Les lycéens de France sont inquiets pour leur orientation et plus généralement pour leur avenir suite au confinement. Le coup de grâce pour un système scolaire déjà malade ?
Après le confinement : l’inquiétude chez les lycéens
À partir du 19 mai prochain, Parcoursup 2020 dévoilera les résultats d’admission des candidats à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Pour des centaines de milliers de lycéens de Terminale, qui n’ont toujours pas repris le chemin de l’école et qui ne passeront pas le baccalauréat cette année, cette étape est cruciale pour leur avenir professionnel, remis en question par la crise du Covid-19.
Le sujet a d’ailleurs fait l’objet d’un sondage réalisé par l’association « Article 1 » via la plateforme Inspire. Dans le détail, l’enquête a été menée en ligne du 13 au 15 mai auprès des 70 000 élèves de Terminale de toute la France. Sur les 1 357 réponses obtenues, 71,7% d’entre elles ont été formulées par des élèves en bac général, 19,3 % par des élèves en bac technologique et 9 % par des élèves en bac professionnel.
De cet avenir incertain, qu’en disent les jeunes sondés ? C’est l’inquiétude qui prédomine dans les rangs. Avec le coronavirus ayant notamment entraîné la suppression des épreuves du bac, 54 % des lycéens ont peur d’être désavantagés par rapport aux étudiants des années précédentes pour réussir leurs études supérieures.
Un sentiment expliqué par Benjamin Blavier et Boris Walbaum, co-fondateurs de l’association « Article 1 » : « Le baccalauréat reste une étape symboliquement forte en France. Le fait de ne pas avoir à le passer, contrairement à toutes les générations précédentes, a pu soulager dans un premier temps certains lycéens. Mais il leur fait craindre d’être moins légitimes pour la suite de leur parcours, surtout que l’organisation des cours à distance a également impacté les programmes et que la valeur du contrôle continu peut être considérée comme différente selon les lycées ».
Quelle rentrée, quelle orientation ?
Les lycéens expriment aussi une forte inquiétude sur leur rentrée dans l’enseignement supérieur : 70,3 % déclarent n’avoir reçu aucun conseil pour s’y préparer sereinement depuis le confinement. Pour ceux dont la crise a modifié le choix d’orientation (12 %), une fois encore leurs préoccupations portent sur leur avenir : plus d’un tiers (34,3 %) ont peur de ne pas réussir à suivre des cours à distance en cas de reconfinement. Dans le même temps, près d’un quart (22,9 %) ont peur de ne plus pouvoir financer leurs études (prêts étudiants non accordés, jobs étudiants annulés, alternance plus difficiles à trouver etc.).
Par ailleurs, à l’approche des résultats de Parcoursup, 67,6 % des lycéens sont stressés. Un chiffre qui a considérablement augmenté. En effet, en janvier dernier au moment de l’ouverture des vœux ils étaient 45,1 % à déclarer être stressés. Leurs principales préoccupations sont d’abord d’obtenir leurs vœux sur Parcoursup (77,4 %) puis d’anticiper l’organisation de la rentrée de septembre prochain (54,1 %) avec différents points à régler en amont (logement, démarches administratives, déplacements, etc.). Enfin, 42,2 % craignent de ne pas avoir le niveau requis à la rentrée prochaine du fait de ne pas avoir pu suivre les cours en classe jusqu’au bout.
En définitive, ces problématiques posées par le Covid-19 viennent mettre à mal encore un peu plus un système scolaire français en crise profonde depuis fort longtemps maintenant.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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