Durant cette crise du Covid-19, certaines multinationales ont su tirer leur épingle du jeu. D’autres ont, au contraire, largement souffert de la situation. Tour d’horizon.
Covid-19 : Internet grand gagnant
Si l’impact économique du coronavirus est très important sur l’économie mondiale depuis plusieurs mois, avec l’arrêt de l’industrie chinoise dans un premier temps, des nuances existent lorsque l’on regarde dans le détail les conséquences de cette séquence selon les secteurs d’activités. La banque italienne Mediobanca vient ainsi de réaliser une enquête sur le sujet en analysant les résultats du premier trimestre 2020 de plus de 150 entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à trois milliards d’euros.
En premier lieu, il apparaît que ce sont les multinationales du secteur de l’Internet qui s’en sortent le mieux avec un chiffre d’affaires sectoriel ayant progressé de 17,4 % tandis que le bénéfice net augmente à quant à lui de 14,9 %. Un exemple étant plus parlant qu’un long discours, la machine de guerre Amazon représente plus d’un tiers du chiffre d’affaires du secteur… Voilà donc les premiers gagnants de cette crise économique.
Car, outre l’explosion du commerce en ligne (+22,8 %) à la suite du confinement, le recours aux services cloud (+27,4 %) nécessaires au télétravail mais aussi les nouveaux abonnements (+26,5 %) ont profité aux multinationales travaillant dans le domaine. Une vitalité de ce début 2020 confirmée par un versement de dividendes en hausse de 11 % en moyenne pour les sociétés du secteur.
Grande distribution et pharmaceutique ensuite
Parmi les autres gagnants, la grande distribution avec, selon l’étude italienne, « une croissance sans précédent de la demande ». Le dévolu des consommateurs se jetant en priorité sur les produits alimentaires, d’hygiène et de santé. Si le chiffre d’affaires du secteur a progressé en moyenne de 9,1 %, la comparaison est intéressante avec la vente en ligne de produits alimentaires : +40 % en Europe pour un bénéfice net en hausse de 34,8 %.
Même euphorie chez les multinationales du domaine pharmaceutique avec un chiffre d’affaires sectoriel en progression de 6,1 %, et un bénéfice net de +20,5 %. La vente de médicaments antiviraux ou destinés au système respiratoire explique principalement cette euphorie.
Enfin, grâce à la hausse de plus de 20 % des ventes de semi-conducteurs et micro-processeurs, le secteur de l’électronique a pu lui aussi tirer profit du contexte particulier de la période (+4,5 % de chiffre d’affaires).
D’autres multinationales secouées par la crise
Dans le même temps, d’autres acteurs économiques font grise mine. À commencer par le secteur pétrolier et énergétique. Lequel a vu son chiffre d’affaires diminuer de 15,9 %, avec pour principal symbole la chute des cours du brut. Les multinationales du secteur ont rencontré en moyenne une réduction de leurs ventes chiffrée entre 30 et 40 %.
Si l’on a moins consommé de carburant depuis deux mois, certains achats moins vitaux que la santé et la nourriture ont aussi été remis à plus tard. Un comportement qui a eu des conséquences directes sur le secteur de l’habillement avec une réduction du chiffre d’affaire de 14,1 % en moyenne pour les multinationales du domaine. À souligner que la progression des ventes en ligne (+25 %) n’aura pas suffit à compenser les fermetures de boutiques physiques puisque les firmes ont enregistré une baisse de 92 % de leur bénéfice net au titre du premier trimestre 2020. Trimestre ne prenant donc pas en compte le mois d’avril, totalement confiné en France notamment.
Parmi les perdants, citons aussi le secteur des transports avec une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de 9,1 % pour l’industrie automobile, de 22,1 % pour la construction aéronautique avec parfois l’annulation de commandes de la part des compagnies aériennes.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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