Début avril, nous diffusions une étude intitulée Fédéralisme et centralisme à l’épreuve de la pandémie coronavirus covid-19, de Pierre Klein.
L’ICA (Initiative Citoyenne Alsacienne) revient sur le sujet avec une étude comparative sur les infections, décès et guérisons en France en comparaison avec le canton de Bâle-Ville, toute l’Allemagne et le Bade-Wurtemberg et pose la question de ce qui peut bien faire les différences.
Le Canton de Basel-Stadt (Bâle-Ville), qui est un État fédéré, dispose d’un Département de la santé qui a pour objectif d’assurer pour l’ensemble de la population une gamme de traitements et de soins de haute qualité, des soins premiers à la médecine hautement spécialisée. Il assure des activités de planification et de supervision, ainsi qu’un travail de conception et de prospection en dialogue avec les différentes parties prenantes du système de santé multiforme de Bâle-Ville. En 2019, le budget du Département santé du Canton Bâle-Ville était de 556 381 609 francs, soit 2 760 FS ou 2 586 € par habitant. La population s’élève à 201 543 habitants, soit 5 000 habitants au km2. Au 29 mai, il y avait depuis le 30 avril 978 cas d’infection, 923 guérisons et 50 décès dus au virus.
De son côté, la France recense une population de 65 000 000 d’habitants, soit 118 habitants au km2. Le budget santé s’élevait en France en 2019 à 203 000 000 000 €, soit 3123.08 € par habitant. Au 29 mai, il y avait en France un total de 151 496 infectés, 68 268 guérisons et 28 771 décès.
Le taux d’infection de la population totale est en France de 0.23 % et à Bâle-Ville de 0.48 %, sachant que Bâle-Ville a une densité de population 42 fois supérieure par rapport à celle de la France. Le taux de décès est en France par rapport à la population totale de 0.04 % et à Bâle-Ville de 0.02 %, soit deux fois moins de décès, alors que le taux d’infection y est du double par rapport à celui de la France et que Bâle-Ville investit 536 € de moins par habitant que la France. Plus intéressant encore, par rapport aux infectés, ce pourcentage est de respectivement de 18.99 % et de 5.11 % En conclusion. On s’infecte plus à Bâle-Ville qu’en France, mais cela est principalement dû à la densité de la population. On sait l’importance de cette dernière dans l’infection. On meurt moins à Bâle-Ville qu’en France, bien que l’investissement budgétaire par habitant y soit inférieur de 17 % par rapport à celui de la France. On guérit plus à Bâle-Ville qu’en France, 0.47 % par rapport à 0.10 %. de la population totale ou 94 % par rapport à 45 % des infectés.
Le taux d’infection, qui en France est de 0.23 % de la population totale, l’est en Allemagne de 0.22 % et en Bade-Wurtemberg de 0.31 %, mais la densité de population, qui en France est de 118, l’est en Allemagne de 232 et en B-W de 301, à savoir quasiment du triple. Le taux de décès par rapport à la population totale, qui est en France de 0.04 %, l’est en Allemagne de 0.01 % et en B-W également de 0.01 %. Ce même pourcentage par rapport aux infectés est respectivement de 18.99 %, de 4.69 % et de 5.04 %. En conclusion, on s’infecte un peu moins en Allemagne et un peu plus en B-W qu’en France, mais cela est dû principalement à la densité de population en B-W. On meurt moins en Allemagne et en B-W qu’en France. On guérit plus en Allemagne et en B-W qu’en France, respectivement 0.19 % et 0.28 % contre 0.10 % de la population totale et respectivement 89 % et 91 % contre 45 % des infectés.
Qu’il s’agisse de Bâle-Ville, de toute l’Allemagne ou que du Bade-Wurtemberg, il paraît évident qu’au-delà des questions générales de gestion de la santé, la gestion de cette dernière dans la proximité, voire la très grande proximité pour Bâle-Ville, constitue un facteur essentiel dans les différences entre la France et les autres États ou régions considérés dans cette étude. Après cela, peut-on encore ne pas être convaincu des avantages de la gestion dans la proximité et donc du régionalisme et du fédéralisme qui pour nous se recoupent ? Mais régionalisme et fédéralisme restent des concepts et des projets à travailler par la culture politique française… Que donc on ne les évacue plus !
Pierre Klein
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