63 % des actifs résidant en Bretagne se disent optimistes quant à leur avenir professionnel dans les cinq prochaines années. Un chiffre en baisse de 14 points par rapport à février 2020 mais largement supérieur à la moyenne nationale (58 %) selon une étude IFOP pour Michael Page & Page Personnel (Étude réalisée auprès de 1 019 actifs représentatifs de la population française active occupée du 29 au 30 avril 2020).
Après deux mois de confinement et alors que les entreprises reprennent leur activité avec une certaine prudence, quels sont les impacts de la crise du covid-19 sur le moral des actifs français ? Comment appréhender les tendances qui structureront le marché de l’emploi, dans un monde où chacun devra apprendre à vivre avec le covid-19 et ses conséquences économiques ?
Covid-19 et perspectives professionnelles, où en est le moral des actifs français ?
Fin avril 2020, 58 % des actifs français étaient optimistes en pensant à leur situation professionnelle dans cinq ans alors qu’ils étaient 67 % en février. Une baisse de 9 points enregistrée en à peine deux mois ; conséquence directe de la propagation du covid-19 et des mesures adoptées pour contenir le virus.
« Ces trois dernières années, la Bretagne connaissait un véritable dynamisme, caractérisé par une progression plus importante que la moyenne nationale de création d’emplois et un taux de chômage faible. D’ailleurs, en février 2020, les actifs de la région affichaient déjà le plus haut niveau d’optimisme à l’échelle nationale. Pour autant, cette exception bretonne ne doit pas faire oublier la chute de 14 points du niveau de confiance des actifs concernant leur situation professionnelle à horizon 5 ans. Rappelons que la Bretagne a été durement touchée par la crise de 2009 et ce mauvais souvenir reste présent dans les esprits » explique Christophe Chupin, de chez Page Personnel.
Plus particulièrement, ce sont les actifs de plus de 35 ans qui affichent la plus forte baisse de confiance, avec une chute de 12 points (de 63 % en février à 51 % fin avril). En effet, présents depuis plus longtemps dans le monde du travail, ils ont une meilleure compréhension des mécanismes à l’œuvre et ont également pour beaucoup le souvenir de la crise de 2009 notamment.
Fait surprenant en revanche, les travailleurs indépendants sont encore 67 % à être optimistes, en baisse de seulement trois points par rapport à février, alors qu’il s’agit d’un de statuts particulièrement fragilisés par les conséquences économiques de la crise sanitaire. À l’inverse, les employés, qui pourtant ont pu bénéficier du chômage partiel, ont perdu 11 points de confiance dans leur avenir professionnel (67 % optimistes en février vs 56 % fin avril).
Les ouvriers, de leur côté, sont les plus inquiets : ils ne sont plus que 49 % à se montrer optimistes alors qu’ils étaient 66 % en février, soit 17 points d’écart ! En effet, il s’agit généralement de la profession la plus touchée lors des crises économiques et rappelons que le PIB s’est contracté de 5,8 % au premier trimestre 2020 selon l’INSEE, la plus forte baisse dans l’histoire depuis 1949.
La taille de l’entreprise joue aussi un rôle considérable sur le moral des salariés
Les actifs travaillant dans des grandes entreprises (plus de 1 000 effectifs), sont 62 % à être optimistes en pensant à leur situation professionnelle dans les cinq prochaines années, en baisse de seulement trois points par rapport à février.
À l’opposé, au sein des structures de moins de 20 salariés, la chute est bien plus marquée : seulement 48 % des actifs déclarent aujourd’hui être optimistes contre 67 % en février, soit une baisse de 19 points. Le covid-19 a eu des impacts immédiats sur les petites structures, qui se trouvent d’autant plus fragilisées qu’elles disposent de moins de trésorerie pour traverser la crise et protéger leurs salariés.
Le secteur de l’industrie est celui qui affiche la plus forte baisse d’optimisme : moins 27 points en seulement deux mois, passant de 69 % à 42 % ! En effet, il s’agit d’un secteur qui a été particulièrement affecté par la crise avec l’annulation ou le report de certaines commandes et l’arrêt complet des ventes durant 2 mois (notamment aéronautique et automobile).
Les femmes plus résilientes que les hommes ? En tout cas, elles affichent un meilleur optimisme que les hommes face à leur avenir professionnel et ce malgré le covid-19 : -7 points (65 % en février vs 58 % en avril) contre -11 points (69 % vs 58 %).
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