L’économie du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, ne ressortira pas indemne de ce confinement imposé par les autorités et de cette pandémie de coronavirus. À l’heure actuelle, les professionnels des hôtels, restaurants, gîtes, campings ne savent toujours pas quand, ni comment ils pourront rouvrir.
Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), principale organisation professionnelle du secteur du camping s’est exprimé à ce sujet : « Les campings pourraient être parmi les premières structures de vacances à rouvrir, peut-être même début ou mi-juin. ». En ce moment même, la fédération négocie avec le gouvernement pour rouvrir au plus vite et dans les meilleures conditions possible.
Au Camping de la rivière d’argent, à Huelgoat, petit camping familial repris depuis trois ans par Hélène Batard et Joël Amiand, c’est le même constat que partout, la même appréhension. « On est dans le flou », nous confie la gérante.
Impossible de savoir en effet la date de réouverture ni les modalités. « Nous devions rouvrir début avril, nous avons annulé toutes nos réservations. Nous avons remboursé nos clients pour le mois d’avril, pour le mois de mai. Mais nous rencontrons aussi déjà des annulations, en juin, ou encore en juillet en raison de l’annulation des Vieilles Charrues » poursuit Hélène Batard.
Du côté des aides annoncées par l’État, « nous avons sollicité et reçu le fonds de solidarité mis en place par l’état, soit la somme de 1500 euros pour la société pour avril, on renouvellera pour mai ».
Le couple gère dans tous les cas son camping depuis trois ans de façon prudente, « ce qui permet de voir venir ». Néanmoins, les prêts contractés ont été reportés à l’année prochaine après négociation avec la banque. Et les travaux prévus comme chaque année dans tout camping qui se respecte sont eux aussi reportés.
Du côté de la Rivière d’Argent, impossible de savoir si la saison sera petite, ou ne sera pas du tout. « On a décalé la fermeture à fin octobre pour accueillir des randonneurs qui devaient venir en mai ». Mais impossible de savoir comment vont réagir les familles notamment, si les piscines doivent fermer, ainsi que les aires de jeu. Pour beaucoup de familles, c’est un des motifs des séjours au camping (les animations, la convivialité, les attractions).
Et c’est là aussi que l’on se rend compte des limites de la globalisation, de la généralisation des mesures : pourquoi en effet obliger des campings dans des zones moins touchées par le virus à fermer leurs piscines, plutôt que de les laisser mettre en place des horaires, des rotations, des mesures moins contraignantes en comptant sur la responsabilisation de chacun ? Est-il logique de mettre en péril des structures économiques familiales avec des normes bureaucratiques rédigées dans des bureaux (et pas sur le terrain) alors que dans le même temps, on laisse des milliers de gens s’agglutiner dans le métro ou dans les transports en commun des métropoles ?
Mais loin des polémiques, le couple de gérants, qui constate plus globalement les ravages économiques sur le secteur d’Huelgoat (et cela peut s’appliquer à toute une partie du territoire sans aucun doute), espère simplement pouvoir retrouver au plus vite ses clients, ses familles, pour profiter d’un bel été. Même si, Hélène Batard le sait : « Ce ne sera pas comme l’année dernière ou comme l’année d’avant, ce sera forcément une année spéciale ».
Quand vos libertés seront retrouvées, si vous êtes à la recherche d’un camping familial, dans un secteur parmi les plus beaux de Bretagne, n’hésitez pas à choisir celui-ci, vous ne serez pas déçu (voir ici pour réserver).
Les chiffres de l’hôtellerie de plein air en France
L’hôtellerie de plein air a le vent en poupe en France. Et cela depuis des années. Sur une longue période, on constate une progression régulière du nombre de nuitées et un équipement fort en locations, privilégiées par les Français. Les campings français ont réalisé 125 millions de nuitées en 2018, dont 85,3 millions par la clientèle française et 39,7 millions par la clientèle étrangère.
Les emplacements équipés de location dépassent désormais les emplacements nus avec un rapport de 66,6 millions de nuitées en location et 58,4 millions en emplacements nus. Depuis 2011, les campings français ont surtout pris des parts de marchés en France : 10 millions des 13 millions de nuitées gagnées ont été le fait de Français.
On compte actuellement 8 000 campings en France, ce qui fait de l’Hexagone le premier parc européen de campings, et le deuxième au monde.
Crédit photo : DR
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