, au Chili, en Colombie, en Argentine, en République Dominicaine, et en Bolivie.

Les taux de mortalité par million d’habitants des 31 pays ayant dépassé les 1 000 décès, dans le tableau ci dessous, donne une petite idée des zones géographiques les plus touchées et/ou de la qualité de la gestion de l’épidémie par les gouvernances de chacun des états.

Pour mémoire, le taux de mortalité Covid-19 est de 53 décès par million d’habitants  au niveau mondial.

Le tableau présenté ci après ne comporte que les 36 pays ayant enregistré plus de 725 décès. Ils représentent 97% du bilan des pertes humaines déclarées de la pandémie.

Ci après, voici le tableau de données concernant l’Europe et l’UE face à l’épidémie.

L’Europe (et l’UE) face à l’épidémie

Rappel : à ce jour, le taux «mondial» de mortalité du Covid-19 est de 53 décès par million d’habitants

Général (2s) Dominique Delawarde

Illustration : DR
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