Si dans de nombreux pays la crise sanitaire liée au coronavirus a interrompu une grande partie des activités commerciales, le commerce en ligne a quant à lui connu une ascension fulgurante. Amazon, Fnac, Cdiscount mais également les géants de l’alimentaire que sont Intermarché, Carrefour ou encore Leclerc ont bien entendu tiré leur épingle du jeu.
Alors que de nombreux commerçants ont pris la décision d’interrompre leurs livraisons dans le but de protéger à la fois les salariés et les consommateurs, d’autres ont fait le choix de se réorienter vers la vente par internet, en passant par des plateformes telles que l’application Oberlo. Au terme d’un premier trimestre quelque peu chaotique pour l’année 2020, on peut dire que le commerce en ligne, lui, se porte bien.
À en croire les spécialistes, les consommateurs ont eu différentes priorités pendant le confinement. On constate tout d’abord un véritable boom des commandes de fournitures de papeterie et de cartouches d’encre, conséquence directe de la mise en télé-travail de nombreux salariés. Viennent ensuite les ventes de jeux vidéos qui ont bondi de plus de 200 % au profit notamment du géant Nintendo dont la dernière « switch » s’est retrouvée en rupture de stock dans de nombreux points de vente. Enfin, il semblerait que les populations se soient mises au sport à domicile puisque les ventes d’articles de fitness ont littéralement explosé et les sites web de grands distributeurs comme Décathlon ou encore Intersport se sont vus dévalisés.
Des chiffres dont les petits commerçants ne peuvent se réjouir. Si certains envient ces géants dont l’activité ne cesse de croître, d’autres mettent en garde contre les dangers de la surconsommation et appellent à la responsabilité de chacun. En mettant nos consommations sur pause, on évite à un certain nombre de salariés de s’exposer à des risques inutiles et aux livreurs d’effectuer des trajets non-indispensables à la vie de tous les jours.
Depuis le début du confinement, de nombreux commerçants ont pris la parole pour dénoncer la livraison de produits non vitaux considérée comme un mode de consommation non éthique. Parmi les commerçants ayant subi de plein fouet la politique des géants, on trouve notamment les différents maillons de la chaîne du livre. Libraires, éditeurs… tous ont vu les portes de leur entreprise se fermer pendant la crise. Dans une lettre ouverte au ministre de l’Économie, Pascale Goze, secrétaire de l’Association Internationale des Éditeurs Indépendants reproche à Amazon d’imposer « ses diktats aux éditeurs » et de « violer les lois de notre pays, tant en matière sociale que fiscale ». Le géant du e-commerce s’est en effet retrouvé sous le feu de critiques virulentes après que de nombreux salariés du groupe ont décidé d’exercer leur droit de retrait à la suite de la propagation du virus dans les entrepôts français.
Secteur indispensable à la vie quotidienne, le marché de l’alimentaire à également enregistré une explosion des ventes pendant le confinement et ce, encore une fois, au détriment des petits producteurs. Les grandes enseignes disposant de drives ou ayant mis en place la livraison à domicile ont presque doublé le volume de leurs ventes sur la période de début mars à mi-mai. Si les grandes enseignes ont tiré profit du confinement des populations, les petits commerçants qui avaient l’habitude de vendre sur les marchés ont vu leurs recettes anéanties.
En campagne, les associations de producteurs se sont organisées pour multiplier les plateformes d’approvisionnement et privilégier les circuits-courts. Nombreux sont les consommateurs qui ont choisi les déplacements de proximité et se sont rendus directement à la ferme ou chez le producteur. Dans certains villages, des services de livraison à domicile ont même été mis en place pour inciter les gens à consommer local et venir en aide aux personnes les plus vulnérables.
Photo d’illustration : DR
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