Plus de banquise en été en Arctique avant 2050 ? Une nouvelle étude internationale alarmante sur la fonte des glaces vient de paraître.
Plus de banquise l’été en Arctique
Un océan Arctique vierge de glaces en été d’ici quelques années. Voici donc résumés les résultats d’une étude menée par 21 instituts de recherche à travers le monde. Pour réaliser leurs travaux, les scientifiques ont testé 40 scénarios différents d’évolution du climat avec pour variable l’augmentation des émissions de CO2 et des températures. Et les conclusions de ces modélisations sont simples : il est quasiment certain qu’avant 2050, on observe des étés libres de glace. Autrement dit, où la superficie de la banquise sera nulle, avec que de l’eau et une disparition totale de la glace.
La perspective de cette disparition de la banquise à venir s’inscrit dans une tendance générale de régression de cette dernière depuis de nombreux étés. À tel point qu’un record fût atteint à l’été 2019, lorsque l’on enregistra la deuxième superficie de glaces la plus faible (4,15 millions de km²) depuis quarante ans, à savoir depuis le début des mesures satellites.
Par ailleurs, cette fonte totale en période estivale semble presque inéluctable selon l’étude en question publiée le 17 avril dernier : « Dans la grande majorité des simulations disponibles, l’océan Arctique devient pratiquement libre de glaces (superficie de glace inférieure à 1 million de km²) au mois de septembre pour la première fois avant l’an 2050 dans chacun des quatre scénarios d’émissions » de dioxyde de carbone.
Des efforts inutiles face au changement climatique ?
Autre élément à relever dans la publication, même la modélisation la plus optimiste quant à la mise en œuvre d’une politique internationale volontariste en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne permet pas d’éviter la disparition de la banquise en été. Quand bien même le réchauffement climatique n’excèderait pas, conformément à l’Accord de Paris sur le climat, 2°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (1880), la banquise de l’Arctique disparaîtrait tout de même occasionnellement en été, et ce, même avant 2050. Une conclusion, plutôt décourageante, qui a surpris les chercheurs.
Si les résultats de l’étude se confirment à l’avenir et qu’aucune mesure ne peut désormais permettre d’exclure une fonte estivale complète, le phénomène va donc impacter la vie des populations de la zone polaire ainsi que les espèces occupant cet environnement.
Lors de la dernière évaluation scientifique mondiale de la banquise en Arctique, réalisée en 2013, les chercheurs avaient alors conclu qu’une fonte totale de la glace en été ne se produirait que si les émissions de CO2 dues aux activités humaines restaient élevées.
Toutefois, les équipes de scientifiques ayant participé aux modélisations publiées en ce mois d’avril 2020 ne se veulent pas fatalistes pour autant : elles considèrent que la réduction des gaz à effet de serre reste vitale, notamment car cela va permettre de déterminer si la banquise d’été de l’Arctique disparaîtra définitivement ou si elle peut se reconstituer avec le temps. Dans le cas où les émissions resteraient très élevées, les chercheurs alertent sur le fait que l’Arctique risque de ne plus revoir sa banquise, même en hiver. Un scénario qualifié par les intéressés de « catastrophique »…
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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