En cette période de pandémie de Covid-19, la filière bois joue un rôle plus important que l’on ne pourrait l’imaginer. Tour d’horizon.
Le bois, une ressource de première nécessité face au Covid-19
Si la question de la place du bois dans la crise actuelle du coronavirus n’apparaît pas forcément comme une évidence aux yeux du citoyen lambda, la réponse va toutefois en surprendre plus d’un ! Car, tandis que nous traversons des semaines très « spéciales » depuis la mi-mars, il est un élément essentiel de la continuité de la vie économique du pays. Notamment sur le plan alimentaire où il constitue un maillon prépondérant de la chaîne logistique (emballages, palettes…).
Mais ce n’est pas tout. Le bois permet aussi de fabriquer les papiers spéciaux des masques chirurgicaux. L’Office National des Forêts poursuit donc l’approvisionnement en bois indispensable pour la vie de l’Hexagone. Par ailleurs, dans cette situation de confinement inédite, le bois est également un incontournable dans certains processus de production d’articles indispensables à la santé publique : papiers spéciaux, papiers d’hygiène, masques de protection, FFP2… La liste est non exhaustive.
Quelles réalités pratiques pour le secteur bois ?
Sur le terrain, les acteurs de la filière ont dû, comme dans bien d’autres corporations, s’adapter à ce contexte particulier lié au Covid-19. En Bretagne, des chantiers spécifiques sont priorisés et l’Agence Territoriale Bretagne de l’Office National des Forêts rapporte que les transports de bois scolytés provenant du Grand Est sont organisés afin qu’il n’y ait pas de rupture dans l’approvisionnement en bois de l’entreprise Josso à Val-d’Oust (Morbihan), leader breton dans la fabrication de palettes.
Des palettes indispensables au transport des marchandises, qu’il s’agisse des produits du secteur agro-alimentaire comme des produits pharmaceutiques. Sans compter les secteurs de la chimie et du bâtiment qui ont aussi des besoins pour le transport.
En ce qui concerne l’approvisionnement en bois, tous les maillons de la chaîne de l’ONF sont sur le pied de guerre tandis que de nombreux acteurs de la filière forêt-bois sont à l’arrêt. L’objectif étant de maintenir l’approvisionnement en bois des usines de fabrication de papiers, d’emballages ou de palettes.
Des mesures pour accompagner la filière
Pour accompagner ses clients et contribuer à l’effort national, l’Office National des Forêts multiplie les actions concrètes. Dans la région Grand Est, les bois sont attaqués par un petit insecte, le scolyte, qui coupe la circulation de la sève et tue l’arbre en quelques semaines. Les flux est-ouest de bois scolytés sont à un niveau quasi équivalent à celui d’avant la crise du Covid-19. 6 000 tonnes de bois scolytés ont ainsi été transportés au cours des trois premières semaines de confinement, dont 1/3 environ à destination des usines de papeterie.
D’autre part, des alternatives au fret ferroviaire, ralenti voire interrompu, sont envisagées par la route, pour assurer l’approvisionnement des entreprises du sud-ouest sollicitées par l’État pour la production de masques et emballages pharmaceutiques ou alimentaires. Certaines cadences de livraison locale ont aussi été augmentées pour répondre à la demande.
Enfin, l’ONF envisage également d’augmenter les approvisionnements en rondins de trituration, des petits bois ronds utilisés pour la fabrication de pâte à papier et ou de granulés pour le chauffage. Pour cela, les programmes d’exploitation ont été révisés et les activités de production sont réorientées sur des coupes d’éclaircies, afin de récolter les jeunes arbres les moins prometteurs pour permettre aux plus beaux arbres de pousser.
Autant de mesures qui permettent de surcroît de maintenir l’activité des entreprises de travaux forestiers susceptibles de souffrir localement d’une baisse d’activité des scieries.
AK
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