Coronavirus. « Je ne savais pas si c’était la réalité » : quand Agnès Buzyn tente (difficilement) de répondre aux critiques

Invitée de France Inter le jeudi 28 mai, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn a tenté de répondre aux critiques dont elle fait l’objet depuis le début de l’épidémie de coronavirus en France. Une première pour celle qui avait disparu des médias depuis plus de deux mois.

Deux mois et demi de mutisme

Voilà deux mois et demi qu’elle était absente. Deux mois et demi d’un silence assourdissant. Pour la première fois depuis le 16 mars dernier, Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé, est réapparue en direct dans un média pour une interview très attendue.

Pandémie de coronavirus, crise de l’hôpital, élections municipales… Jeudi 28 mai, au micro de France Inter, la désormais candidate LREM à la mairie de Paris a été passée au crible.

Et pour cause, celle qui avait fait mettre des affiches d’information dans les aéroports pour endiguer l’épidémie de coronavirus en janvier dernier, s’était évaporé, tel le chien de Jean de Nivelle, au moment où la situation en France devenait critique, préférant quitter son ministère à la faveur de la bataille de l’Hôtel de Ville de Paris.

« Je ne savais pas quand ça allait arriver »

Une défection qui lui a valu de nombreuses critiques et pour laquelle Léa Salamé lui a demandé de se justifier ce jeudi 28 mai. « Pourquoi n’être pas restée à votre poste alors qu’un tsunami menaçait la France ? N’avions-nous pas plus besoin d’une ministre de la Santé que d’une candidate à Paris ? », a ainsi demandé la journaliste à Agnès Buzyn.

Et cette dernière de répondre : « C’était mon pressentiment, mais je ne savais pas si c’était la réalité. Je rappelle que jusqu’à une semaine des élections, tous les experts sur les plateaux disaient que ça allait être une grippette, je rappelle que l’OMS a annoncé la pandémie mondiale le 11 mars, quatre jours avant les élections. Mon pressentiment n’était clairement pas partagé. Je ne savais pas quand ça allait arriver, je ne savais pas l’ampleur ni la gravité ».

Dissonance cognitive

Comble de l’ironie, Agnès Buzyn l’assure : elle était la seule à avoir anticipé le drame. « Nous étions face à d’énormes incertitudes et avons découvert au fur et à mesure la gravité. Très peu de gens dans la communauté scientifique internationale avaient le même sentiment. Ils n’avaient peut-être pas le même degré d’intuition que moi », a-t-elle ainsi osé.

Rappelons-lui donc, si cela peut l’aider à retrouver la mémoire, que c’est bien elle qui, le 24 janvier dernier, assurait aux Français qu’en termes de risques pour la France, « le risque d’importation de cas depuis Wuhan (premier épicentre de l’épidémie de coronavirus) est modéré, il est maintenant pratiquement nul parce que la ville est isolée. Les risques de cas secondaires autour d’un cas importé sont très faibles, et les risques de propagation du coronavirus sont très faibles ».

Un extrait à retrouver ci-dessous à partir de 14’08 :

 

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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  1. […] Une Buzyn ça ose tout, surtout sur Rance Inter : « Comble de l’ironie, Agnès Buzyn l’assure : elle était la seule à avoir anticipé le drame. « Nous étions face à d’énormes incertitudes et avons découvert au fur et à mesure la gravité. Très peu de gens dans la communauté scientifique internationale avaient le même sentiment. Ils n’avaient peut-être pas le même degré d’intuition que moi », a-t-elle ainsi osé. Rappelons-lui donc, si cela peut l’aider à retrouver la mémoire, que c’est bien elle qui, le 24 janvier dernier, assurait aux Français que le premier épicentre de l’épidémie de Coronavirus était sous contrôle. « Les risques de cas secondaires autour d’un cas importé sont très faibles, et les risques de propagation du Coronavirus sont très faibles… » Quelle intuition, en effet ! http://www.breizh-info.com/2020/05/30/144694/coronavirus-agnes-buzyn-critiques/ […]

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