Pour construire demain, n’attendons pas. Utilisons nos ressources…

Vendredi 1er mai, fête du travail et du muguet. Pour le travail, nous allons y revenir, progressivement, avec prudence et appréhension, mais c’est une nécessité sociale et économique.

 Le temps, ce jour-là, avait décidé de jouer la carte du confinement, au moins pour une bonne partie de la France. Après une semaine de mise en condition ponctuée d’annonces plus ou moins contradictoires nous étions tous dans l’attente de la carte du déconfinement. Une France tricolore, rouge, orange et verte. Une nouvelle géographie, mouvante et improbable qui nous a tous laissés perplexes.

Faire le constat déroutant d’être aussi dépendant des déclarations, des directives gouvernementales, est pour le moins insupportable. Vérité d’hier, erreur de demain et nous zappons d’une source d’information à l’autre pour savoir, comprendre, être en conformité avec la réglementation. Il en résulte pour beaucoup un grand malaise. Comment en toute conscience décider de mettre ou pas son enfant à l’école ? Un dilemme quand les deux parents doivent travailler et que les grands-parents qui assurent généralement la garde sont des personnes âgées voire fragilisées.

Impossible aussi de ne pas envisager la multiplicité des situations en fonction des métiers exercés, des lieux de vie, des origines sociales, des habitudes chevillées au corps. Alors, est-il raisonnable d’attendre individuellement, une réponse sécuritaire et satisfaisante à notre problème ?

Pourtant, c’est une évidence, il n’y en aura pas. Cela ne se peut pas. Dans la vie il y a le possible, on peut au maximum en élargir le champ, mais pas à l’infini. Une fois ce constat fait, il faut se poser les bonnes questions, conduire sa réflexion avec rigueur, multiplier ses sources d’information, muscler son raisonnement, et surtout se faire confiance.

Souvent, ces dernières années, j’ai buté sur ce constat qui fleurissait sur les lèvres d’amis, de relations : « Nous n’avons pas le choix !». Comme il ne s’agissait pas d’une question vitale, je butais sur l’affirmation sans pousser mon raisonnement plus loin. Aujourd’hui, je pense que c’est le point de départ de nos erreurs. Je m’inscris en faux. Nous avons toujours le choix : assumer ou pas,  faire la sourde oreille, se résigner à vivre comme des individus acéphales . Libre à nous, mais après, il ne faut pas se plaindre.

Cela me remet en mémoire une leçon donnée par la directrice du collège de la Sainte Famille à Clisson. J’étais en 5ème, elle assurait les cours de mathématiques quand le professeur était absent. Elle notait avec bienveillance et trouvait toujours du positif pour accorder un bonus, une appréciation encourageante. Avec légèreté, j’ai voulu abuser de sa mansuétude. Par erreur on m’a distribué le « livre du maître » avec le corrigé de l’exercice à rendre. J’ai donc recopié la solution sans plus de développement. Elle a rendu les copies. Il manquait la mienne. Après le cours est venue la mise au point. Elle est tombée net : Quand je te mets un demi-point en plus pour la présentation, la copie impeccable de l’énoncé, je reconnais que tu as utilisé toutes tes ressources, tu as réfléchi pour faire au mieux. Mais, tu te doutes bien que je ne vais pas récompenser une tricherie.

J’ai retenu la leçon. Aujourd’hui encore, elle me reste à l’esprit. Je ne vois que ce moyen pour assumer de mon mieux ce qui nous attend. Nous l’avons trop souvent oublié, mais nous ne sommes pas des robots, nous sommes capables d’envisager notre vie, de la reconstruire avec bon sens, avec courage. Ce long confinement nous a, pour beaucoup, permis de revoir nos besoins, redécouvrir une multitude de petites choses, de comportements, et d’intégrer ces nouvelles données dans notre futur.

Mobilisons notre bon sens, notre volonté aussi,  nos ressources personnelles, nourrissons par la réflexion notre responsabilité individuelle et collective. Ainsi, nous aurons tiré profit de cette pandémie, de ce confinement. Nous devrons sans doute renoncer à certaines choses, pas toujours essentielles, mais nous redonnerons un sens à notre quotidien, à l’avenir de nos enfants. Il va nous falloir du courage mais nous en avons.

Anne MESDON  

Crédit photo : DR
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