La réduction du trafic maritime et donc du bruit sous les océans en raison du coronavirus pourrait permettre aux baleines de mieux communiquer entre elles.
Coronavirus et monde du silence
S’il nous est bien difficile de trouver des avantages au confinement ordonné par la pandémie de coronavirus frappant le monde, cet arrêt temporaire d’une grande partie des activités humaines et des transports agitant en temps normal la planète pourrait faire toutefois des heureux. Ou plutôt des heureuses.
Ainsi, les baleines, tandis que le trafic maritime international a connu un fort ralentissement ces dernières semaines, profitent de ce silence relatif retrouvé sous les mers. Un phénomène confirmé par les enregistrements des sons sous-marins effectués par les capteurs d’Ocean Networks Canada, lesquels ont observé une baisse significative des sons basse fréquence (gamme des 100 Hz) émis par les navires dans les parages du port de Vancouver.
David Barclay, professeur associé d’océanographie de l’université Dalhousie, au Canada, a conduit ces recherches à l’aide de son équipe en concluant à une diminution du niveau de bruit allant jusqu’à cinq décibels entre le 1er janvier et le 1er avril. Une donnée qui n’a rien de surprenant lorsqu’elle est mise en perspective avec la chute de 20 % du trafic enregistré par le port de Vancouver.
Le retour du chant des baleines
Plus précisément, les relevés ont été effectués sur deux sites distincts : l’un situé en haute mer à environ 60 kilomètres du port de Vancouver, dans 3 000 mètres d’eau, et l’autre plus proche et moins profond.
Ce contexte particulier et unique dans l’histoire récente est donc une aubaine pour les scientifiques. Pour Michelle Fournet, acousticienne marine à l’université de Cornell, « nous sommes face à un moment de vérité ». Car c’est « l’occasion d’écouter – et cette occasion d’écouter ne se représentera plus de notre vivant. »
Des conditions temporairement très optimales pour les baleines du sud-est de l’Alaska qui, lorsqu’il y a du bruit, s’appellent moins entre elles, notamment au passage des navires. Le Covid-19 pourrait donc permettre à ces mammifères marins d’avoir « plus de conversations et des conversations plus complexes. » selon l’acousticienne.
Enfin, une étude conduite après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis avait déjà démontré que la réduction du trafic maritime et aérien était associée à une réduction du stress chronique chez les mammifères marins.
AK
Crédit photo : Flickr (CC BY 2.0/Travel Local)
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