3 articles, liés à la crise du coronavirus me paraissent mériter une attention particulière :
Le premier est l’éditorial (court) d’Eric Denécé, directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement. Son titre: « Guerre Froide 2.0 : Le coronavirus n’est qu’un prétexte. » Il aborde l’aspect géopolitique des choses…
Le second (court aussi) est parfaitement résumé par son titre: « Les faits sur le coronavirus ». Il donne des éléments à ceux qui veulent creuser le sujet.
Le troisième est également résumé dans son titre: « Le point sur le taux de décès du coronavirus en Russie et en France ». Il montre toute l’importance des tests dans le combat contre le coronavirus.
Le point sur la situation au mardi 19 mai 0h00 GMT
Depuis le début de l’épidémie :
213 pays ou territoires + 2 bateaux ont été affectés par le virus, pour 4 888 124 (+ 266 712 en 72h) cas déclarés.
319 965 (+ 11 800 en 72 h) décès ; 1 905 261 guérisons (+ 150 113 en 72 h) ;
2 662 898 patients en cours de traitement (+104 749 en 72 h), dont 44 764 en état critique (- 243 en 72h)
À noter que :
8 pays ou territoires ne seraient toujours pas affectés par l’épidémie à ce jour (Corée du Nord, Turkménistan, Lesotho, Tonga, Salomon, Îles Marshall, Micronésie, Palaos)
20 pays territoires qui ont été affectés ne le sont plus, par guérison ou décès des rares cas enregistrés. (Saint Barth, Groenland, Anguilla, les Falklands, Surinam, Belize, Papouasie – Nlle Guinée, Nouvelle Calédonie, Iles Féroé, Ile Maurice, Sahara occidental, Caraïbes Néerlandaises, Saint Pierre et Miquelon, Timor Leste, Erythrée, Sainte Lucie, Cambodge, Montserrat, Polynésie Française, La Dominique).
66 pays ou territoires ont eu de 1 à 200 cas détectés depuis le début de l’épidémie (30 d’entre eux ne comptent aucun décès, et les 36 autres ne comptent, au total, que 170 décès.)
50 pays ou territoires comptent entre 201 et 1 000 cas détectés depuis le début de l’épidémie pour un total de 784 décès
Sur les 213 pays ou territoires ayant été concernés par l’épidémie, 137 ont déclaré de 0 à 50 décès.
- 4 360 décès du Covid-19 déclarés le 16 mai, 3 618 décès le 17 mai et 3 445 décès le 18 mai.
- 24 pays ont déclaré plus de 1 000 décès depuis le début de l’épidémie: dans l’ordre des pertes (USA, Royaume Uni, Italie, France, Espagne, Brésil, Belgique, Allemagne, Iran, Pays Bas, Canada, Chine, Mexique, Turquie, Suède, Inde, Russie, Équateur, Pérou, Suisse, Irlande, Portugal, Roumanie et Indonésie). Le Pakistan et la Pologne et devraient rejoindre ce peloton de tête en fin de semaine.
- Sur les 319 965 décès enregistrés dans le monde depuis le début de l’épidémie, 303 502 l’ont été dans ces 24 pays (94,9%).
- 1 776 des 3 440 décès déclarés hier (51,4%) sont encore « US, UE, OTAN ».
A l’échelle de la planète, l’effet « pause dominicale » a joué à plein lors des trois derniers jours: moins de tests, donc moins de nouveaux cas; moins de déclaration de décès faute de remontée d’information. Le nombre de décès quotidiens a donc baissé de 30% mais devrait remonter dans les jours prochains (jours ouvrables). L’épidémie continue son reflux en Europe. Le nombre de cas critiques continue de baisser depuis 9 jours au niveau mondial. 20 pays ou territoires affectés par le virus sont totalement sortis d’affaire.
Les bilans s’alourdissent encore aux USA, au Royaume Uni et au Brésil. Les caps des 4,9 millions de cas et des 320 000 décès seront franchis aujourd’hui, 19 mai.
Tout indique qu’après l’Amérique du Nord, celle du Sud, et plus particulièrement le Brésil et l’Équateur, deviennent peu à peu l’épicentre de l’épidémie.
Les bilans les plus lourds de la journée d’hier restent ceux des USA, du Brésil et du Royaume Uni. Ces trois pays ont déclaré hier: 41,8% des nouveaux cas, 55% des nouveaux décès et 59,7% des cas critiques de la planète. Ces trois pays devraient rester le trio de tête la semaine prochaine.
Un tableau du bilan actuel du nombre de cas et de décès par grande région du monde permet de voir, en un coup d’œil, celles qui s’en sortent bien, pour l’instant, et celles qui ont souffert et continuent de souffrir. Les continents ou sous continents sont classés par taux de mortalité.
L’Océanie et l’Asie, à l’exception de la Turquie, de l’Iran et de l’Inde, sont quasiment sorties de l’épidémie. Leur part est désormais stable. La part de l’Europe devrait baisser, peu à peu. La part du continent américain (Nord et Sud) et de l’Afrique s’accroît très progressivement. L’analyse du tableau ci dessus montre que les taux de mortalité par rapport au nombre de cas des pays en développement, les plus pauvres, sont très inférieurs à ceux des pays riches qui ont pourtant les moyens de mieux s’aseptiser, s’alimenter et se soigner.
Pour relativiser encore et toujours les bilans humains de cette pandémie, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) nous apprend que, chaque année, la grippe saisonnière est responsable de 5 millions de cas « graves » qui entraînent entre 280 000 et 600 000 décès. Le Covid-19 n’a, à ce jour, affecté que 4,9 millions de personnes (testées) dont près de 740 000 cas graves qui se sont traduits par 320 000 décès.
La situation par pays :
La Chine va bien. Avec 7 nouveaux cas hier, 82 cas encore sous traitement dont 8 sérieux, l’épidémie n’est plus une grande préoccupation pour elle. Ses pertes humaines représentent 1,44% de toute l’épidémie à ce jour. Celles ci n’augmentant plus, ce sera moins de 1% en fin d’épidémie… Elle a remis en marche depuis plusieurs semaines son appareil de production et son commerce le long des nouvelles routes de la soie.
Les USA ont enregistré hier, à eux seuls, le quart des cas Covid de la planète. Ils ont les pertes cumulées les plus élevées (près de 92 000 décès soit 29% du total de l’épidémie). Le nombre des décès quotidiens se situe encore à 1 000 mais devrait remonter dans les jours prochains. Le nombre de patients en cours de traitement a dépassé les 1,1 million (+ 50 000 en 72 h). Celui des cas critiques approche les 17 000, record absolu. Les USA ne sont toujours pas au bout de leurs peines.
La situation du Royaume Uni reste mauvaise. Le nombre de patients sous traitement n’est plus communiqué mais il était de plus de 196 000 le 14 mai à 0h00 GMT. Il a logiquement passé la barre des 200 000 aujourd’hui. Le nombre des décès quotidiens, divisé par quatre en quelques jours, est beaucoup trop bas et trop incohérent pour être crédible. Après plusieurs semaines d’observation des données britanniques, on peut constater une baisse significative des décès du vendredi au lundi inclus. Peut-être un problème de remontée des données ou une minoration « à la Churchill » liée à des « impératifs » de politique intérieure… Le Royaume Uni est loin d’en avoir fini avec l’épidémie, mais sa situation réelle devient de plus en plus difficile à cerner. Ce flou, voire ce « n’importe quoi » dans les déclarations est-il volontaire ?
La situation du Brésil continue de s’aggraver. Tous les indicateurs restent au rouge. Les nombres des nouveaux cas (2ème au monde derrière USA) et des cas critiques (2ème derrière les USA à 8 318) restent très élevés . Le nombre de décès a été important, lors des dernières 48 heures. Le Brésil est maintenant dans le dur de l’épidémie. Des nombres de décès déclarés supérieurs à 1 000/jour ne seraient pas surprenants dans les jours qui viennent.
La situation de la France continue de s’améliorer. Le nombre de cas critiques est en baisse. Le taux de mortalité est, à ce jour, de 433 décès par million d’habitants (hors décès à domicile), pour une moyenne mondiale de 41. Ce taux de mortalité est le 5ème de la planète. Pour le nombre des décès, la France a dépassé l’Espagne. Elle est désormais à la 3ème place des nations européennes derrière le Royaume Uni et l’Italie.
Alors que l’épidémie s’achemine vers sa fin, la France reste encore à la traîne en matière de tests. Avec 21 218 tests par million d’habitants, la France se situe à la 31ème place sur 48 en Europe et à la 51ème place mondiale pour cette activité recommandée par l’OMS dès le 17 mars. A ce jour, son nombre de tests par million d’habitants reste près de 3 fois inférieur à ceux du Portugal et de l’Irlande et loin derrière ceux de la Biélorussie ou de la République Tchèque, pays pourtant peu affectés par l’épidémie: c’est «encore trop peu et surtout beaucoup trop tard» pour un grand pays développé….
Avec un taux de guérison, à ce jour, de 43,2% des cas confirmés, au niveau national, la France fait moins bien que l’Espagne qui a en déjà guéri 70,8%. Elle a beaucoup moins guéri que l’Allemagne qui a déjà renvoyé 87,2% de ses patients chez eux, que l’Autriche qui en a guéri 89,8% que la Suisse qui en a guéri 90,2%, etc.
La situation de l’Italie s’améliore, avec une baisse des cas critiques, une hausse très sensible des guérisons dont le nombre est cinq fois plus important que les nouveaux cas. Les décès restent proches des 100/jour.
La situation de l’Espagne s’améliore doucement : deux fois plus de guérisons que de nouveaux cas. Le nombre des décès quotidiens est passé sous la barre des 60/jour.
La situation de l’Allemagne poursuit son amélioration: deux fois plus de guérisons que de nouveaux cas hier, baisse sensible du nombre des patients sous traitement (- 700 hier), stabilisation des cas critiques et baisse des décès. L’opération de déconfinement, commencée il y a déjà plus de trois semaines, semble plutôt bien réussir jusqu’à présent, si l’on s’en tient aux indicateurs.
Avec un taux de mortalité de 784 décès par million d’habitant, la Belgique restera le leader incontesté de cet indicateur (hors micro-États). Ses données ne sont toujours pas très bonnes pour un pays en déconfinement (nombre de nouveaux cas, de décès et de cas critiques). La progression de son taux de mortalité reste toujours beaucoup plus élevée que celles des pays qui la suivent.
Les situations de la Suède, du Canada, de l’Inde, de l’Irlande, du Portugal sont stables, celles de la Turquie, de l’Iran et de la Suisse s’améliorent, celles de la Russie, du Brésil, de l’Équateur, du Pérou et du Mexique se détériorent. A noter que pour la Turquie le nombre de guérisons est plus important que celui des nouveaux cas. Si les pertes rapportées à la population sont importantes pour des petits pays comme la Belgique, les Pays Bas, l’Irlande, la Suisse et la Suède, elles restent faibles pour l’Iran, la Turquie, le Pérou, le Mexique et le Canada et très faibles pour la Russie et pour l’Inde.
La Russie teste toujours énormément (491 000 tests en 72h), d’où un nombre très élevé de nouveaux cas détectés (3ème derrière les USA et le Brésil avec 28 000 nouveaux cas en 72h). Le compteur des cas sérieux ou critiques est bloqué à 2 300 depuis plusieurs jours. Avec près de 218 000 patients sous traitement, la Russie est désormais en 2 ème position derrière les USA). Le nombre des décès devrait croître encore dans les jours qui viennent. Mais il restera faible car la politique «Test, Test, Test, … et traitement au plus tôt» préconisée par l’OMS et appliquée dès le départ en Russie paye. Les patients détectés et traités au plus tôt ont beaucoup plus de chance de survie que ceux admis et traités trop tard dans les structures hospitalières. Près d’un quart d’entre eux est déjà guéri alors que la Russie est entrée dans l’épidémie plusieurs semaines après l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord.
L’épidémie continue de s’étendre progressivement en Amérique latine. C’est particulièrement vrai au Brésil, mais aussi, dans l’ordre des pertes humaines, au Mexique, en Équateur, au Pérou, en Colombie, en République Dominicaine, au Chili, en Argentine, et au Panama. L’épicentre de l’épidémie se déplace toujours plus du nord vers le sud du continent américain.
Les taux de mortalité par million d’habitants des 24 pays ayant dépassé les 1 000 décès, dans le tableau ci dessous, donne une petite idée des zones géographiques les plus touchées et/ou de la qualité de la gestion de l’épidémie par les gouvernances de chacun des états.
Pour mémoire, le taux de mortalité Covid-19 est de 41 décès par million d’habitants au niveau mondial.
Le tableau présenté ci après ne comporte que les 37 pays ayant enregistré plus de 400 décès. Il représente près de 97,5% du bilan des pertes humaines déclarées de la pandémie.
Ci après, voici le tableau de données concernant l’Europe et l’UE face à l’épidémie.
L’Europe (et l’UE) face à l’épidémie
Rappel : à ce jour, le taux «mondial» de mortalité du Covid-19 est de 41 décès par million d’habitants
Général (2s) Dominique Delawarde
Illustration : Pixbalay
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