Nous venons d’entrer dans le mois de juin et nous allons fêter dans quelques jours le solstice d’été. L’une des célébrations les plus importantes du calendrier païen. C’est le retour du soleil et de sa lumière de vie. Lumière qui nous réchauffe et qui nourrit à la fois le corps (récolte) et l’esprit (imaginaire/ connaissance/spiritualité).
Point culminant de l’année, le solstice d’été nous enseigne que tout ce qui croit doit décroître, et que tout ce qui décroit, doit croître. Loi des saisons, mais aussi loi intangible de la vie.
Les cultes saisonniers permettaient à la fois de s’inscrire dans le réel cyclique d’un « tout cosmique» tout en célébrant ce qui n’était pas perceptible par le touché, mais seulement par une sensibilité relevant du spirituel. En célébrant les anciens rituels, nous nous inscrivons dans cette même vision du monde qui ne dissocie pas l’Homme de son environnement, mais au contraire qui célèbre la composition d’un ensemble non étanche relié par le souffle de vie d’un univers à la fois multiple et unifié.
Célébrer la roue des saisons, c’est emprunter la même voie sacrée que ceux qui nous ont précédé. Festivités, rituels et symboles accompagnaient la vie quotidienne, non pas dans une chape de plomb dogmatique comme dans les monothéismes, mais dans un souci d’harmonie et de compréhension de ce qui échappe au regard profane.
A contrario, la société moderne nous a habitué à son lot d’escroqueries en tout genre L’illusion de l’acquisition de « l’inutile indispensable » est entretenue, le temps est atrophié au dépens du temps long, pourtant si nécessaire au développement de l’être. La vie n’est plus calquée sur les rythmes naturels, au contraire, elle doit obéir à des impératifs de « rentabilité », à des colonnes de chiffres, à des dogmes rédigés dans les salons feutrés de quelques think tanc à la mode. Summum orwellien de la réduction des libertés, le crime par la pensée s’introduit doucement sous forme de servitude volontaire. La vie qui évolue dans un tel contexte est-elle encore naturelle ?
C’est donc loin de tout folklorisme désuet, et dans une cosmovision assumée et à contre-courant de la vaste contre initiation actuellement en cours que tout naturellement les hommes et les femmes véritablement libres retrouvent le chemin de la Tradition. Pour se faire, lors des jours précédant la cérémonie du solstice, l’introspection est de mise afin de préparer au mieux son esprit. Ce dernier agit à la fois sur notre propre corps mais également sur l’égrégore qu’il faudra créer avec les autres participants le jour du rituel. Cela est d’autant plus important que nous traversons actuellement une période difficile, rendue à la fois opaque et hystérique.
Llorenç Perrié Albanell
Photo d’illustration : DR
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