Aujourd’hui c’est le thème intéressant des « profiteurs de guerre » qu’il nous faut aborder. Passons sur le cas des petits trafiquants de masques, de gel hydroalcoolique, de papier toilette et autres accessoires très recherchés en ces temps difficiles.
Contentons nous des gros poissons. Ils nagent avec aisance dans les sphères économiques mais aussi géopolitiques. C’est là qu’ils profitent déjà et vont profiter toujours davantage des opportunités que leur offre cette pandémie pour s’enrichir ou pour atteindre leurs objectifs.
Sur le plan économique, les faillites nombreuses et inévitables, les effondrements boursiers vont permettre à certains prédateurs, disposant de liquidités, de racheter à vil prix des titres, voire des entreprises, grandes ou petites, qui seraient en difficulté. Ces prédateurs sont bien connus et certains sont même bien introduits en Europe. De qui peut-il s’agir? Bien sûr, en premier lieu, du monde de la finance et des fonds de pension US, dont l’exemple type est BlakRock. Voir: ici ou là
Il y en aura d’autres évidemment. Dans ce genre de prédation, les investisseurs chinois ne seront probablement pas en reste… Ce qui est choquant, c’est que l’achat de ces biens et de ces moyens de production bien réels, dont la valeur se sera effondrée en raison des mesures de confinement prises pour enrayer l’épidémie, se fera dans une monnaie à la fois universelle et « virtuelle », le dollar, qui flotte encore vaguement sur un océan de dettes (77 230 milliards de dollars), et qui sort des presses américaines dans un flot ininterrompu sans être gagé sur rien. Plutôt que de consentir des prêts aux entreprises en difficulté, les financiers se prêteront entre eux des dollars sans valeur pour racheter ces entreprises ou ces actions au moindre prix et les remettre en fonctionnement à leur profit.
La seconde catégorie de gros profiteurs économiques de cette pandémie sont les laboratoires pharmaceutiques (Big Pharma pour les intimes) dont les cours en bourse ont explosé et dont les gains se comptent en milliards…
Sur le plan politique, certains chefs d’État ont pu jouer sur la peur de leurs concitoyens pour reprendre en main une population frondeuse.
Enfin, sur le plan international, tirant profit de la pandémie qui occupe à 100% les politique et les médias occidentaux, Netanyahu et Gantz ont passé un accord de gouvernement d’union obtenu mi-avril 2020 qui prévoit l’annexion unilatérale israélienne de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes à partir du 1er juillet 2020. Cette annexion unilatérale est illégale au regard du droit international, Réactions occidentales? Une dizaine d’ambassadeurs de l’Union européenne en Israël diligentés par la France et le Royaume Uni ont été protester du bout des lèvres avec l’hypocrisie qui les caractérise.
DD
Le point sur la situation au Jeudi 7 mai 0h00 GMT
Depuis le début de l’épidémie :
212 pays ou territoires ou bateaux (2) ont été affectés par le virus, pour 3 819 843 (+ 176 572 en 48 h) cas déclarés.
264 837 (+ 12 596 en 48 h) décès ; 1 299 262 guérisons (+ 104 523 en 48 h) ;
2 255 744 patients en cours de traitement (+ 59 453 en 48 h), dont 48 214 en état critique (- 1 425 en 48h ). A noter que:
8 pays ou territoires ne seraient toujours pas affectés par l’épidémie à ce jour (Corée du Nord,Turkménistan, Lesotho, Tonga, Salomon, Îles Marshall, Micronésie, Palaos)
7 pays qui ont été affectés ne le sont plus, par guérison des cas enregistrés. (Saint Barth, Groenland, Anguilla, les Falklands, Surinam, Belize, Papouasie-Nlle Guinée). 3 pays qui en étaient sortis sont retombés dans l’épidémie (Yemen, Mauritanie et Sainte Lucie)
60 pays ou territoires ont eu de 1 à 100 cas détectés depuis le début de l’épidémie (30 d’entre eux ne comptent aucun décès, et les 30 autres ne comptent, au total, que 96 décès.)
64 pays ou territoires comptent entre 101 et 1 000 cas détectés depuis le début de l’épidémie pour un total de 843 décès
Sur les 210 pays ou territoires ayant été concernés par l’épidémie, 144 ont déclaré de 0 à 50 décès.
- 5 786 décès du coronavirus déclarés le 5 mai et 6 811 le 6 mai
- 22 pays ont déclaré plus de 1 000 décès depuis le début de l’épidémie. Dans l’ordre des pertes : USA, Italie, Espagne, France, Royaume Uni, Belgique, Allemagne, Iran, Chine, Pays Bas, Brésil, Turquie, Canada, Suède, Suisse, Mexique, Irlande, Inde, Russie, Pérou, Équateur, Portugal.
- Sur les 264 837 décès enregistrés dans le monde depuis le début de l’épidémie, 250 688 l’ont été dans ces 22 pays (94,7 %) et 227 750 (86%) dans les pays occidentaux (US, UE, OTAN).
- 5 213 des 6 811 décès déclarés hier (76,5%) sont « US, UE, OTAN ». C’est ce camp qui paye aujourd’hui et payera demain le prix le plus fort tant sur le plan humain que sur le plan économique (récession + crise économique et sociale probable)
Au niveau de la planète, l’épidémie reste vive tant aux USA qu’au Royaume Uni. Elle s’étend progressivement en Amérique latine et particulièrement au Brésil . Elle reflue ailleurs en Europe.
Les bilans devraient encore s’alourdir aux USA et au Royaume Uni et au Brésil. Les caps des 300 000 décès et des 4 millions de cas devraient être franchis d’ici le 11 mai.
Les bilans les plus lourds de la journée d’hier restent ceux des USA, du Brésil et du Royaume Uni. Ces pays ont déclaré hier, à eux trois: 45,6% des nouveaux cas, 56,4% des nouveaux décès et 53,3% des cas critiques de la planète.
Un tableau du bilan actuel du nombre de cas et de décès par grande région du monde permet de réaliser celles qui s’en sortent bien, pour l’instant, et celles qui ont souffert et continuent de souffrir.
L’Asie, à l’exception de la Turquie, de l’Iran, du Japon, de l’Inde et du Pakistan, est quasiment sortie de l’épidémie. Sa part est désormais stable. La part du continent américain (Nord et Sud) et de l’Afrique s’accroît très progressivement. L’analyse du tableau ci dessus montre que les pays en développement, les plus pauvres, s’en tirent mieux que les pays riches qui ont pourtant les moyens de mieux soigner. Avec 25,35% des cas déclarés, les pays en développement n’enregistrent que 14,79% des décès…
Pour relativiser encore et toujours les bilans humains de cette pandémie, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) nous apprend que, chaque année, la grippe saisonnière est responsable de 5 millions de cas « graves » qui entraînent entre 280 000 et 600 000 décès. Le Covid-19 n’a, à ce jour, affecté que 3,82 millions de personnes (testées) dont près de 550 000 cas graves qui se sont traduits par 265 000 décès.
La situation par pays
Les USA ont enregistré hier, à eux seuls, 26,7% des cas Covid de la planète. Ils ont les pertes cumulées les plus élevées (près de 75 000 décès). Le nombre des décès quotidiens a logiquement repassé la barre des 2 500. Le nombre de patients en cours de traitement devrait dépasser le million avant la fin de la semaine. Il a fortement augmenté hier (+ 14 000). Celui des cas critiques reste proche de 16 000). Les USA ne sont pas au bout de leur peine.
La situation du Royaume Uni reste mauvaise. Le nombre de patients traités continue d’augmenter rapidement. Il a franchi la barre des 170 000 hier. Le bilan des pertes britanniques est désormais le plus lourd en Europe et le 2ème mondial, derrière les USA. Le nombre des décès quotidiens devrait rester, quelques jours encore, au dessus des 650. Le Royaume uni est loin d’en avoir fini avec l’épidémie
La situation du Brésil s’aggrave. Tous les indicateurs ont viré au rouge. Les nombres des nouveaux cas (3ème au monde derrière USA et Russie) et des cas critiques (2ème derrière les USA à 8 318) restent très élevés . Le nombre de décès s’inscrit en hausse très forte lors des dernières 48 heures. Le Brésil va entrer dans le dur de l’épidémie dans les jours à venir.
La situation de la France continue de s’améliorer. Le nombre de cas critiques est en baisse. Le taux de mortalité est, à ce jour, de 395 décès par million d’habitants (hors décès à domicile), pour une moyenne mondiale de 34. Ce taux de mortalité est le 5ème de la planète. Pour le nombre de décès, la France devrait dépasser l’Espagne demain et prendre la 3ème place en Europe derrière le Royaume Uni et l’Italie
Alors que l’épidémie s’achemine vers sa fin, la France s’est « enfin » mise à tester et chercherait à rattraper son retard. Avec 16 856 tests par million d’habitants, la France a, comme souvent, son compteur bloqué depuis 3 jours, faute de remontée d’information. Elle est à la 54ème place mondiale pour cette activité recommandée par l’OMS dès le 17 mars. La France pourrait atteindre, en fin d’épidémie, le nombre quotidien de tests qu’elle aurait dû réaliser au début, pour espérer ralentir la propagation du virus et sauver un maximum de vies. A ce jour, son nombre de tests par million d’habitants reste de 3 fois inférieur à celui du Portugal, 2,5 fois moindre que celui de l’Irlande, derrière celui du Venezuela et au niveau de celui de l’Azerbaïdjan pourtant peu affecté par l’épidémie: c’est « encore trop peu et surtout beaucoup trop tard » pour un grand pays développé (décision beaucoup trop tardive du ministère de la Santé pour exploiter les capacités existantes des laboratoires vétérinaires).
Avec un taux de guérison, à ce jour, de 39,4% des cas confirmés, au niveau national, la France fait moins bien que l’Espagne qui a en déjà guéri 62,8%. Elle a beaucoup moins guéri que l’Allemagne qui a déjà renvoyé 82% de ses patients chez eux, que la Suisse qui en a guéri 84,5%, que l’Autriche qui en a guéri 87%, etc. Il semble donc que l’on reste beaucoup plus longtemps à l’hôpital en France qu’ailleurs. Peut être est ce parce que l’on y est admis trop tard et qu’aucun traitement préalable sérieux et efficace n’a été donné aux patients, en amont de leur admission, pour faire baisser leur charge virale. Les conséquences de l’interdiction faite aux médecins de ville de prescrire certains médicaments pour aider les patients à faire baisser cette charge virale devront être étudiées de près après l’épidémie…
Selon un sondage You-Gov pour le Huffington Post, 60% des Français interrogés estimeraient que l’exécutif gère mal l’épidémie, contre 34% qui penseraient l’inverse. Ce sondage est moins mauvais que celui du journal (en ligne) Le Point. A la question: « Faites-vous confiance à Emmanuel Macron et à son gouvernement pour mener à bien le déconfinement de la France ? », 9 175 (26,2%) ont répondu oui et 25 827 (73,8)% ont répondu non (le 6 mai à 23 heures 15).
Les situations de l’Italie et de l’Espagne s’améliorent, avec une baisse des cas critiques, une hausse très sensible des guérisons dont le nombre est beaucoup plus important que les nouveaux cas. les décès restent sous la barre des 250/jour pour l’Espagne et remontent au dessus pour l’Italie sans que ce soit alarmant.
La situation de l’Allemagne poursuit son amélioration alors même qu’elle déconfine : quatre fois plus de guérisons que de nouveaux cas hier, baisse sensible du nombre des patients sous traitement (- 2 000 hier). Le nombre des décès indiqué par l’Allemagne dans le tableau porte sur 48 heures ( l’Allemagne n’en avait pas déclaré hier). Il n’est donc pas alarmant.
La Belgique mérite une mention particulière aujourd’hui. Dans un souci de transparence qui l’honore, elle a rajouté à son bilan, déjà calamiteux, 229 décès survenus à l’hôpital entre le 24 mars et le 4 mai, décès qui n’avaient pas été comptabilisés. Ces 229 décès viennent s’ajouter au 94 décès du jour et porte à 323 le nombre de décès déclarés le 6 mai et à 8 339 leur total. Avec un taux de mortalité de 720 par million d’habitant, la Belgique est et restera le leader incontesté de cet indicateur. Si le monde entier avait souffert du taux de mortalité belge, il aurait déjà dépassé les 4 millions de décès.
Avec une certaine audace, la Belgique a commencé son déconfinement avec un nombre de 94 décès/jour (ce qui, rapporté à la France donnerait 564 décès/jour). On ne peut que lui souhaiter bonne chance en espérant toutefois qu’un tel « cluster » à proximité immédiate de nos frontières intra- européennes, frontières qui ré-ouvriront le 11 mai, ne viendra pas réduire à néant 51 jours d’efforts et de patience en France…
Les situations de la Belgique, de la Suède, de l’Iran, du Canada, de l’Inde, de l’Irlande, du Portugal et de l’Équateur sont stables, celles de la Turquie et de la Suisse s’améliorent, celles de la Russie et du Brésil se détériorent. A noter que pour la Turquie le nombre de guérisons est désormais plus important que celui des nouveaux cas. Si les pertes restent très importantes pour un petit pays comme la Belgique et importantes pour l’Irlande, la Suisse et la Suède, elles restent faibles pour l’Iran, la Turquie et le Canada et très faibles pour la Russie.
La Russie teste toujours beaucoup (175 000 tests hier), d’où un nombre très élevé de nouveaux cas détectés (encore 2ème derrière les USA avec près de 10 600). Le compteur des cas sérieux ou critiques est bloqué à 2 300 depuis plusieurs jours. Avec 143 000 patients sous traitement, la Russie arrive en 3ème position derrière les USA et le Royaume Uni. Le nombre des décès devrait croître dans les jours qui viennent.
L’épidémie s’étend progressivement en Amérique latine. C’est particulièrement vrai au Brésil, mais aussi au Mexique, au Panama, en Équateur, au Pérou et au Chili.
Les taux de mortalité par million d’habitants des 22 pays ayant dépassé les 1 000 décès, dans le tableau ci dessous, donne une petite idée des zones géographiques les plus touchées et de la qualité de la gestion de l’épidémie par les gouvernances de chacun des états.
Pour mémoire, le taux de mortalité Covid-19 est de 34 décès par million d’h. au niveau mondial.
Le tableau présenté ci après ne comporte que les 70 états ou territoires ayant enregistré plus de 2 000 cas. Il représente plus de 99 % du bilan des pertes humaines déclarées de la pandémie.
Ci après, voici le tableau habituel de données concernant l’Europe et l’Union européenne
L’Europe (et l’UE) face à l’épidémie
Rappel : à ce jour, le taux «mondial» de mortalité du Covid-19 est de 34 décès par million d’habitants
Général (2s) Dominique Delawarde
Photo d’illustration : DR
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