La Turquie a proféré de nouvelles menaces concernant une arrivée massive de migrants illégaux en Europe via la Grèce par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères.
La pression migratoire de la Turquie sur la Grèce
Un journal hebdomadaire grec a rapporté le 24 mai les propos du ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu tenus sur une chaîne de télévision turque sur la question des migrants. Celui-ci a professé qu’une fois la pandémie de Covid-19 passée, une autre vague de migrants allait inonder la Grèce : « Il y avait des réfugiés dans les camp de réfugiés qui se sont rendus à la frontière avec la Grèce. En raison de la pandémie, cela s’est arrêté. Je ne dis pas cela comme une menace, mais après la pandémie, les réfugiés voudront certainement partir et aller là-bas », a-t-il déclaré.
Si l’intéressé se défend de menacer, c’est tout de même la Turquie qui a le contrôle, jusqu’à preuve du contraire, des camps de migrants sur son propre sol. Le discours est d’autant plus à prendre avec scepticisme que les déclarations du ministre turc des Affaires étrangères font suite aux précédentes menaces du ministre de l’Intérieur du pays de renvoyer les migrants à la frontière grecque après que la crise du coronavirus s’est achevée.
Chantage aux visas et aux migrants
Mevlüt Çavuşoğlu a également affirmé que l’accord douanier entre l’Union européenne et la Turquie devrait être mis à jour et que les exigences de visas pour les Turcs voyageant vers l’Union européenne devraient être supprimées. Sur la question des migrants, il a indiqué que les deux parties devraient travailler ensemble pour résoudre le problème, tout en appelant à davantage de coopération dans la lutte contre le terrorisme.
« Nous avons envoyé le message suivant qu’à l’occasion de la pandémie, si vous dites que vous n’avez pas besoin de la Turquie, alors vous devez savoir que la pandémie prendra fin, mais la question des réfugiés continuera pendant de nombreuses années. Alors, s’il vous plaît, ne frappez pas à notre porte. Notre objectif est une bonne coopération et bien sûr une coopération où chacun tiendra ses promesses », a-t-il conclu.
Dans le même temps, les tensions entre les forces frontalières turques et grecques ont connu une recrudescence ces derniers jours le long de l’Evros. Une rumeur a ainsi circulé faisant état d’une incursion de soldats turcs en territoire grec dans cette même région de l’Evros, où Athènes est en train de construire une clôture pour empêcher les migrants d’entrer, avant d’être démentie par les autorités grecques le 24 mai via le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Meghdad Madadi from Tasnim News Agency)
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