C’est le chiffre qu’on peut extraire de la base de données du site Bastamag. A comparer aux 987 morts par balle de la police aux USA en 2017. 100 fois plus que la police française.
Bastamag a recensé les morts liées aux activités de la police et de la gendarmerie française, entre 1977 et 2019. Un travail de bénédictin, certes très orienté politiquement, mais tout de même basé sur un dépouillement minutieux des sources disponibles. Le site associatif en a les moyens : 14 salariés à temps complet, plus des pigistes, pour un budget d’un demi-million d’euros. Ces journalistes engagés à gauche luttent contre les injustices, les multinationales et le capitalisme, tout en bénéficiant des dollars de l’Open Society, la fondation du milliardaire-philanthrope Georges Soros. Donc aucune raison qu’ils fassent des fleurs aux policiers français.
Selon le dépouillement de Bastamag, en 2019, 26 personnes seraient mortes en France toutes causes confondues « à la suite d’interventions policières ou du fait d’un agent des forces de l’ordre ».
En réalité, le vrai chiffre français est plus bas : 22 serait plus honnête. Parmi les 26 morts, 4 sont décédés lors d’accidents de la route ou de drames familiaux impliquant des policiers dans leur vie privée. Il est totalement abusif de les amalgamer avec le reste.
Sur les 22 morts restants :
- 2 étaient des terroristes islamistes authentifiés par les autorités (10 % !)
- 2 étaient des « déséquilibrés » qui ont voulu tuer du flic par arme blanche ou revolver, habités d’une lubie soudaine sur laquelle l’enquête n’a pas apporté d’éclairage.
- 4 étaient des gens perturbés plus classiques, suicidaires et/ou violents et même temps armés (3 avec des couteaux, 1 avec un fusil). Leur l’attitude semblait présenter une menace vitale pour des civils ou pour les policiers.
Il s’agit là des 8 morts par balle policière en 2019.
Il reste 14 autres morts recensées, dans lesquelles des policiers sont impliqués, de façon plus indirecte ou plus difficile à démontrer :
- 1 est mort dans une sortie de route pour échapper à un contrôle, à bord d’une voiture volée, dont le conducteur avait forcé auparavant trois barrages policiers.
- 4 morts sont liées à des accidents de deux roues motorisées en milieu urbain ou sur autoroute, alors que les conducteurs cherchaient à échapper à un contrôle.
- 1 est mort dans le cadre d’une interpellation : il était cardiaque, aucune trace de violence n’a été détectée.
- 1 est mort par asphyxie, quelque temps après un plaquage au sol lors d’une interpellation.
- 3 sont morts dans le cadre d’une détention, avec des causes controversées faisant l’objet d’une enquête judiciaire.
- 3 sont morts après utilisation de Taser (pistolets électriques).
- 1 est mort de noyade à Nantes, dans le cadre d’une rave dispersée manu militari sur ordre des autorités de l’Etat (et non à l’initiative des simples policiers).
A.T.
Photo d’illustration : DR
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