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Dommages de guerre : la Chine doit réparation

Autant il apparaît inconcevable d’accuser la Chine d’avoir sciemment déclenché la guerre biologique toujours en cours, autant est-il, au contraire, tout à fait concevable qu’elle l’ait provoquée accidentellement, en laissant échapper le virus du laboratoire P4 de Wuhan. Ce que nie farouchement le professeur Yuan Zhiming, directeur des lieux. Mais, aussi respectable que soit ce scientifique, aussi sincères que puissent paraître ses déclarations, la propagande chinoise a tant de fois depuis le début de la crise essayé de faire porter le chapeau à d’autres États, dont les États-Unis, voire l’Italie, tant de fois menti sur le nombre de victimes du pays, tout comme ses autorités scientifiques ont caché le fond de leurs recherches in situ, que l’on ne peut pas empêcher le doute de s’installer.

La Chine, incontestable origine de la pandémie

Commence à se constituer, sur la base d’indices multiples, un réel faisceau de présomptions qui, faute de pouvoir apporter de preuves formelles dès lors qu’il n’existe aucune possibilité de mener une enquête indépendante sur place, convainquent suffisamment pour conclure que le virus s’est bien répandu par suite d’une faille dans son confinement[1]. Les causes d’une telle faille pourraient être une herméticité insuffisante de l’installation, une négligence, voire un défaut de rigueur comportementale de l’un ou l’autre des chercheurs impliqués dans toute la chaîne de la recherche sur des germes hautement pathogènes.

Sur le thème de l’insuffisance de la sécurité, il apparaît en effet que ce laboratoire, qui devait être construit en collaboration avec le Français Technip, dont le haut niveau de technicité en la matière est incontestable, a finalement été érigé par les Chinois seuls. Ces derniers, à l’issue des travaux auraient toutefois demandé à Technip de « certifier le bâtiment », ce que, au vu de plusieurs défauts relevés dans la construction, la société française a refusé de faire. Bien lui en a pris. Compte tenu en effet de la dextérité des Chinois à parfois retourner leurs responsabilités contre l’un ou l’autre de leurs partenaires, ce serait Technip qui serait en fin de compte aujourd’hui tenue pour responsable de la fuite du virus.

Faute ou négligence d’une seule personne du laboratoire, ce n’est pas impossible. On sait qu’avec la force de l’habitude la rigueur peut se relâcher même lorsque l’on sait à quel point il faut rester vigilant en termes de respect des mesures imposées de sécurité. En ce sens, tout tient donc à l’organisation du travail, du roulement des équipes pour interdire toute routine dans tous les gestes liés au protocole de sécurité, à la gestion de tout le cycle des manipulations jusqu’à la destruction des déchets. Or en ce sens les Chinois, largement sensibilisés en amont par les Français, n’ont finalement pas accueilli à Wuhan les 50 chercheurs qui, pendant 5 ans, dans le cadre d’une coopération qui s’annonçait comme grandiose, devaient accompagner leurs collègues chinois dans leurs travaux en vue d’acquérir la pleine maîtrise de l’utilisation du site.

Toujours est-il que, quelles que soient les hypothèses avancées sur le déclenchement d’une telle crise sanitaire planétaire, et malgré les tentatives d’esquive de la Chine quant à sa responsabilité au travers des menées de sa propagande, la pandémie est bel et bien partie de chez elle, de la ville de Wuhan, dont la réputation mondiale n’est désormais plus à faire. Et elle a contraint le monde entier à prendre dans l’immédiat et dans l’impréparation des mesures défensives désespérées tant les moyens de lutte ont manqué dès le départ, mettant en première ligne, face à un ennemi invisible, imprévisible, des brigades de personnels soignants qui se battent avec toute la hargne de ceux qui veulent sauver des vies, tout en sachant qu’ils exposent la leur. Aujourd’hui, en Europe, en Amérique, ailleurs aussi, le combat continue pendant que la Chine, atteinte presque deux mois avant le reste du monde, commence à se relever après avoir pris, dès le début de l’alerte, toutes les mesures possibles de lutte contre le fléau.

Et aujourd’hui la Chine exploite la situation

Elle détient le quasi-monopole de la production de masques de protection et de respirateurs après que les États qui en fabriquaient en ont délocalisé la production vers elle ou ailleurs. La France, qui produisait des masques à Plaintel, en Bretagne, a même mis toute son usine à l’arrêt en 2018 parce que la société américaine Honeywell, qui l’avait rachetée, n’a pas été capable de tenir ses engagements, et a fini par délocaliser ce qui en restait vers la Tunisie. Aujourd’hui, lorsque sa remise en fonction est envisagée, le doute s’installe sur la volonté réelle du gouvernement de s’engager ! Fabuleuse position en regard des événements actuels et de ce qu’ils pourront encore être demain ! Face à une telle situation, la Chine aurait pu profiter de cette malheureuse aubaine pour se racheter quelque peu en fournissant à titre gracieux aux États impactés, ce qu’elle a toutefois fait en direction de certains pays d’Asie du Sud-Est, tous ces moyens de protection et de traitement qui leur font encore autant défaut. Comparativement à ce que, avec ses faibles moyens résiduels à l’époque, la France a fait au début de la crise en Chine pour venir en aide à cette dernière, voici à l’inverse l’Empire du Milieu qui vient à notre secours en nous envoyant des milliards de masques de protection tout en ayant la méprisable indécence de ne pas les offrir. Malheur aux vaincus !

Sur le plan stratégique, sa marine sort quasiment indemne de la menace du virus de Wuhan. Elle a été mise en confinement dès le déclenchement de la crise sachant que l’outil devait être impérativement protégé pour permettre à Pékin de faire valoir sa volonté sur ses mers proches, tandis que les pièces majeures américaines, les porte-avions USS Ronald Reagan et USS Roosevelt, sont contraintes de rentrer dans des ports d’accueil du Pacifique. Le coronavirus met leurs équipages hors de combat pour moitié au moins.

En mer de Chine de l’Est la marine de l’Armée populaire de libération ne rencontre qu’une faible résistance de la part du Japon. Celui-ci dépêche quelques-uns de ses moyens navals pour venir jalonner le groupe porte-avions Liaoning, presque au grand complet, lorsque le 11 avril il franchit le large détroit de Miyako pour aller s’entraîner en Pacifique ouest, en mer des Philippines, au large de Taïwan. Une telle manœuvre chinoise, qui s’achève ensuite le 13 avril par un retour du groupe en mer de Chine du Sud en passant par le détroit de Bashi, entre Taïwan et les Philippines, offre à Pékin le loisir de projeter sur l’île républicaine l’ombre de sa menace de reconquête par l’usage de la force. Quelques jours auparavant l’armée de l’air communiste s’était déjà livrée à un exercice aérien d’ampleur dans le détroit de Taïwan. Compte tenu de la faiblesse temporaire infligée par le virus aux forces navales américaines du Pacifique, la crainte de la mise à profit de la situation par Pékin pour renforcer sa menace a quelque peu inquiété les autorités taïwanaises.

En cette mer de Chine du Sud, croyant ne plus devoir se heurter à quelque résistance que ce soit avant quelque temps, Pékin procède à un certain nombre d’opérations de tous ordres à caractère civil et économique. Il se sent ainsi libre de reprendre sans vergogne ses activités d’exploration sismique dans les zones économiques exclusives (ZEE) du Vietnam et de la Malaisie. De fait, en violation flagrante des droits malaisiens, le navire de prospection sismique Haiyang Dizhi8, protégé par un garde-côtes, vient opérer au nord de l’État de Sabah à partir du 16 avril. Mais si la 7ème flotte est impactée par l’expansion du virus, c’est néanmoins l’occasion pour les Américains de faire la démonstration que l’aigle n’est pas à terre. En effet, les stratèges chinois n’ont pas dû calculer que le navire d’assaut amphibie USS America, ayant achevé l’exercice annuel Cobra Gold avec la Thaïlande, allait transiter par la mer de Chine méridionale avant de regagner un port d’attache. Accompagné de trois frégates, il se livre, avec la frégate australienne HMAS Parametta venue en soutien, à un exercice d’envergure à proximité de la zone où travaille Haiyang dizhi8. Belle opération qui devrait enlever ses illusions à la Chine en mer de Chine méridionale quant au niveau apparent d’affaiblissement des capacités opérationnelles américaines, et aussi australiennes.

Sur le plan économique, même si la crise provoque un ralentissement en Chine, celle-ci sera la première à s’en relever, trop heureuse de voir les pays dépouillés venir à elle pour acheter, s’équiper, et y reprendre leurs activités. Quelle force auront alors l’Europe, l’Espagne, l’Italie, la France pour, à titre d’un seul exemple, empêcher de se faire imposer les routeurs et autres équipements de Huawei, tous truffés de logiciels espions et dont les Tartuffe de la négociation refusent d’admettre la réalité du risque ? Qu’est-ce qui permettra aux États de lutter contre les pressions chinoises visant à développer davantage en Europe les terminaux des nouvelles routes de la soie, cette toile d’araignée qui se tisse petit à petit autour d’eux pour mieux les dominer, les étouffer et les contraindre aux exigences chinoises ? Certains, comme l’Italie, la Grèce, plusieurs pays de l’Europe de l’Est se sont déjà laissé séduire par le chant des sirènes, même avant la crise. Celle-ci offre désormais à la Chine la perspective de pouvoir accentuer cette pression sur le ton de la bonne âme qui tend la main à celui qui est à terre pour mieux le soumettre.

La sortie de crise actuellement en cours en Chine lui donne deux mois d’avance sur le reste du monde pour affuter ses moyens et sa stratégie de domination. Comme tout vainqueur elle commence déjà à exploiter la brèche que lui offre l’affaiblissement des nations que son virus non maîtrisé a attaquées. Malheur aux vaincus encore ! Et elle va continuer, n’en doutons pas, à en exploiter pleinement les effets sans se remettre en cause. Le reste du monde, sauf les États-Unis, va se lamenter sur son sort, en essayant de limiter les dégâts causés, de trouver des palliatifs aux effets de cette guerre insidieuse et de se remettre des ruines économiques générées.

La Chine doit réparations

Le responsable de nos situations actuelles, quelle que soit la façon dont elles sont gérées par ceux qui les subissent, est bel et bien la Chine. À ce titre, elle a le devoir de verser aux États ravagés par l’inconséquence d’une activité scientifique mal maîtrisée les dommages de guerre qu’elle leur a infligés et leur inflige encore. Car il s’agit bien de dommages de guerre, d’une vraie guerre, une guerre biologique, sans doute involontairement déclenchée, mais guerre tout de même. Alors, comme après toute guerre, il faut exiger des réparations de celui qui a commis tant de destructions. Les États n’ont pas encore entrepris une telle action. Mais elle est en germe par le biais d’initiatives individuelles telles que celle de l’avocat Larry Clayman, qui a déposé plainte auprès du tribunal fédéral du Texas pour exiger que le gouvernement chinois verse une compensation de 20 000 milliards de dollars aux États-Unis. Au Royaume-Uni, l’Henry Jackson Society demande 351 milliards de livres sterling de réparations. Du côté allemand, c’est le tabloïd Bild qui présente une modeste facture, détaillée, de 149 milliards d’euros. Et la France pourrait très bien s’aligner sur le chiffre avancé par les Anglais.

Et du côté des gouvernements, où en est la réflexion à ce sujet ? Apparemment, silence radio. Pourtant il est temps de déjà exiger les compensations dues par la Chine. Et il ne s’agit pas d’exiger d’elle un néo-plan Marshall à la chinoise qui lui octroierait le droit de s’immiscer dans les affaires des États en relève. Il s’agit d’obtenir d’elle un authentique retour financier sans condition.

Mais ne nous faisons pas d’illusions. Comme la Chine nous a habitués à ne tenir ses engagements que lorsque cela lui convient, à picorer dans le droit international, « cherry picking » comme le dénonce le juge philippin Antonio Carpio à propos de l’interprétation chinoise du droit de la mer, nos exigences ne seront traitées que par le mépris.

Daniel Schaeffer

[1] Voir notamment https://www.youtube.com/watch?v=Le_rfTdayLs, reportage dans lequel The Epoch times présente un certain nombre de preuves issues de la littérature chinoise, pour suspecter le camouflage d’un incident survenu dans le P4 de Xuhan. The Epoch Times est une publication tenue par des Chinois du mouvement bouddhiste du Falungong, réprimé en Chine, ce qui explique pourquoi dans cette revue c’est le parti communiste chinois et ses représentants qui sont accusés et pas la Chine.

Par le général (2s) Daniel Schaeffer, membre du groupe de réflexion Asie21

Source : asie21

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place. 

Crédit photo : DR – V

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