L’emblématique croix de fer qui trône au sommet du Pic Saint-Loup, à 658 mètres d’altitude, dans l’Hérault, a été détruite. Elle gît à terre ou plus exactement à moitié dans le vide, après avoir été abattue. Une deuxième mort pour cette croix, déjà vandalisée en 1989.
Cette destruction a été revendiqué par des tags « Pic Laïque » et « Witch Power » ne laissant que peu de doute sur les intentions christianophobes des vandales comme le soulignent nos confrères de Lengadoc Info. Une enquête est menée actuellement par la gendarmerie.
Pour comprendre l’émotion qui touche de nombreux habitants dans la région, c’est un peu comme si des vandales s’en prenaient à nos calvaires et à nos croix, ici, en Bretagne (ce que certains font déjà par ailleurs).
Le pic, une montagne sacrée
Si le pic Saint-Loup est surtout connu aujourd’hui pour être un lieu de tourisme, de randonnée, d’escalade (et de vignoble), la montagne garde un caractère sacré qui ne doit certainement pas plaire à quelques extrémistes de la laïcité.
Le nom du pic lui-même est d’origine légendaire. Il se dit que Loup était un chevalier de la famille de Roquefeuille-Anduze. Lui et ses deux frères, Guiral et Clair, étaient amoureux de la même jeune fille lorsqu’ils partirent à la Croisade. A leur retour de Terre Sainte, la pauvre fille était morte de chagrin. Aussi, les trois chevaliers décidèrent de consacrer leur vie à Dieu en devenant ermites au sommet de trois pitons de la région. C’est ainsi qu’apparurent les noms du mont Saint-Clair à Sète, du rocher de Saint-Guiral dans les Cévennes et du pic Saint-Loup.
Depuis le haut Moyen Âge jusqu’au 19 ème siècle, le pic Saint-Loup a été la demeure de nombreux ermites. Une présence qui faisait de cette montagne un lieu saint pour les habitants des villages aux alentours. Le sentier était d’ailleurs jalonné par un chemin de croix qui était emprunté par les pèlerins.
C’est en 1911 qu’une croix de fer vint remplacer celle en bois.
En 1989, des vandales eurent déjà l’idée de scier la croix, créant alors une profonde indignation dans les villages voisins. Une indignation si forte qu’il fallu à peine dix jours pour que le Conseil Général de l’époque (pourtant de gauche) réinstalle la croix.
Photo : DR
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