Certaines entreprises continuent d’inquiéter, malgré le déconfinement et la reprise, timide, de l’économie. C’est le cas de Brittany ferries : Une situation préoccupante pour les salariés comme pour la compagnie, puisque hormis le fret, les traversées touristiques sont toujours bloquées, en raison notamment des quarantaines imposées en Irlande comme au Royaume-Uni.
La CGT des marins du Grand Ouest s’en inquiète d’ailleurs par la plume du secrétaire général Stéphane Leverger qui a écrit à Didier Le Gac, Député du Finistère pour faire part de son inquiétude. Voici la lettre :
Pour inciter les entreprises à reprendre leur activité, le gouvernement a décidé de diminuer la prise en charge par l’État du chômage partiel, passant d’une couverture de 100 % à 85 %, la différence étant à la charge des entreprises.
Cette démarche peut se comprendre afin d’éviter les abus de certaines sociétés pouvant bénéficier d’un effet d’aubaine pour alléger un temps leur masse salariale.
J’attire cependant votre attention sur la situation particulière du transport ferries de passagers et notamment sur celle de l’entreprise Brittany-Ferries qui emploie près de 3 000 salariés.
Depuis mars, la flotte opère avec 5 navires sur 12, uniquement en fret. Brittany-Ferries, qui assure le transport de passagers entre le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Espagne et la France, est incontestablement une entreprise de tourisme. Le fret ne représente que 20 % de son activité, contre 80 % consacrés au transport de passagers (principalement des vacanciers en cette période).
Avec la quarantaine imposée par le Royaume-Uni, il est impossible pour cette compagnie maritime de faire repartir son activité normalement. Dans ce contexte fortement dégradé, la compagnie doit donc pouvoir maintenir de nombreux salariés en chômage partiel dans les mois qui viennent sans être davantage pénalisée financièrement.
Je vous demande d’intervenir en urgence auprès du gouvernement pour que la prise en charge du chômage partiel à Brittany-Ferries soit maintenue à 100 % pour la saison.
Il en va de la survie de l’entreprise et de ses emplois. Rappelons que Brittany-Ferries est le premier employeur de marins français. La compagnie emploie également des travailleurs sédentaires et est un acteur essentiel de l’économie régionale et nationale permettant à de nombreuses autres entreprises françaises de prospérer.
Pour de nombreux salariés de la compagnie, mais également indirectement pour le tourisme et pour l’économie bretonne, il est urgent que Brittany Ferries puisse se relancer et faire retravailler ses salariés.
D’autant plus que l’entreprise voit les réservations plonger pour la saison et les demandes de remboursement (obligatoire malgré les propositions de bons d’échange comme l’a indiqué la Commission européenne) augmenter. Aujourd’hui 25 à 30% des passagers souhaitent un remboursement. Cela représente 1 750 dossiers pour un montant de 800 850£. Il reste environ 6 500 dossiers à traiter ce qui représente environ 3 millions de livres.
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