La pandémie de Covid-19, et surtout le confinement qui est lié, ont-ils un impact sur la santé mentale des Français ?
Alors que le second mois de confinement est entamé, Semrush a analysé les recherches en ligne effectuées par les Français sur des termes associés à la santé mentale et les résultats sont édifiants, avec des augmentations massives des recherches liées aux violences conjugales et aux troubles mentaux liés à l’alimentation.
Les violences conjugales, une peur viscérale pour les Français en confinement
Concernant le nombre de recherches sur Google entre février et mars, les résultats sont clairs. Le terme le plus recherché est « violence conjugale confinement » (+3 300% de recherches), suivi de « 3919 » (Violence Femmes Info, +174,07%) et « violence homme » (+75%) en quatrième et « violence femme » (+60%) en cinquième. D’autres termes associés sont également davantage recherchés : « SOS homme battu » (+26,32%), « féminicide » (+22,65%) et « numéro homme battu » (+22,22%).
L’angoisse et l’anxiété sont le second thème qui s’est démarqué : « symptôme crise d’angoisse » (+306,78%) est le deuxième terme à avoir le plus progressé dans les recherches, « angoisse » (+49,72%) arrive 7ème et « crise de panique » (+49,38%), 8ème.
Les troubles mentaux liés à l’alimentation augmentent fortement mais tardivement
Si certains troubles liés à l’alimentation se sont faits une place dans le classement des augmentations entre janvier et mars, ils ont réellement explosé entre mars et avril. Ainsi, le terme « polyphagie » (+57,14%) a fortement augmenté, ainsi que « boulimie » (+38,10%) et « hyperphagie » (+12,50%). Les Français semblent manger davantage et s’en inquiéter.
Cette enquête en ligne pourra être complétée avec l’enquête Confins (voir ici) actuellement portée par la société Kappa Santé et une unité Inserm de Bordeaux pour mieux comprendre les effets de l’épidémie du coronavirus et du confinement sur la santé mentale.
Les gens y sont interrogés « sur leurs conditions de confinement, leur ressenti, leur croyance dans les fake news (infox) et sur leur niveau de connaissance de l’épidémie. Les personnes peuvent rejoindre simplement ce programme en répondant à un premier questionnaire d’ordre général. Cela prend dix minutes. Ils devront ensuite répondre à un questionnaire hebdomadaire. Nous visons trois grands groupes : la population générale, les étudiants et les soignants. Nous allons ainsi créer une cohorte. Nous la suivrons sur le long terme. Bien après le confinement » explique Stéphane Schück, président de Kappa Santé.
La France, un asile à ciel ouvert en devenir ?
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V