Que va-t-il se passer pour les millions de salariés concernés par le chômage partiel avec cette sortie du confinement ? Le dispositif va être progressivement réduit.
Chômage partiel : six emplois sur dix du secteur privé
Depuis le début du confinement lié au Covid-19 en France, ce sont 12,2 millions de salariés qui ont été touchés par le chômage partiel, selon le chiffre indiqué le 12 mai sur LCI par la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Le dispositif, ayant permis d’éviter de nombreux licenciements, couvre environ six emplois sur dix du secteur privé.
Toutefois, il n’a pas vocation à se prolonger indéfiniment et va donc être progressivement réduit, Muriel Pénicaud estimant que la prise en charge de « l’intégralité des salaires » du secteur privé dans le temps n’était pas la vocation de l’État. D’autant plus que, toujours selon la ministre, « aujourd’hui, les conditions de la reprise sont là ».
Sur cette réduction progressive de la participation étatique aux paiements des salariés à partir du 1er juin, peu d’éléments sont pour l’heure annoncés. Ainsi, la part de salaire versée par l’entreprise devrait être définie dans le courant de la semaine, tandis que le montant en question n’était « pas encore décidé » le 12 mai. Seule précision sur le sujet : « Ce sera modeste dans un premier temps mais progressif », a avancé Muriel Pénicaud.
Entre 400 et 600 euros en moins pour les salariés concernés
Ces mesures de chômage partiel ont donc permis aux salariés du secteur privé qui en bénéficiaient de percevoir au minimum 84 % de salaire net, 100 % au niveau du Smic. Une part qui a donc été remboursée intégralement aux employeurs par l’État et l’assurance chômage dans la limite de 4,5 Smic.
Par ailleurs, l’État continuera de prendre en charge à taux plein les salaires du personnel de certains domaines d’activités toujours à l’arrêt, et en premier lieu l’hôtellerie et la restauration. Quant à l’augmentation du temps de travail évoquée comme piste à suivre par certains, la ministre du Travail a déclaré que « le droit du travail comprend déjà suffisamment de dispositions comme l’annualisation du temps de travail ou le recours aux heures supplémentaires ».
D’autre part, les 12,2 millions de salariés placés en chômage partiel depuis la mi-mars auraient perdu en moyenne 410 euros selon l’OFCE, et 600 euros selon le cabinet Xerfi durant ces huit semaines de confinement.
En parallèle, l’Insee a annoncé de son côté qu’elle anticipait une réduction de 33 % de l’activité économique par rapport à une situation normale. Un phénomène qui, corrélé à la baisse progressive de l’État dans le financement du chômage partiel, pourrait créer une spirale récessive avec des pertes de revenus à redouter.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Frédéric Blanc)
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