Gaia-X. Un cloud européen pour reconquérir la souveraineté numérique de l’Europe

Le projet de cloud européen baptisé « Gaia-X » a été officiellement lancé le 4 juin par la France et l’Allemagne avec pour ambition de permettre à l’Europe de reconquérir sa souveraineté numérique.

Gaia-X, quel intérêt pour l’Europe ?

La France et l’Allemagne ont officiellement lancé le projet Gaia-X (du nom de la déesse grecque de la Terre) jeudi 4 juin après 18 mois de négociations par l’intermédiaire de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et Peter Altmaier, ministre fédéral allemand de l’Économie et de l’Énergie. Une entité de gouvernance a ainsi été mis en place pour mener à bien ce projet d’écosystème de cloud européen initié en 2019.

À travers Gaia-X, il est question de mettre au point une infrastructure de données européenne souveraine afin de répondre à la domination totale des acteurs américains et chinois sur le secteur de l’hébergement de données en ligne dans le « cloud ». Un état d’esprit d’indépendance européenne marqué par Bruno Le Maire : « Nous ne sommes pas les Etats-Unis, nous ne sommes pas la Chine, nous sommes l’Europe ».

Parmi les membres fondateurs du projet, se trouvent, côté français, Orange, OVHcloud, Scaleway (Illiad), Atos, Docaposte, Outscale, Institut Mines-Télécom, CISPE association, EDF, Amadeus et Safran. Quant aux acteurs allemands, il s’agit de Deutsche Telekom, SAP, German edge cloud, DEC-X, Siemens, Bosch, Beckhoff, BMW, Fraunhofer institute et IDSA association. En résumé, des fournisseurs de solutions d’hébergement et de logiciels mais aussi des futurs clients de ces services.

Un cloud européen disponible début 2021

Le projet Gaia-X devrait, selon ses initiateurs, être opérationnel à partir du début de l’année 2021. Toutefois, il n’est pas prévu pour rivaliser avec les principaux tenants du marché mondial du cloud actuel, à savoir Amazon, Microsoft, Google ou encore Alibaba. Mais plutôt de permettre aux entreprises européennes de pouvoir stocker dans un cloud plus sécurisé leurs données industrielles et ainsi de ne plus avoir recours aux services des géants précités, dont aucun n’est européen.

Présentée comme une structure à but non lucratif, Gaia-X sera installée en Belgique et sera accompagnée d’un label ayant pour objectif d’imposer l’interopérabilité et la portabilité des données aux hébergeurs.

Par ailleurs, autre valeur mise en avant lors du lancement du projet, la transparence : « Si les données peuvent tomber sous le coup des lois extraterritoriales de certains pays, comme par exemple le Cloud Act aux Etats-Unis, le fournisseur devra préciser ces informations lorsqu’il signe avec un nouveau client », explique Bruno Le Maire. Reste à savoir si Gaia-X va pouvoir réellement inquiéter les leaders du marché.

AK

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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