Dans le contexte de la crise sanitaire Covid-19 et la mise sous confinement des populations, un certain nombre de patients insuffisants cardiaques ne se sont pas rendus à leur consultation chez leur médecin traitant et/ou cardiologue par peur de contamination au Covid-19, peur de surcharger les services réorganisés autour du Covid-19 ou tout simplement de déranger les soignants. Par conséquent, il a été constaté une baisse importante du nombre de consultations dans les services de cardiologie.
Dans ce contexte, le Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies (GICC) de la Société Française de Cardiologie lance une enquête auprès des malades pour mieux comprendre et évaluer les effets du confinement sur les patients insuffisants cardiaques, notamment le ressenti de la maladie, son évolution et sa prise en charge. L’étude en ligne est disponible ici.
« Depuis plusieurs années, le GICC et la SFC se mobilisent pour sensibiliser le grand public, les patients et les professionnels de santé afin d’améliorer le dépistage des insuffisants cardiaques et leur prise en charge. Aujourd’hui, nous avons des indicateurs qui nous laissent penser que cette perturbation importante peut générer d’autres conséquences. Cette étude nous permettra de mieux cerner l’état et la prise en charge de nos patients » précise le professeur Jean-Noël Trochu, chef du pôle hospitalo-universitaire « Institut du thorax et du système nerveux » au CHU de Nantes, et membre du GICC.
Les patients souffrant d’insuffisance cardiaque sont des patients dits « à risque » et nécessitent une thérapeutique adaptée, un suivi régulier et une bonne information éducative des patients et de leurs proches. La prévalence de l’insuffisance cardiaque est estimée à 2,3 % dans la population adulte et à 1,8 % dans l’ensemble de la population française (soit environ 1 130 000 personnes) selon la Haute Autorité de Santé. Chaque année, l’insuffisance cardiaque entraîne plus de 200 000 hospitalisations et cause le décès de 70 000 personnes.
Insuffisance cardiaque : 4 symptômes et règles de vie
Quatre symptômes doivent alerter. Ces symptômes pris isolément sont peu spécifiques mais leur association et leur survenue récente sont particulièrement évocateurs d’une insuffisance cardiaque.
- L’Essoufflement à l’effort et/ou en position allongée (E),
- La Prise de Poids importante en quelques jours (P),
- L’Œdème, des membres inférieurs avec les jambes et les pieds gonflés (O),
- Une Fatigue importante, y compris pour un petit effort, qui entraîne une baisse de l’activité avec aggravation de la perte musculaire (F).
Une fois le diagnostic d’insuffisance cardiaque posé, l’objectif de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque est de ralentir sa progression, d’améliorer la qualité de vie et de réduire ses complications : hospitalisation ou mort subite.
Insuffisance cardiaque : la stratégie « EPON » – 4 règles de vie pour les patients insuffisants cardiaques
- Exercice ou activité physique régulière
- Prendre son poids (se peser régulièrement)
- Observer mon traitement et mon suivi
- Ne pas saler mon alimentation
Exercice – Faire de l’activité physique
Faire de l’exercice physique d’endurance de manière quotidienne.
La marche et le vélo d’appartement sont les activités les plus simples. D’autres activités peuvent être proposées en fonction des souhaits et des possibilités du patient.
La durée et l’intensité sont adaptées au cas par cas. L’OMS recommande 10 000 pas par jour soit 1h30 de marche quotidienne pour la population générale. Si l’exercice physique est bénéfique pour la majorité des personnes atteintes d’insuffisance cardiaque, il est impératif d’arrêter immédiatement toute activité si l’un des symptômes suivants apparaît : essoufflement, vertiges, douleurs dans la poitrine, nausées ou sueurs froides.
Prendre son poids
Se peser régulièrement pour prévenir les décompensations. Se peser quotidiennement et consulter rapidement son médecin en cas de prise de poids rapide (sur 2 ou 3 jours). Une prise rapide de poids peut être un signe de décompensation.
Observance du traitement
L’observance des traitements médicamenteux est primordiale. Bien suivre également ses rendez-vous médicaux.
Ne pas saler pour éviter la rétention d’eau et de sel
Une alimentation peu salée de l’ordre de 4 à 6 grammes de sel par jour. Pour cela, il faut limiter le sel de la salière, ainsi que les principaux aliments riches en sel comme la charcuterie, les fromages, les viennoiseries et pâtisseries et les plats cuisinés industriels. Il est possible de demander au médecin de bénéficier des conseils pratiques d’une diététicienne.
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