Culture. 3 livres, 3 films, par Nicolas Boutin (Infos Toulouse)

Nous poursuivons notre tour d’horizon des journalistes de la presse alternative à travers le prisme de la culture, avec aujourd’hui Nicolas Boutin, qui est journaliste pour Infos Toulouse et qui nous propose sa sélection de trois films, et de trois livres.

3 livres par Nicolas Boutin

Courage !, de François Bousquet

Arrêtons de nous cacher, rentrons dans une stratégie de coming out, François Bousquet nous invite à nous redresser, à ne plus plier le genou devant les idoles d’ici-bas et la bonne morale imposée par ceux qui nous mènent droit vers le gouffre. Si nous croyons porter la vérité, la bonne parole, la raison, pourquoi sommes-nous les derniers à revendiquer nos idées ? Pourquoi devons-nous nous assurer d’être en terrain ami pour convaincre nos opposants ?

Ce livre donne le courage qui nous manque certainement à tous dans notre vie quotidienne. À l’université, au travail, en famille, nous n’avons plus à rougir de nos pensées. Alors même quand une cinquantaine de censeurs tentent d’empêcher l’auteur de nous parler de courage, cela nous plonge dans le bain et nous oblige à faire face. Si la victoire n’est jamais assurée, il y a bien une chose qu’ils ne doivent pas nous prendre : notre courage.

Mes vols, de Jean Mermoz

L’archange du Ciel a parcouru des milliers de kilomètre dans les airs. Jean Mermoz est à l’affût de la moindre aventure, du dépassement de soi, de l’envie de repousser ses limites pour conquérir l’inconnu. Jean Mermoz c’est celui qui concilie courage, amitié, exigence et prise de risques mortels, jusqu’à ramener le corps de son camarade Gaston Genin sur ses épaules, sous la pluie battante de la Montagne Noire. Mais c’est aussi l’aviateur engagé, qui malgré sa vie dans les airs restent attaché à ses racines et n’hésitera pas à s’engager aux côtés du colonel de La Rocque dans les Croix de Feu puis au Parti Social Français. Hors de question de laisser sa patrie aux traîtres qui abandonnent le soutien à l’aéronautique français. Relire les pensées du prestigieux pilote des lignes Latécoère, revivre son existence jusqu’à ce triste 7 décembre et sa disparition en mer, au large de Dakar. « Je ne voudrais jamais descendre », aimait-il répéter.

Ce que nous écrivons…

Ce n’est évidemment pas une sélection égoïste qui me placerait à la hauteur de plumes inégalables à mon petit niveau. Mais simplement une ode à l’écriture personnelle, à la création. Si on doit partir sur une île déserte, il faut absolument emporter un carnet et un stylo, pour écrire ses pensées, ses aventures, ses découvertes. Laisser une trace derrière soit c’est primordial. Alors qu’aujourd’hui on tente de nous noyer dans le tout virtuel, écrire réellement est une source de vie inépuisable, une pierre apportée à l’édifice de la culture, et ce quel que soit le niveau, le genre ou la quantité de pages. Alors je profite pour faire appel aux amateurs de l’encrier, qu’ils soient novices ou professionnels pour participer au concours « Que Canto », organisé par le Cercle des Capitouls, un groupe culturel toulousain qui entend montrer par cet événement, que non, les futurs poètes ne se trouvent pas systématiquement dans les flux de migrants. Petite exclusivité pour Breizh Info, le jury de ce concours sera composé de Patrick Wagner, rédacteur en chef de Livr’Arbitre, de François Bousquet, fondateur des éditions Nouvelles Librairie et d’un professeur de lettre classique de l’Université du Mirail à Toulouse. À plumes !

3 films par Nicolas Boutin

 Au nom du père

Plongée dans le cœur d’une Irlande aux prises avec les Britanniques. Un jeune paumé se retrouve au milieu d’une émeute où les pierres se heurtent aux blindés anglais. Pour avoir été aperçu sur un toit de Belfast à jouer de la guitare avec un bâton, les soldats anglais le prennent pour un rebelle membre de l’IRA. Dans sa fuite, il traversa plusieurs planques d’armes de l’IRA, ce qui lui vaudra quelques intimidations de la part de ces derniers. Pour sortir de cet enfer précaire, il débarque à Londres où il retrouve un vieil ami sur le bateau. Se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment, l’Irlandais devenait la cible d’une traque sans merci de la part des autorités londoniennes qui l’accusent de terrorisme.

Avec des lois exceptionnelles prolongeant la garde à vue à 96 heures pour faits de terrorisme, le jeune homme se retrouve dans un tourbillon judiciaire qui le mènera dans les geôles britanniques. La pression des policiers, le manque de repères, le sentiment d’abandon le poussera même à avouer des crimes qu’il n’aura jamais commis.

Un film poignant qui révèle le tourbillon médiatico-judiciaire qui peut mener un innocent à être condamné pour terrorisme. C’est aussi une plongée dans cette Irlande sous tutelle, aux prises avec la précarité et le manque d’avenir pour cette jeunesse qui n’a d’autres choix que de se battre ou fuir pour trouver un espace de liberté. Mais fuir peut mener à l’enfermement.

https://www.youtube.com/watch?v=qwbA-qMHhQw

The Patriot

Militaire rangé, ne souhaitant pas se mêler à la guerre entre les « rouges » et les « bleus », Mel Gibson doit reprendre les armes pour venger son fils et libérer son aîné capturé par les troupes du colonel…, chef d’une brigade des rouges. Mais de représailles en représailles, il se retrouve malgré lui à la tête d’une armée insurrectionnelle, menant des batailles éparses et des guet-appens victorieux. Cet engagement lui entraînera des conséquences dramatiques, entre quelques réjouissances.

Ce chef-d’œuvre nous donne la possibilité de se reconnaître dans une troupe de villageois, prêt à défendre le dernier carré qu’il leur reste. Pas besoin de grandes idéologies, mais pas question de se laisser dicter sa vie par des étrangers. Défendre ce peu de ce qui nous reste apparaît comme le premier des devoirs, et ce, qu’importe les conséquences.

Les aventures de Don Camillo

Plongée dans l’Italie des années 1950, où les communistes sont implantés dans les petits villages transalpins. Mais, pris entre traditions rurales et idéologie internationaliste, Peppone doit faire face à ses contradictions et affronter le jeune curé, Don Camillo qui ne lâchera pas le combat face au socialisme athée.

Charité, malice, coups bas et affrontement viril, Peponne représente un édile communiste bien loin de ce que représente aujourd’hui Olivier Besancenot et Don Camillo agit comme un homme de Dieu et non pas comme un humaniste au col romain. Entre politique et vie spirituelle, ce combat entre « conservateurs » et « progressistes » prend des allures de combat de boxe.

Crédit photo : DR
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