Depuis le déconfinement, la délinquance nantaise est repartie à la hausse, plus fort qu’avant la crise. S’ajoutent à cela les incivilités diverses, dénoncées par les municipalités rurales ou de banlieue, et les trafics locaux. Revue des principaux faits divers depuis début juin.
Des rodéos à Nantes et à Saint-Herblain
Le 2 juin, route de Saint-Nazaire à Saint-Herblain, plusieurs quads et buggys se sont livrés à diverses infractions au Code de la route, moteurs pétaradant, vers minuit. Les policiers dépêchés sur place ont interpellé le conducteur d’un engin rue Lucie-Aubrac, sur les arrières du quartier « sensible » de Bellevue. Âgé de 31 ans, il sera jugé le 28 mai 2021 notamment pour rodéo motorisé, qui est un délit à part entière depuis la loi du 3 août 2018.
Le 5 juin, 37 policiers – dont la BAC et la brigade canine – ont organisé une opération anti-rodéos dans les quartiers « sensibles » de Bellevue et des Dervallières. « Ça ne règle rien, puisqu’ils recommencent dès qu’on s’en va, voire sous nos yeux, mais ça a le mérite de montrer l’uniforme et de calmer un peu les riverains, qui se sentent abandonnés et pour cause. Puis nos grands chefs peuvent montrer à Paris qu’ils font quelque chose, alors qu’ils sont laxistes au possible et qu’on a laissé depuis des années la ville de Nantes aux délinquants, c’est open bar », explique un policier nantais, désabusé.
Trois personnes sont parties en garde à vue : un jeune homme de 26 ans qui conduisait un T-Max en slalomant entre les piétons place Mendès-France, au cœur de Bellevue, et ce sans casque ni permis de conduire, et deux mineurs de 15 ans, l’un pour recel de vol, conduite sans permis et sans casque, l’autre pour fausses plaques, conduite sans permis et sans assurance. Six contraventions ont été aussi dressées, notamment pour défaut de brevet de sécurité routière.
Des vols à main armée en pagaille
Le 1er juin vers 10h45, boulevard Michelet, une femme de 62 ans est attaquée par un homme de 22 ans, qui tente de lui mettre un coup de Taser, puis la frappe avec la crosse de l’arme, en panne ; il lui vole finalement son sac. Interpellé non loin, il a sur lui une paire de ciseaux, une pince de bricolage et le portable de la victime ; son sac est retrouvé et lui est restitué.
Le 2 juin à 18h, un Tunisien âgé de 41 ans fin ivre (1,2 gramme d’alcool par litre de sang) a donné deux coups de couteau dans l’omoplate d’un homme qui lui a refusé une cigarette, sur le cours des 50-Otages en plein centre de Nantes. Fait intrigant : la victime a refusé d’être transportée à l’hôpital et de porter plainte.
Du deal, à Nantes et ailleurs
Il n’y a pas que dans les rues de Nantes que ça deale : le 25 mai, 8 cellules de la maison d’arrêt sur 316 sont fouillées, en présence des ERIS, le GIGN de la pénitentiaire. La pénurie de cannabis est passée aussi par là – faute de parloirs et de livraisons depuis le Maroc en Espagne : seuls 16 grammes de cannabis sont retrouvés, mais aussi 13 téléphones, des oreillettes et des chargeurs.
Le 2 juin, un homme et une femme ont été interpellés à Carquefou après avoir organisé un réseau de vente de drogue local. Pas moins de 2,4 kilos de cannabis [16 000 € à la revente au détail] ont été retrouvés chez les deux protagonistes, actifs depuis avril. Ils ont été condamnés à quatre mois de prison avec sursis et 1 000 € d’amende – signe des temps, c’était la femme qui était à la tête du réseau.
Le 3 juin, la BAC en planque surprend un flagrant délit de deal rue Scribe, à deux pas de la place Graslin. Sur le dealer, dix bonbonnes de cocaïne sont retrouvées [400 € à la revente] ; son logement est perquisitionné et 2 430 € en liquide y sont retrouvés.
Des agressions sexuelles…
Le 28 mai, un homme de 61 ans, sans casier judiciaire, est arrêté après avoir agressé sexuellement une jeune fille de 7 ans au parc de Procé. Il est aussi mis en cause pour une exhibition devant une fille de 8 ans, en juillet dernier, au parc du Grand-Blottereau cette fois. Chez lui, des vidéos de filles mineures et des images pédopornographiques ont été retrouvées sur son ordinateur. Il a été placé en détention dans l’attente de son jugement.
Ce 7 juin à minuit, après une agression sexuelle au Hangar à Bananes, une bagarre se déclenche ; quatre personnes dont l’agresseur présumé prennent la fuite en voitures, poursuivis par la victime et ses amis. La police prend part à la chasse en établissant un barrage à Confluent, près des Nouvelles Cliniques nantaises. Le conducteur refuse de s’arrêter, heurte un policier qui doit être hospitalisé. Un autre tire sur la portière du véhicule, mais la balle ne pénètre pas dans l’habitacle.
Toujours poursuivi par les victimes, qui rendent compte régulièrement de leur position à la police, le véhicule des agresseurs s’arrête près de la Maison Radieuse à Rezé ; trois personnes prennent la fuite, un mineur est arrêté et placé en garde à vue. Les trois autres sont recherchés.
Des Roms écumaient les Happy Cash pour y voler des portables
Le 3 juin, quatre hommes âgés de 18 à 20 ans, issus de la communauté rom, ont été interpellés à Bouguenais, Rezé et Nantes. Ils ont écumé du 18 au 22 février dernier les Happy Cash de Rezé, Gétigné, Trignac, Guérande et Ancenis pour y voler des portables, pour un préjudice de 5 000 €. Comme ils ont reconnu leur culpabilité, ils seront jugés en CRPC le 23 mars prochain.
Derval : ils volaient tracteurs et voitures « pour s’amuser »
Trois personnes de 19, 32 et 49 ans ont été interpellées à Mouais, Issé et Derval, au nord du département, pour une série de vols de véhicules en février et mars dernier. Ils ont notamment volé 4 voitures et deux tracteurs avec leurs remorques, « pour s’amuser », comme ils l’ont expliqué aux gendarmes. L’un d’eux avait d’ailleurs été arrêté ivre, au volant d’un tracteur. Les deux chefs de file du groupe avaient déjà un gros casier judiciaire. Cependant, tous les véhicules volés ont été retrouvés.
Des incivilités signalées à Basse-Indre et Fégréac
À la suite du week-end de la Pentecôte, le maire de Fégréac, au conseil municipal, fait état d’incivilités concentrées à l’étang Aumée : 500 cannettes de bière ont été jetées au pied des bennes et des poubelles, et des jeunes n’ont pas hésité à insulter copieusement adultes et élus qui tentaient de les dissuader de plonger depuis le parapet, dangereux.
À Basse-Indre, près de Nantes, c’est le maire Serge David – qui habite au cœur de la ville – qui signale du tapage nocturne « récurrent » au stade de foot à 2h du matin ce 6 juin : « il est exactement 1h59. Il est impossible de se reposer tant le tapage nocturne d’une bande de jeunes garçons et filles parlent et tapent violemment sur une porte ou je ne sais quoi ? Je ne vais pas me déplacer car […] c’est un phénomène récurrent qui n’aboutit à rien. Donc je ne vais pas importuner non plus la GENDARMERIE pour çà car je pense qu’ils ont autre chose à faire ».
En campagne pour sa réélection, le maire sortant estime qu’il est « urgent de faire cesser en urgence le bordel sur le stade de foot » et d’y déployer la vidéoprotection, « seul moyen de protéger les biens et la tranquillité des citoyens ».
Louis Moulin
Photo d’illustration : DR
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2 réponses à “Rodéos, deals, vols à main armée, agressions sexuelles… un début juin « normal » en Loire-Atlantique”
[…] Nantes, rodéos, vols, viols et violences diverses… mais la priorité de Castatrouille, c’est la chasse aux propos de corps de garde de certains policiers : le 5 juin, 37 policiers – dont la BAC et la brigade canine – ont organisé une opération anti-rodéos dans les quartiers « sensibles » de Bellevue et des Dervallières. « Ça ne règle rien, puisqu’ils recommencent dès qu’on s’en va, voire sous nos yeux, mais ça a le mérite de montrer l’uniforme et de calmer un peu les riverains, qui se sentent abandonnés et pour cause. Puis nos grands chefs peuvent montrer à Paris qu’ils font quelque chose, alors qu’ils sont laxistes au possible et qu’on a laissé depuis des années la ville de Nantes aux délinquants, c’est open bar », explique un policier nantais, désabusé. http://www.breizh-info.com/2020/06/09/145162/deal-vols-a-main-armee-agressions-sexuelles-loire-atla… […]
[…] Nantes, rodéos, vols, viols et violences diverses… mais la priorité de Castatrouille, c’est la chasse aux propos de corps de garde de certains policiers : le 5 juin, 37 policiers – dont la BAC et la brigade canine – ont organisé une opération anti-rodéos dans les quartiers « sensibles » de Bellevue et des Dervallières. « Ça ne règle rien, puisqu’ils recommencent dès qu’on s’en va, voire sous nos yeux, mais ça a le mérite de montrer l’uniforme et de calmer un peu les riverains, qui se sentent abandonnés et pour cause. Puis nos grands chefs peuvent montrer à Paris qu’ils font quelque chose, alors qu’ils sont laxistes au possible et qu’on a laissé depuis des années la ville de Nantes aux délinquants, c’est open bar », explique un policier nantais, désabusé. http://www.breizh-info.com/2020/06/09/145162/deal-vols-a-main-armee-agressions-sexuelles-loire-atla… […]